Postcards – La France à vélo

Certains spécialistes estiment qu’il ne faudrait prendre l’avion que 4 fois dans sa vie pour limiter la surexploitation des ressources naturelles. Dans ce cas, pourquoi ne pas visiter la France en vélo ? Dans Postcards, d’Eric Dubus et Simon Kayne, édité par Synapses games, vous allez pédaler dans les différentes régions de France et envoyer des cartes postales. Pour les plus jeunes d’entre nous, une carte postale c’est l’ancêtre du post instagram.

En main, vous avez 5 cartes, et vous en jouerez 3 à chaque tour. Soit pour sa couleur pour coller un timbre sur une de vos cartes postales, soit pour son icône, pour effectuer une des 3 actions suivantes :

Prendre une nouvelle carte postale.
Vous déplacer dans une région adjacente.
Faire une activité dans votre région et placer un petit jeton toile de tente provenant de votre plateau. La plupart du temps, cela vous permettra de faire une action bonus (déplacement, rejouer une carte, coller des timbres, gagner des points de victoire…).

Il faudra ensuite vous déplacer jusqu’à la région associée à la carte postale pour l’expédier, gagner les PV et une carte cadeau. Cette dernière vous donne un effet instantané ou une nouvelle manière de marquer des points.

La joueuse qui envoie 4 cartes postales déclenche la fin de partie. Chaque cycliste a un objectif secret de 4 régions. Si les cartes postales complétées proviennent de celles-ci, elle marque d’autres points.

Pour plus de détails, je vous renvoie au ludochrono.

Quel beau pays

Avant de discuter de la mécanique, je tiens à dire que je trouve les illustrations du collectif Crocotame sur les cartes postales particulièrement réussies.Vous avez pu voir leur travail sur Odin, ou Peak Team plus récemment. Ici leur pinceau (ou tablette numérique) a nettement plus de place pour s’exprimer. Ces cartes postales (qui sont d’ailleurs du même format que les vraies) pourraient aisément servir pour des brochures touristiques des villes et territoires dépeints. Le plateau est plus quelconque, avec des fonds unis, la lisibilité prime sur l’esthétique.

Quelques spécialités culinaires.

La promesse du jeu est tenue : les points sont principalement marqués grâce aux cartes postales. D’ailleurs on peut être légèrement surpris quand on voit la progression exponentielle des points : 3/6/10/15 PV pour des cartes avec 3/4/5/6 timbres. Une carte à 6 timbres n’est pas véritablement plus difficile à remplir, mais juste deux fois plus long. On est donc fortement incité à viser les “grosses” cartes postales. Disons, au moins deux.

Verso des cartes postales avec activités et couleurs des timbres demandés.

Les activités

Faire une activité est une manière indirecte d’avoir accès aux autres actions (se déplacer, piocher des cartes postales, éventuellement gagner quelques points), quand on n’a pas l’icône souhaitée. Mais comme il n’existe que 3 icônes, c’est rare d’être vraiment gêné par la proposition du marché. Placer nos jetons activités présente un autre intérêt : si on va jusqu’au bout de la piste, on obtient un nombre de points assez significatif. Deuxièmement, ils peuvent être valorisés par certaines cartes cadeaux.

Plateau personnel avec les jetons activités et carte objectif avec les régions qu’il faut viser.

Un autre axe stratégique associé aux activités est de compléter seul.e une région avec ses jetons activités. Cela nous rapporte autant de points que de symboles activités de la région. C’est plus facile à deux joueurs qu’à quatre, puisqu’on a moins de monde entre les pattes. Mais il faudra quoi qu’il en soit un certain nombre de cartes postales en cours devant soi, pour avoir les bons symboles. Il est bien sûr toujours possible de placer un jeton activité si on n’a pas le symbole sur une de ses cartes postales, mais c’est un peu gâché.

Les cartes cadeaux

Le jeu contient aussi de nombreux éléments aléatoires, assez habituels dans la catégorie familiale à laquelle appartient Postcards. Par exemple, on démarre la partie avec une carte postale. Si elle fait partie de notre carte objectif, c’est déjà un pas d’avance sur nos adversaires. À l’inverse, si en cours de partie, le marché ne propose jamais certains numéros de notre objectif, on sera un peu handicapé. Un deuxième aspect fortement soumis à la chance : les cartes cadeaux. Certaines sont un effet instantané très souvent intéressant, d’autres sont des boules de neige que l’on collectionne et qui rapportent un nombre de points non négligeables. Mais il y a aussi des porte-clés qui donnent des points pour le nombre de jetons activité que l’on a placés sur un symbole donné. Le rendement en points est plus faible, et il est rare de se spécialiser sur une seule activité car elles sont éloignées sur le plateau, et qu’on a rarement plus de deux ou trois fois la même activité sur nos cartes postales. De plus, ces cartes cadeaux sont récupérées quand on expédie une carte depuis sa région d’origine. Donc on doit faire avec ce qu’offre le marché à ce moment-là (oui, car au tour suivant on va probablement se déplacer pour aller faire d’autres activités, ou aller expédier d’autres cartes ailleurs).

Quelques cartes cadeau.

La boite contient l’extension animaux qui rallonge légèrement la partie puisqu’il faudra expédier non plus 4 mais 5 cartes postales, dont au moins une d’un animal (cartes supplémentaires à ajouter à la pioche. Il y en a une par région). Ces cartes animaux n’ont pas de symboles activités mais rapportent plus de points que les cartes Lieu rapporté au nombre de timbres nécessaires. Il est aussi possible d’expédier ces cartes à n’importe quel moment de la partie, ce qui permet d’avoir un meilleur contrôle sur l’offre des cartes cadeau et d’en prendre une qui nous intéresse particulièrement quand elle se présente.

Animaux caractéristiques de chaque région. (ici : Ile de France – Grand Est – Rhône Alpes Auvergne)

La fin du voyage

Postcards est un jeu familial joliment illustré, qui permettra de découvrir différents beaux lieux de notre pays. Je regrette juste que l’éditeur n’en ai pas profité pour mettre une ou deux phrases informatives au dos des cartes postales pour allier le culturel au ludique, ou bien indiquer un peu plus précisément où se trouve le lieu de l’illustration (car seule la région administrative est spécifiée).

Les mécaniques sont simples et logiques et les tours de jeu rapides. Différents axes stratégiques s’offrent à nous, même si on reste soumis à une certaine dose de hasard.

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Depuis sa création en juin 2014, Ludovox a à cœur la pertinence et l’intégrité des contenus proposés par une rédaction indépendante et l’établissement d’une charte que vous pouvez retrouver ici. Cet article a été écrit avec une copie presse du jeu. Si vous aimez notre travail, n’oubliez pas de nous soutenir sur Tipeee.