Saint Seiya deckbuilding se fait plutôt discret sur la scène ludique, et pourtant l’opus a rencontré un joli succès auprès d’un public surtout constitué de fans du manga, mais formant peu à peu une communauté fidèle et active autour du jeu. 

Saint Seiya (Maxime Babad & Nicolas Badoux) paru en 2018 propose un système de deck-building pour 2 à 5 joueurs ; les parties durent entre 45 minutes et 1h30, et parfois plus pour les débutants/découvreurs. Yoka a récemment publié une dernière extension avec quasiment aucune communication (l’éditeur semble se recentrer sur son domaine initial, la figurine), et pourtant, Saint Seiya mérite bien qu’on s’y attarde un peu. Mine de rien, avec 7 années d’existence, une boîte de base et 3  extensions, c’est une belle histoire pour ce deck-building plein de foil saupoudré de nostalgie.
Faisons le tour du proprio.  

Des flammes aimantées vous dites ?

Le gameplay s’inspire nettement des mécaniques classiques du deck-building, rappelant des jeux comme Ascension, tout en introduisant d’autres éléments et des accroches thématiques qui nous plongent dans l’univers des Chevaliers du Zodiaque, le manga de Kurumada. Dans les caractéristiques de ce jeu 100% compétitif, citons :

• Asymétrie des personnages : Les cinq héros jouables (Seiya, Shiryū, Hyōga, Shun et Ikki) possèdent des capacités uniques qui les différencient.

• Évolution des héros : Chaque héros peut évoluer au fil du jeu, renforçant sa puissance

• Armures : Les joueureuses peuvent équiper des armures pour améliorer les capacités de leurs héros.

• Personnages blessés : Lorsqu’un personnage est blessé, il ne peut pas être utilisé tant qu’il n’a pas été soigné, point stratégique dans la gestion de l’équipe.

• Horloge des flammes : Le déroulement de la partie est dicté par l’extinction des 12 flammes sur l’horloge, un système thématique bien lié à l’univers du jeu.

Le succès du jeu repose sur quelques facteurs qui ont séduit le public, à commencer par son rapport qualité-prix. Et oui, toutes les 200 cartes sont en version foil, un tapis en néoprène est inclus pour la rivière de cartes, une horloge 3D aimantée… le tout pour une trentaine d’euros. L’opus a aussi été salué pour sa fidélité à l’œuvre originale dans la mesure où chaque carte et chaque effet sont en adéquation avec l’univers de Saint Seiya. Les auteurs ont planché sur le matériau d’origine pour rester le plus fidèle possible. Si à l’époque les amateurs de deck-building ont trouvé un système “Ascensionniste” simple qui les a parfois laissés sur leur faim (notre article), trois extensions existent aujourd’hui.
Qu’apportent-elles ?  

Extension 1 : Asgard (2019)

Asgard, sortie en 2019, a été un beau succès, attirant plus de la moitié des possesseurs de la boîte de base. Développée en parallèle avec le jeu de base, cette extension intègre des éléments pour enrichir l’expérience de jeu dont il est difficile de se passer pour les amateurs qui la considèrent souvent comme indispensable, bien que certains aspects soient un peu plus complexes et peuvent allonger les parties. 

Cette extension inclut en particulier :

• Effets de Gel : Un nouveau type d’effet, similaire aux blessures mais plus violent.

• Effets de Sortie : Déclenchés lorsque des cartes quittent la rivière.

• Effets Marqués : Des effets de réaction, qui étaient absents du jeu de base.

• Plateau de jeu propre à chaque héros : Ce plateau permet aux joueureuses de lancer des techniques spécifiques renforçant l’asymétrie.

L’extension introduit aussi une évolution supplémentaire pour les héros, une version améliorée de leurs armures, une nouvelle règle pour accélérer un peu les parties ainsi qu’un mode solo et de nouveaux personnages issus de l’arc Asgard de la série.
Le matériel reste de haute qualité, avec des éléments 3D comme la Statue d’Odin et des Saphirs, et toujours des cartes foil.

Extension 2 : Poséidon (2022)

En 2022, Poséidon a poursuivi la série en introduisant plusieurs nouveautés intéressantes :

• Personnages de l’arc Poséidon : Bien sûr, l’extension ajoute les personnages emblématiques de cette partie de l’histoire.

• Évolution des héros : Un nouveau palier d’évolution pour les héros et leurs armures.

• Mode coopératif : Une grande nouveauté, puisque Saint Seiya n’était pas initialement conçu pour être un jeu coopératif. Ce mode apporte un vrai défi, mais modifie considérablement les règles du jeu.

• Mécanique des Épopées : Ces événements temporaires peuvent bouleverser le cours de la partie.
  

Comme pour l’extension précédente, le matériel reste « haute gamme » avec l’ajout d’un élément 3D supplémentaire, cette fois-ci un sabot représentant un élément central de l’histoire. Bien que les amateurs aient trouvé Poséidon moins indispensable que Asgard, la boîte peut se targuer d’une jolie note de 8.2 sur BGG. 

Extension 3 : Hadès (2023)

Venons en donc à la troisième extension, Hadès. Elle marque un tournant pour le jeu, penchant vers un gameplay plus expert, plus long. Plusieurs nouveautés sont venues enrichir l’expérience :

• Deuxième rivière de cartes : les Enfers : Ces cartes n’intègrent pas le deck des joueureuses mais offrent de nouvelles interactions et défis. Quand les personnages des Enfers ne sont pas repoussés, ils en sortent et viennent entraver les joueureuses. 

• Une nouvelle ressource, les Âmes, qu’on obtient en vainquant des cartes des Enfers, et qui permet d’invoquer les cartes des Enfers directement pour aller gêner les adversaires.

• Nouvelles cartes : Cette extension ajoute aussi des cartes à la pioche de base, ainsi que des nouveaux niveaux d’évolutions des Héros et de leurs Armures.

• Plateau des Sens : Ce plateau supplémentaire permet d’acquérir des Sens, une mécanique inspirée de la série qui permet de débloquer des pouvoirs supplémentaires via des Épreuves, des mini-défis à réaliser pendant le tour de jeu.

• Mode Duel : Dans ce mode, chaque joueur joue un groupe de Chevaliers d’Or. On s’affronte pour traverser les 12 Maisons du Zodiaque. Chaque maison peut être obtenue pour un certain coût, qui va monter crescendo de Maison en Maison. Les decks de départ sont donc différents de ceux des 5 héros, un peu plus puissants. Chaque camp a aussi un plateau de techniques spécifiques, et même sa propre pioche de Capacités personnalisées. Il existe 5 variantes à ce mode, chacune valorisant d’une manière différente l’acquisition des Maisons. 

Cette dernière extension marque un palier dans la complexité du jeu, bien plus dense, orientée gamer, pour des parties plus longues. Un vrai pari pour la saga Saint Seiya puisque Hadès est vendu au même prix que la boîte de base et nécessite de posséder déjà Asgard et Poséidon.
Dispo depuis mars. 

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