MicroMacro Crime City, la ville où vous aimerez vous perdre

Mauvaise nouvelle ! La police de Crime City ne s’en sort plus. Elle fait face à une vague de crimes hors normes et compte sur vous pour l’aider. Le dos de boîte de MicroMacro Crime city le dit tout net : nos compétences d’observation et de déduction seront utiles pour résoudre ces affaires. Comment s’y prend-on ? C’est facile : Si vous avez déjà cherché Charlie et ses lunettes rondes dans une image, vous connaissez déjà les règles de MicroMacro Crime city. 

Par où commencer ?

On commence par déplier le grand poster de la cité, un peu comme on ouvre un papier cadeau, en se demandant bien ce qu’on nous réserve (en vérité ça se déplie plutôt comme une carte routière). Dans la boîte, seize enquêtes vous attendent avec une gradation progressive de la difficulté. La première commence, c’est parti, on ouvre l’enveloppe 1, on découvre la situation de départ et on se met en quête de la scénette sur la grande carte, poster de la ville mesurant 75 cm x 110 cm. Et c’est là que ça se corse ! 

Qui a fait le coup ? 

L’image est lisible, mais fourmille de nombreux détails et situations. Ça y est, vous avez retrouvé la scène quelque part ? Vous pouvez vérifier votre solution au dos de la carte puis prendre connaissance de la suite de l’enquête (où est l’arme du crime ? Quel est le mobile du crime ? Qui est le meurtrier ?). Essayez de comprendre comment on en est arrivé là en observant bien ce qu’il se passe tout autour… Tout le principe est là. L’illustration joue avec le temps, elle vous montre l’instant d’avant ou l’instant d’après. Elle vous raconte toute l’histoire, toutes les histoires qui s’entrecroisent dans cette ville démente… à vous de savoir où regarder. 

Ainsi, muni de votre loupe (ou pas), vous remontez les pas des protagonistes, comprenez leurs intentions en lisant les détails de l’illustration, suivez leur trace, saisissez leur situation … et les surprises attendent à chaque coin de rue, c’est le cas de le dire. Ce moment où vous mettez le doigt sur ce que vous cherchez tout en comprenant ce que cela signifie pour votre enquête délivre souvent ce petit jet de dopamine si recherché. 

Les cartes “questions” permettent de nous orienter dans cette immense map. Mais si vous vous sentez à l’aise, oubliez-les et tentez de résoudre les enquêtes sans être guidés. #pourlesvrais

Qui est Johannes Sich ? 

L’auteur du jeu (qui a déjà commis Cosa nostra), l’allemand Johannes Sich, est aussi illustrateur. Tout s’explique. Même s’il n’a pas tout fait tout seul, puisqu’il fut largement épaulé par Daniel Goll et Tobias Jochinke. En résulte un travail d’illustration plus que solide. Chaque personnage a un petit détail qui le différencie clairement des autres. Mélangeant des dessins Illustrator et des objets 3D, les créateurs ont opté pour du noir & blanc qui garde le jeu efficace tout en lui octroyant en look particulier. La carte de la ville mélange de multiples scénettes, des immeubles, des personnages, des actions quotidiennes et criminelles, de multiples détails (Micro) dans une image globale (Macro) complexe qui sait toujours rester facile à lire, malgré tout ce qui s’y trame. Après quelque temps, on connaît les quartiers de Crime City, on plonge dans ses rues comme si on la connaissait vraiment, on s’y oriente en se donnant des indications précises : “va à la pharmacie, moi je regarde dans le parc où il y a la manif’ !”.  

Oui, on peut jouer seul bien sûr, on peut jouer à plusieurs aussi, même si le jeu perd de sa brillance en augmentant dans les configurations. Pour plus de vie sans se marcher dessus, on conseillera plutôt d’y jouer à deux. Rechercher les situations ensemble autour de la carte offre une expérience d’interaction originale et rafraîchissante, mais à quatre on se gêne plus qu’autre chose. 

Autre point important : qu’on se le dise, Crime City porte bien son nom. Ne vous fiez pas à la cover avec son petit lapinou et son ballon en forme de cœur : certains habitants de Crime City ne sont clairement pas des enfants de chœur. Mon seul regret, ce décalage entre l’invitation ultra ouverte de la boîte et les nombreux crimes de sang-froid (et autres vices) commis dans ce décor réaliste de cité contemporaine. Un décalage qui pourra déstabiliser certaines sessions de jeux parents-enfants. L’édition indique désormais 10 ans et plus (un âge conseillé nettement plus approprié que le premier tirage qui annonçait 8+) mais qui pourra encore poser question selon la sensibilité des enfants. À chaque parent de faire son travail (le dos de la boîte pour le coup annonce bien la couleur). Ici, on attend de pied ferme la version Kids ! 

D’aucuns regretteront toujours le côté “one shot”, mais il me semble que ce débat n’a plus vraiment lieu surtout pour les jeux d’enquêtes. 

Pourquoi on aime ? 

Premier tour de force, cette universalité doublée d’une immédiateté totale (on peut commencer à jouer juste avec la couverture de la boite). Deuxième tour de force, parvenir à raconter autant d’histoires avec si peu de mots. Dernier tour de force, proposer une expérience d’observation coopérative avec déduction et storytelling, dictée par un seul matériau original. Ce MicroMacro est d’une évidence rare. Nul doute qu’une belle carrière attend Johannes Sich et son concept. 

 

Pour info, vous pouvez tester le jeu via une version en ligne (même si c’est moins bien qu’en vrai quand même) sur le site web de l’éditeur. 

 

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1 Commentaire

  1. Starfan 08/02/2021
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    Bonsoir! Chouette article pour un superbe jeu très original! Une vraie ville de psychopathes avec beaucoup de détails cocasses,pas mal de personnages non concernés par les enquêtes ont aussi une histoire à raconter. Et les animaux ne sont pas en reste…Le jeu a du être un sacré défi à réaliser,bravo aux auteurs! Certainement un des jeux de l’année 2020.

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