Shadows of Brimstone : on va creuser cow-boy !
Vous aviez peut-être entendu du Kickstarter à l’époque (novembre 2013), faut dire que c’était impressionnant. Deux Hénauurmes boites remplies de figurines raz la cover, pour un total de plus d’un 1,3 millions de dollars de pledgé, ça passe pas tout à fait inaperçu quand même. Les grenouilles volantes (Flying Frog) étaient fières de leur coup, et avaient de quoi.
Shadows of Brimstone²
C’est quel style ? Du pur coopératif hyper inspiré jeu de rôle, très narratif et très vivants. Mais c’est aussi du dungeon-crawler situé en plein far-west. Fallait y penser ! Mais ajoutez-y quelques créatures tirées du culte de Cthulhu et vous comprenez pleinement la folie Shadows of Brimestone.
Des tas de dés, des personnages qui évoluent, des scénarios plein de péripéties, des avalanches de figurines et pas de maître du jeu. Avec les deux boites, on peut jouer jusqu’à 6 joueurs. Mais mieux vaut avoir une sacrée table, je vous le dis.
Oui car les deux boites sont elles-mêmes des aberrations de la nature, déjà de par leur taille. Va falloir trouver une gâche pour mettre ça quelque part dans la ludo maintenant ! Ça rentre pas dans les cases ! Mais forcément, plus c’est gros, plus mon zom est ravi. Autant vous dire que ses yeux brillent ce soir. Je vais remettre le corset de Jenny. Celui qu’est relié à mon petit revolver automatique, un 7 coups de Pennsylvanie. Les couloirs souterrains nous appellent.
Il est l’heure de descendre à la mine, Jon !
Ha oui par contre ! Vos figurines ! Il va falloir les monter vous même…
On va sortir du saloon, trainer un peu en ville…
Oui alors pour tout vous dire, on a déjà fait un scénario. Et dans Shadows of Brimestone, entre deux parties, les personnages retournent en ville. Contrairement à Descent, où l’inter-scénario existe de façon assez superficielle, là, des aventures peuvent nous tomber dessus, et nous avons le choix des lieux où aller dans la bourgade. Pas mal d’options bien urbaines, mais plus on en profite, plus il risque de nous arriver des tuiles.
Dormirons-nous à l’hôtel pour être tranquille ? Oui je veux bien mais bon, c’est pas donné la piaule, et la dernière fois je me suis chopée des poux ! Voyez le genre. Là, nos personnages peuvent aller à la banque vendre ce qu’ils ont trouvé dans les mines, s’acheter de l’équipement, tout flamber au casino, ou encore aller à l’église pour tenter de se débarrasser d’une corruption Cthulhienne. C’est un peu ce que nous avons fait d’ailleurs. Je me suis faite exorciser, c’était une opération risquée mais tout s’est bien passé. Faut dire que j’étais pas super à l’aise en saloon-girl, devant le prêtre, mais bon, il a l’habitude lui. Quant à Jon, c’est un joueur, il a bien failli tout perdre au casino, cette canaille…
Bon, cette fois, notre objectif, c’est d’explorer la mine de fond en comble. On doit limite être capable de cartographier les lieux après. Allons-y sans tarder !
Mets le CD d’ambiance et appuie sur play, Jon.
On entre, on ne voit pas plus loin que le bout de notre nez. Contrairement à Descent là aussi, on découvre les salles petit à petit. Je fouille derrière un amas de caisses et trouve direct deux bâtons de dynamite. Hoho je sens que ça va être utile ça ! Avançons encore un peu… Qu’est-ce donc là-bas ? Hey ça bouge dans le noir ? 7 araignées géantes ?! Même pas peur !! Jon va user de sa compétence « cool hand » et lancer 1dé de plus pour faire des dégâts plus importants, elles vont pas avoir le temps de comprendre ce qu’il se passe.
Nous devons tirer au hasard les jetons personnages pour savoir qui les araignées visent en premier. Malheureusement, cette salle est pleine d’une espèce de brouillard nauséabond… On va essayer de reculer pour que les bestioles nous suivent en dehors de cette saleté de vapeur. Non mais Jon, quelle corne verte des fois ! Il se déplace trop lentement à mes côtés. On se dit que ça serait pas idiot de se cotiser pour qu’il s’achète des bottes dignes de ce nom.
On arrive à terminer les araignées sans trop souffrir, je déteste ça, les araignées, mais c’est pas les pires rencontres qu’on peut faire ici-bas. A la fin de chaque combat, on tire une carte « loot » et on peut se soigner (1d3). On gagne sans cesse de l’expérience (après la fouille, le combat…) et parfois de l’or ou même… des darkstones ! Elles brillent aussi fort qu’un miroir de bordel, même un aveugle les verrait à dix lieues. On peut les revendre à la ville, avec un peu de chance, elles peuvent bien booster notre équipement. Un jour quand on sera assez riche, Jon il m’a dit qu’on s’achèterait une diligence. Ouaip. Mais c’est pas le moment de penser à ça.
Allez, je pars devant, je continue d’explorer et je trouve… un monte-charge. Dans Shadows of Brimestone, chaque pièce est unique avec son propre événement. On retourne le jeton Rencontre et là, on découvre une voie sans issue. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle, puisque nous devons faire le tour du proprio. Plus vite on se retrouvera confronté à des voies sans issues, plus vite on aura exploré toute la mine, voyez. Lançons les dés ! 5 ? Donc pas de menace. Parfait. Avançons.
Petite rando entre amis
Oula ! J’évite de justesse du venin qui sort d’un œuf de…je ne sais pas ce que c’est d’ailleurs, j’ai pas eu le temps de comprendre, mais cette saleté a explosé juste à côté de moi ! Je plante mon 1er jet d’agilité, heureusement il me reste 1 Jeton Grit, je le dépense et peut retenter mon jet de dé. OUF ça passe. On est laaaaaaarge, fais pas cette tête Jon. Le jeton Grit ? Oui c’est un jeton qu’on gagne quand on fait un fumble (1 sur le dé) dans son jet de déplacement. Fort pratique, on peut ensuite le dépenser à notre guise pour relancer n’importe quel jet de dés qui nous a déçu. Le Grit permet aussi de booster un déplacement et notons enfin qu’un certains nombre de pouvoirs sympas s’activent en dépensant des jetons Grit. Bref, le Grit c’est la vie.
Bon, le monte-charge, qu’est-ce qu’il a ? Il est cassé manifestement. Plusieurs options : soit on le répare, mais le bruit risque d’attirer du joli monde, soit on l’ignore mais rien ne nous dit qu’on attirera pas du joli monde quand même. Jon a deux mains gauches, heureusement je gère. Je trouve même… wahou regarde moi ça ! Une darkstone ici !! Allez, prend, on la pèsera en ville. Continuons.
« La lanterne n’éclaire que celui qui la tient. »
Je tiens toujours ma lanterne devant moi, pour éclairer notre route. C’est elle qui dissipe le gros des ténèbres, si vous voyez ce que je veux dire. Non pas que j’ai peur du noir. Mais dans ces tunnels, il y a de drôles de choses là, planquées dans les ombres. Si je tiens bien ma lanterne devant, je les fais taire… parfois.
Je lance donc toujours deux dés au début de mon tour. Si je rate, on tire une carte Darkness. Et là, tout peut arriver. Maintenant, par exemple. Attaque de chauve-souris de l’enfer ! Mets ta capuuuche ! Enfin, ton poncho ! Quelque chose !
Ho non ça sert à rien… elles attaquent directement notre « Santé mentale » celles-ci. C’est pas loyal ! J’ai même pas de whisky. Oui car le whisky permet de soigner les blessures de ce type-là. Un bon sky empêche de sombrer dans la folie, quoi, ça vous étonne ?
Allez vient Jon, on se tire de là ! Mais à ce moment là, une brume suffocante revient autour mon compagnon ! On rencontre quelquefois son destin sur la route qu’on a prise pour l’éviter. Paf, il prend deux dégâts pour la peine.
On a chacun 1 attaque par tour, sauf moi, avec mon petit derringer (m’autorisant une attaque libre une fois par combat), je peux parfois enchaîner et démontrer mon agilité. Oui, je suis du genre leste. Je passe à travers les autres adroitement et je marche vite (+1). Jon lui se bat avec un revolver dans chaque main, carrément. Quand il s’énerve, ça envoie du dé en pagaille. Cinq dragées et un seul trou !
Suivons les rails sur la terre rouge. Nous voilà dans la zone d’exploitation, le cœur de la mine. On doit lancer les dés pour chaque seuil, et suivant la profondeur où on se trouve, on doit faire plus d’une certaine valeur pour savoir si ça débouche sur une porte. Sinon, c’est une voie sans issue.
D’habitude, il y a bien tout sauf des impasses (c’est plutôt des portails vers d’autres mondes), mais dans ce scénario, au contraire, on en trouve plein. D’ailleurs, là, s’en est une. C’est la dernière, celle qui déclenche la phase finale. Finale pour qui, on va bientôt le savoir.
L’embuscade de base + une carte « high » plus tard et nous voilà devant 3 Tentacules, 9 Araignées, 6 Stranglers d’élite qui se soignent au début de leur tour ! Bon. Okaaayyy. Le seul moyen d’allonger la vie, c’est d’essayer de ne pas la raccourcir. Où est-ce que j’ai rangé ma dynamite moi déjà ?!
Les strangers ont une initiative de fou (c’est le cas de le dire), et foncent sur mon cow-boy. Il commence à souffrir le pauvre. Hey coco, rapproche toi que je te soigne ! Je lance un premier bâton explosif et me farcis 7 Araignées et 1 Stranglers d’un coup ! Elles n’avaient qu’à pas attaquer mon Jon !
D’ailleurs ce dernier leur règle leur compte. Je nettoie ce qu’il reste avec mon 2e bâton de nitroglycérine, paf, 3 Tentacules d’un coup, ça me ferra dans les 90 xp ça ! Yeah ! Il est souvent plus difficile de finir que de commencer. Mais là, on a su conclure en beauté, en feu d’artifice. J’aime à me répéter que les saletés de ces tunnels ont une mortalité très élevée, grâce à nos petites visites.
Allez cow-boy, on cueille nos loots bien mérités, et on va retourner se poser en ville, panser nos blessures avant que la nuit tombe. On a amassé assez d’oseille pour se payer l’hôtel. Tant mieux. J’ai vu assez d’horreurs aujourd’hui.
Shadows of Brimstone c’est ici un vrai coup de coeur. Ce jeu prend tout son sens quand on le suit en mode campagne, avec sa difficulté croissante. On évolue comme un vrai perso de jeu de rôle. On cherche à gagner de l’XP, à améliorer notre équipement, à choisir nos talents, à limiter les corruptions du corps et de l’esprit qui pourraient à terme nous faire pousser une 2e tête ou une queue préhensile, à customiser notre héros, mais aussi à optimiser nos capacités pendant l’action, vraiment comme dans un jeu de rôle.
Il suffit qu’un joueur maîtrise parfaitement les règles à la table pour que les parties soient super fluides, même à 4 joueurs (pas testé à 6). Oui il y a beaucoup de combats, énormément de dés, et, c’est vrai, peut-être pas assez de décisions hyper cornéliennes à prendre pendant les parties, mais les loots sont magnifiques, l’exploration extrêmement bien rendue et la variabilité obèse.
Plus fou, le Wild West Steampunk Horror Poulpesque Dungeon crawler Theme est aussi invraisemblable sur le papier qu’il fonctionne à merveille en jeu. Comme quoi. Et puis quand on voit tout ce matos on se dit que ça va être super lourd, super long. Et non. On peut faire des parties qui durent même pas 1h30. Vraiment, faut le voir porté.
Shadows of Brimstone: City of the Ancients
shadows of brimstone: Swamps of Death
Un jeu de Jason C. Hill
Illustré par Gael Goumon, Jack Scott Hill, Tomas Jedruszek
Edité par Flying Frog Productions
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 11/2014
De 1 à 4 joueurs
A partir de 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 70 minutes
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tartopom 30/01/2015
Je veux joueeeeeeeeeeeeeeeeer ! Dis dis dis, c’est quand qu’on joue, hein, c’est quand qu’on joue, dis dis dis ?
Cormyr 30/01/2015
Bon faut le ramener à Cannes pour qu’on se fasse une expédition Ludovoxienne !
Sha-Man 30/01/2015
J’aimerais tellement…
Mais franchement à Cannes je suis pas sur qu’on arrive à trouver le temps vu le programme qu’on a déjà…
Cormyr 30/01/2015
et entre 2h et 6h du mat au off ? 😀
Shanouillette 30/01/2015
HAHA.
le pire c’est qu’on pourrait être tentés.
tartopom 30/01/2015
J’aurais tendance à dire banco.
Shanouillette 31/01/2015
je vais faire appel à mon super pouvoir de duplication et c’est parti!
Shanouillette 03/02/2015
Demain ! Shadows of brimestone ! En LIVE !