On le sait, 2022 n’a pas été tendre, même avec l’industrie du jeu, et cela commence à se mesurer outre-Rhin. Dans un article paru récemment sur le site allemand Brandora, on peut lire que la vente des jeux en Allemagne a connu en 2022 un ralentissement de moins 5%. Malgré cela, le niveau des ventes des éditeurs est toujours supérieur d’un cinquième à celui de l’année pré-Covid 2019. 

L’Allemagne ludique, à l’instar des autres secteurs économiques, voit clairement se jouer les impacts de l’inflation, de la crise énergétique et de la guerre en Ukraine sans oublier les effets persistants de la pandémie. Même si le gouvernement allemand a débloqué trois plans d’aide destinés à protéger les consommateurs et les entreprises des crises challengeant la vie économique et sociale du pays, l’industrie du jeu a suivi la tendance générale. Vu le contexte, les éditeurs n’ont ainsi pas réussi à maintenir la dynamique qui allait croissant depuis ces huit dernières années. Cela étant dit, l’article indique que « l’industrie a réussi à maintenir des prix largement stables ». 

Hermann Hutter

Tableau du marché ludique outre-Rhin

Face aux incertitudes liées à la pandémie, la guerre et l’inflation, les habitudes des consommateurs allemands semblent avoir changé pour se tourner plutôt vers les voyages et la gastronomie.

Malgré tout, Hermann Hutter (directeur général chez Huch Verlag), président de l’association industrielle des éditeurs de jeux basée à Nuremberg, reste positif : « Les jeux de société et de cartes sont toujours très populaires, également à l’international » déclare-t-il. L’industrie ludique allemande se maintient en effet beaucoup grâce aux échanges à l’international. « Les exportations des éditeurs allemands ont [également] augmenté de manière significative ces dernières années. » peut-on lire sur Brandora.

Avec le retour du salon du jouet de Nuremberg – point de rencontre important de la vie internationale ludique ayant lieu en février – les éditeurs allemands misent sur la confiance pour 2023 et espèrent à nouveau une légère croissance grâce à « de nombreuses nouvelles innovations et idées de jeux ».  

Segments du groupe : place aux kidults

Il est à noter que le secteur du jeu et du jouet allemand est composé d’un bon tiers de jeux de société pour la famille et de public gamer (les 14-35 ans sont très représentés, ceux que d’aucuns appellent les « kidults »), suivi par 20% de jeux enfants, et 15% de jeux de cartes. Les puzzles, qui ont bien profité de l’effet Covid, représentent également 15%. Selon l’étude, on peut également noter une baisse de cote pour les Escapes Games qui perdent de leur dynamisme au profit des jeux de réflexion et des jeux d’enquête. 

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