Naruto – Au secours de Konoha : Kage Bunshin no Jutsu
Naruto est un personnage emblématique de l’univers manga. Plusieurs jeux lui ont déjà été consacrés, essentiellement des jeux de cartes. Il revient dans un nouvel opus coopératif crée par l’équipe Kaedama, pour sauver le village caché des feuilles des menaces extérieures. Allez, on sort les jutsus et les kunais, et on s’y lance !
Avant toute chose, je tiens à préciser que, malgré ma quarantaine, Naruto est un shonen que j’apprécie particulièrement, que cela soit par les mangas, les animés ou les jeux vidéos. Un jeu autour de ce thème pourrait avoir tout pour me plaire, mais je sais être prudent sur les adaptations qui peuvent être de piètre qualité. Toutefois, la dernière en date sur notre emblématique ninja passée entre mes mains, Naruto Ninja Arena, s’était révélée sympathique sans être une perle ludique.
Dans Naruto – au secours de Konoha, les joueurs vont devoir réussir des missions et, pour ce faire, constituer ensemble des équipes de cinq cartes ninja chacun, de manière à ce que les forces cumulées atteignent un certain seuil (Nombre de joueurs x 10). La réussite sera récompensée de points dégressifs, selon le nombre de tours passés pour valider les équipes.
La partie se termine après quatre manches, chacune se soldant par le succès ou l’échec de la mission.
Lors du déroulement d’une manche, les joueurs échangeront chacun une carte avec leur voisin de gauche en simultané (une mécanique de draft, donc). Les cinq cartes en main constituent son équipe. Les cartes se distingueront par leur valeur de force et leur capacité, permettant de réaliser des combos avec les autres cartes de sa main. Par exemple, la force pourra être augmentée ou réduite selon le lien d’amitié qu’un personnage peut avoir avec un autre. Cela se verra avec le nom des personnages, leur symbole ou la couleur de la carte.
Après chaque échange de cartes, les joueurs évaluent la force de leur équipe respective, et peuvent communiquer aux autres une information vague de leur niveau de puissance telle que « J’ai une équipe de losers » ou « J’ai une équipe super efficace », la finalité étant d’estimer si on atteint le seuil requis pour réussir la mission.
Si on estime que c’est insuffisant, on procède à un nouvel échange de cartes mais on diminue le gain de la manche en cas de mission réussie.
Si on décide qu’il est temps d’y aller parce qu’on est quand même des ninjas niveau chunin et qu’on ne va pas se laisser impression…bon bref, si on décide d’y aller, chacun dévoile son équipe et calcule sa force. Si le seuil requis est atteint, ramens pour tous, on gagne la mission et les points associés. Sinon, c’est un cuisant échec de zéro point, mais on a un petit bonus de compensation à utiliser ultérieurement.
Au terme des quatre manches, on fait la somme des cartes mission obtenues et cela nous donne notre niveau de ninja, de « Bol de nouilles » (les fameux Ramens d’Ichiraku) à « Kage ». Simple, mais vous pouvez visionner le ludochrono pour l’explication des règles.
Je ne reviens jamais sur ma parole. C’est ça, pour moi, être un ninja (Nindo de Naruto)
Si le manga Naruto est pour tout âge (j’en suis la preuve), Naruto – Au secours de Konoha n’est pas pour un public initié mais plutôt pour adolescent, par la simplicité du gameplay qu’il propose.
De la place pour de futures extensions ?
Au niveau de l’édition, il faut reconnaître que c’est le service minimum. La boîte, sans être volumineuse, est véritablement pleine de vide. Pourquoi ne pas proposer un format qui tient dans la poche, et qui pourrait plus facilement être mis dans un cartable ou un sac ?
Dans la boîte, le matériel ne fait pas rêver. Les illustrations des cartes sont une représentation basique des personnages de la première saison, sans arrière plan, ni rien qui donne plaisir à manipuler la carte. C’est dommage car, avec un peu d’efforts d’édition, on aurait pu avoir des cartes de meilleure qualité visuelle, sans perdre en lisibilité.
C’est d’autant plus marquant que le public du jeu est déjà habitué aux cartes d’un niveau qualitatif bien meilleur de leur héros, tels que les Pokemons ou autres du genre. Même le pion shuriken fait peine à manipuler, alors qu’un shuriken découpé aurait été beaucoup plus classe.
Au niveau de l’immersion dans l’histoire du manga, elle est inexistante. À part les titres platoniques des missions (ex : « Partir en mission de reconnaissance »), aucune référence à la riche histoire que propose Naruto. Les aficionados reconnaîtront de la cohérence sur certaines capacités de personnages (comme Sakura qui est plus forte en équipe avec Sasuke, mais moins avec sa rivale Ino), mais cela s’arrête là.
Le titre appelle à une aventure pour sauver Konoha. Il n’en est rien du tout. On se retrouvera souvent à constituer une équipe du mieux qu’on peut, sans vraiment ressentir cette excitation de voir en action des ninjas avec des jutsus différents. Il n’y a rien de captivant dans la constitution des équipes, qui contiendront d’ailleurs parfois des ennemis de Konoha.
Le système d’échange de cartes s’avère aussi parfois frustrant, en étant obligé de se séparer d’une bonne carte. Cela devient rapidement calculatoire pour essayer d’atteindre un équilibre acceptable avant de se lancer en mission. De plus, on fait rapidement le tour des 32 cartes sur une partie, et il n’y a rien qui viendrait influer sur la rejouabilité.
L’objectif final du jeu laisse aussi à désirer. On cherche à réussir les missions avec un maximum de points pour comparer son score final dans un tableau. On ne peut pas dire que cela soit une motivation à se surpasser.
Une fois ces retours écrits, il s’agit de remettre le jeu dans le contexte de son public cible : une tranche d’âge de 8 à 12 ans. Le jeu se révèle assez simple sur les règles, et les ados découvrant l’animé prendront sûrement plaisir à manipuler des cartes des ninjas de cet univers. Les parties sont assez rapides, il y a des combos de cartes à faire, mais cela s’essoufflera vite.
Je ressors assez déçu de cet opus de Naruto. C’est une adaptation qui fait le minimum syndical et qui n’arrive pas à égaler d’autres propositions ludiques. C’est dommage. Je retourne au visionnage des 250 épisodes de Boruto.
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