Solo is Beautiful #26 : Les Fiefs de Norbois, Brazil – Imperial, Discordia, Paper App Dungeon

Nous avons beaucoup à vous montrer les amis ! La rubrique, toujours en évolution, accueille chaleureusement d’autres contributeurs. Après l’avoir animée quelques années en solitaire, vous allez pouvoir goûter autre chose que la soupe de Groule ! Meeplecam me rejoint. À l’assaut des jeux Solo !

 

 

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Le JDR en solo ? Pourquoi pas !

 

Surfant peut-être sur la vague nostalgique (toujours en cours) des Livres Dont Vous Etes Le Héros, plusieurs propositions de jeux de rôle en Solo ont vu le jour ces dernières années. Tielcalys nous fait une petite rétrospective dans une chronique. Si la curiosité vous titille, allez donc voir !

 

 

 

 

Paper App Dungeon

  • Auteur : non crédité
  • Joueurs : 1
  • Sortie : 2024
  • Thème : Fantasy
  • Type : Solo
  • Mécanique : dé, parcours sur grille
  • Mécanique du Solo : aucune
  • Objectif du Solo : survie
  • Durée : à volonté, aucune installation
  • Place sur la table : 20×20 cm environ
  • Prix : 10 € en boutique
  • Nos rubriques : –

 

L’exploration d’un donjon disponible à tout moment, c’est un peu le pari fou de Paper App Dungeon. Armé de votre épée-crayon, partez à l’aventure dans la grille que vous propose chaque page. La bonne idée, c’est le crayon qui fait office de dé. Il suffit de le faire rouler, et il vous indique la valeur obtenue, de 1 à 6. Un résultat pair et vous devez vous déplacer de façon orthogonale en traçant un trait avec votre crayon. Un résultat impair et c’est en diagonale qu’il faudra aller. L’objectif est d’atteindre la sortie du niveau, tout en récupérant les coffres et pièces d’or, et évitant les monstres et autres pièges. Vous suivez votre montant de points de vie et d’or au fur et à mesure en progressant dans les niveaux. Vous pourrez alors occasionnellement dépenser votre butin dans une boutique pour récupérer des points de vie ou avoir un petit pouvoir le temps du niveau suivant.

 

 

Soyons honnêtes. Quand on a fait le premier niveau de Paper App Dungeon, on les a tous faits. La seule différence d’un niveau à l’autre est l’ordonnancement des monstres et trésors, et l’emplacement des murs (on ne peut même pas parler de labyrinthe). J’aurais aimé plus de surprises en s’enfonçant dans les profondeurs obscures de ce donjon. Néanmoins, il faut voir ce petit jeu à la façon d’un sudoku. On l’a dans la poche, une partie fait moins de 5 minutes, aucune installation requise, pas de prise de tête sur un point de règle. Il permet de prendre une petite pause ludique dans le train ou avant de s’endormir, plutôt que de perdre quelques minutes de notre vie à regarder un truc stupide sur notre smartphone. Pour cela Paper App Dungeon remplit parfaitement son office, et c’est tout ce qu’on lui demande.

-Meeplecam

 

Discordia

  • Auteur : Bernd Eisenstein
  • Joueurs : 1 à 4 (1 ou 2 conseillé)
  • Sortie : 2022 (VO) 2023 (VF)
  • Thème : Rome antique, construction
  • Type : Compétitif
  • Mécanique : draft, défausse d’ouvriers (oui oui !)
  • Mécanique du Solo : Joueur fantôme
  • Objectif du Solo : Réussite
  • Durée : 50 minutes + 7 minutes d’installation
  • Place sur la table : 60×90 cm environ
  • Prix : 50 € en boutique
  • Nos rubriques : Test, Ludochrono

 

Discordia est un jeu sorti l’été dernier et qui, quelques temps durant, a marqué le monde ludique par son originalité. Umberling l’a d’ailleurs bien apprécié dans son Test. Ici, à l’inverse des jeux de pose d’ouvriers classiques, dans cet eurogame, le but est de se débarrasser de tous ses ouvriers. De plus, il n’y a aucun score à calculer à la fin. Le premier joueur s’étant débarrassé de tous ses meeples sera le gagnant, ou à défaut celui qui en aura le moins en fin de partie. Pour un tour rapide des mécaniques du jeu, allez voir notre Ludochrono. En solitaire, votre unique objectif sera de vider totalement votre réserve d’ouvriers avant la fin de la quatrième manche. Pas de point à compter, pas d’autres objectifs à atteindre.

 

 

Discordia peut déplaire ou faire grincer les dents d’une certaine partie des euro gamers. Premièrement, un livret de règles largement perfectible (un de plus) nous porte à la confusion et oblige plusieurs lectures, plusieurs parties avant de bien intégrer le principe. Deuxièmement, il y a une part assez importante de hasard. Je parle ici de hasard entrant selon la définition intéressante du Dr Grovast dans cet article.

Pour ma part, je ne trouve pas ce hasard gênant, au contraire. Il y a de nombreuses sources d’offres dans le jeu : offre de tuiles Bâtiment, de tuiles de récompense (Décret, Avantages) ou encore d’actions disponibles données par un tirage de 3 dés à chaque tour de jeu. Chacune de ces offres est donc sujette au hasard. L’ensemble des combinaisons propose un large spectre de choix contrastés et non pas tous équivalents. Il revient au joueur de savoir lire le jeu et d’en débusquer les opportunités les plus avantageuses, et il y en a. L’étendue des choix permet de ne pas souvent se retrouver dans une situation où il n’y a rien d’intéressant à faire.

En solitaire vous jouerez contre un joueur fantôme et non pas contre un automa. Nommé Janus, il s’agit simplement d’une pile d’une vingtaine de jetons. Chaque tour de jeu, vous piocherez un de ces jetons et celui-ci vous supprimera des éléments de l’offre : un dé, une tuile Bâtiment, une tuile Terrassement, etc.

 

Chaque tour de jeu, le joueur fantôme vous piquera des éléments de l’offre.

 

À vous de composer avec ce qu’il reste malgré les trous dans la raquette. Cette mécanique n’a rien d’original. Cependant, elle fonctionne car nous sommes dans un jeu où à la base l’interaction entre joueurs n’est pas centrale. Elle est indirecte, essentiellement basée sur le draft de tuiles sur des rivières communes aux joueurs (bâtiments, terrassements, décrets…). Janus n’a pas la prétention de remplacer un joueur, mais vous imposera une pression en créant progressivement des pénuries dans ces rivières d’offres et donc des dilemmes. Et ce sont ces dilemmes que l’on aime !

Il ne faut pas se méprendre, Discordia est un jeu qui demande une certaine expertise. Il faudra passer quelques parties à essuyer les plâtres avant de parvenir à optimiser correctement vos tours de jeu. Je ne parle pas de vider votre réserve de meeple, car après 5 parties je n’y suis toujours pas parvenu. Le jeu ne va pas s’adapter à vous et le défi est élevé. On apprend peu à peu à mieux choisir ses coups et j’ai trouvé le parcours de progression intéressant.

On peut regretter l’absence de niveaux de difficulté, ni de scénario. Rien qui puisse varier les plaisirs une fois que l’on a réussi à passer le cap difficile de l’objectif du jeu. C’est quand même dommage.

En définitive, le mode solo de Discordia permet au joueurs persévérants et amateurs d’optimisation de passer de bons moments pour 5 à 10 parties, mais il aurait mérité un peu plus d’investissement. On peut pourquoi pas rêver d’une extension qui ira un peu plus en ce sens, si les dieux sont d’accord.

-Groule

 

Brazil: Imperial

  • Auteur : Zé Mendes
  • Joueurs : 1 à 4
  • Sortie : 2021
  • Thèmes : Entreprise et industrie, Exploration, Historique, Renaissance
  • Type : Compétitif
  • Mécaniques : Cartes personnages, Construction/développement, Draft, Plateau modulable, Tuiles
  • Mécanique du Solo : automa
  • Objectif du Solo : vaincre l’automa
  • Durée : 60 minutes
  • Place sur la table : 60×90 cm environ
  • Prix : 50 € en boutique
  • Nos rubriques : –

 

Brazil: Imperial est souvent présenté comme le petit frère de Scythe, il en reprend la mécanique d’actions dans un jeu de prise de territoires et de développement. La rédaction vous en parlait déjà un peu ici.

Pour avoir essayé la version Solo proposée dans le jeu de base, celle-ci était assez insipide, tout juste utile à appréhender le jeu rapidement après lecture des règles. Que donne alors cette petite boîte arrivée en 2023, permettant de gérer un automa à affronter ?

 

 

L’automa se présente sous la forme de 2 piles de cartes, l’une pour les actions, l’autre pour les déplacements de son armée. Il dispose de son plateau de jeu, de ses cartes âge I, II et III, et de sa capitale de départ.

Pour les actions, l’automa ne gère aucune ressource et la carte du tour précédent indique quelle ligne activer pour celui en cours. Les actions consisteront à construire une unité ou un bâtiment, prendre un tableau, réussir une condition d’un âge automatiquement… C’est plutôt simple, et il y a peu de questions à se poser.

Pour les déplacements, c’est un petit peu plus sioux. Toutes les troupes de l’automa ne sont qu’une seule armée qui se déplacera sur le plateau de jeu (représentée par un beau pion en métal). La carte commence par dire dans quelle direction pointe l’armée de l’automa (la capitale adverse, un pion exploration, …), puis si elle peut récupérer un jeton exploration adjacent, ou se déplacer de 1 à 3 cases selon un chemin défini. C’est plutôt simple une fois qu’on en a compris le fonctionnement. Par contre, cela donne des déplacements assez imprévisibles. L’armée de l’automa peut très bien être en face de votre ville en supériorité numérique… Puis faire volte-face pour repartir dans l’autre sens.

 

 

La difficulté n’est pas excessive (du moins en mode normal). La partie s’arrête comme dans une partie normale, à la fin de l’âge III, que cela soit celui du joueur ou de l’automa. Les points de l’automa équivaudront à tout ce qu’il a construit, comme pour un joueur humain. On retrouve les sensations du jeu en affrontant l’automa, essentiellement sur la partie développement. Mais l’automa n’arrive pas à faire ressentir une vraie menace, que cela soit par ses constructions qui restent dans son coin, ou par le déplacement hasardeux de son armée. On pourra même se donner le luxe de lui prendre quelques bâtiments sans une réelle contre-offensive. L’automa peine à réagir comme le ferait un vrai joueur. Mais ce n’est pas facile à faire sur ce genre de jeu de prise de territoire, sans y mettre des règles complexes rendant les manipulations trop lourdes. Dans un style de jeu proche, l’automa de Archipelago m’avait plus convaincu par sa difficulté et le challenge qu’il apportait

 

 

Les règles ne sont pas fournies dans la petite boîte, il faut les télécharger. Néanmoins, 2 cartes « aide de jeu » sont particulièrement utiles pour rapidement comprendre l’iconographie.

L’automa de Brazil: Imperial n’est pas réservé pour le Solo. Il peut se rajouter dans une partie à 2 ou 3 joueurs. Cela aura du sens dans une partie à 2 joueurs pour apporter un peu de chaos, car la configuration 2 joueurs n’est pas très intéressante. Par contre, je ne lui vois que peu d’intérêt à 3 joueurs.

-Meeplecam

 

 

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4 Commentaires

  1. Morlockbob 07/08/2024
    Répondre

    J avoue que pour moi qui ne suis pas très enclin aux jeux solo, Norbois a su me convaincre. Son côté mimi étant en prime relaxant

  2. Doc.Fusion 22/08/2024
    Répondre

    Je me note Norbois pour… un jour 🙂

    • atom 23/08/2024
      Répondre

      Si tu veux l’essayer il est sur Board Game Arena.

      • Doc.Fusion 23/08/2024
        Répondre

        Ca marche, merci 🙂

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