LES PETITS JOUEURS #34 : Scotland yard junior – Cache-cache loustic – La chasse aux trésors

Chaque mois, notre chronique Petits joueurs vous propose plusieurs jeux pour différents âges de l’enfance. Joués entre parents chroniqueurs et enfants. 

Sim’Meeple est un petit joueur de 7 ans. Il ne joue pas (encore) à Agricola, mais il est tombé dans le chaudron ludique depuis ses 2 ans (bien aidé par son papa). Sortir une boîte de jeu est un vrai plaisir pour lui. Ne pas faire un jeu au retour de l’école ? Impensable. Par contre, si comprendre des règles ne lui pose pas de difficultés, ne pas gagner est encore difficile à accepter.

Maxiloutre : 7 ans, nourri aux cubes en bois par son papa voxien & auteur de jeu, Maxiloutre a commencé à baigner dans les jeux de société dès 2 ans. Jouant principalement à deux avec papa ou maman, il refuse rarement une partie.

Axelosaurus : 5 ans, suit activement son grand frère Maxiloutre dans la découverte des jeux modernes, n’hésite pas à essayer des jeux pour bien plus grand, pour faire comme le frangin.

 

Scotland Yard Junior

Scotland Yard est un jeu qui rappellera des souvenirs à de nombreux joueurs. Un jeu d’une autre époque, bien qu’on le trouve encore dans les supermarchés, au même titre que les indéboulonnables Monopoly et Trivial Pursuit. Un jeu pour toute famille n’ayant jamais franchi le seuil d’une boutique spécialisée pour découvrir l’offre ludique pléthorique alternative. 

J’ai justement fait jouer à Sim’Meeple à Scotland Yard récemment, au détour d’une vieille boîte trouvée dans le grenier des grands-parents (vraiment vieille boîte car le London Eye, grande roue iconique le long de la Tamise, était absent du plateau londonien). 

L’expérience de jeu a bien plu à Sim’Meeple, voulant essayer alternativement le rôle du mythique Mister X et celui des enquêteurs. La façon de gérer Mister X et ses déplacements cachés à inscrire sur une feuille s’est pourtant avérée un tantinet complexe pour lui.

Et voilà qu’arrive Scotland Yard Junior, version pour enfant de 6 ans, par l’auteur allemand Michael Schacht (auteur d’un nombre de jeux long comme un trajet de métro : Zooloretto, Suchi Express,…). On est clairement sur une version simplifiée de Scotland Yard. Enquêteurs et Mister X (enfin, Mister FoX…) sont maintenant des animaux, toujours dans les rues de Londres (et cette fois, il y a bien le London Eye sur le plateau). On retrouve cette mécanique de se déplacer en métro, taxi et bus entre des stations en utilisant nos tickets, mais sur une carte beaucoup plus restreinte. Changement de taille, Mister FoX est visible et on voit ses déplacements ! Ce n’est donc plus une recherche à l’aveugle pour en déduire la position de mister X, mais une course poursuite dans les rues de Londres. À chaque tour, chaque joueur choisit secrètement son déplacement vers une station reliée. Les enquêteurs doivent arriver sur la même case que Mister FoX 3 fois pour gagner, là où notre fieffé renard doit réussir 9 déplacements sans se faire prendre. À 4 joueurs, la copine de Mister FoX entre dans le jeu, ce qui transforme le jeu en 2 contre 2.

C’est donc beaucoup plus abordable pour nos p’tits meeples, et il faut avouer que c’est assez prenant, même si assez répétitif au fur et à mesure des parties. Le look animal des personnages donne l’impression de se retrouver avec des persos de Pat’patrouille, ce qui parle aux p’tits meeples. Pour ma part, je n’ai pas retrouvé les sensations du jeu original, et le jeu ne propose pas assez de renouvellement pour vouloir enchaîner les parties. Au contraire de Sim’Meeple, qui a beaucoup apprécié jouer chaque rôle alternativement. Heureusement, une partie dure une dizaine de minutes, beaucoup moins que le jeu original.

Un jeu de Michael Schacht
Illustré par Gregor ForsterStudio Hive
Edité par Ravensburger

À partir de 6 ans

 

Maxiloutre 7 ans, Axelosaurus 5 ans

Cache-cache loustic

J’ai joué à Cache-cache loustic avec mes deux enfants, de 5 et 7 ans, et je dois avouer que nous avons traversé tout type d’émotions au fil de nos parties, que je vais tenter de vous retranscrire ici, à la manière d’un film de Quentin Tarantino qui aurait croisé le monstre des émotions :

Chapitre 1 : la surprise

Il faut avouer que cette boite est attirante. La couverture est très réussie, elle donne envie de la découvrir. De même, le pitch à tout de suite attiré les enfants. Les décors sont très minions, et ces grands paravents d’observation des loups sont pratiques et réussis. La première partie a été frénétique et pleine d’excitation à l’idée de se cacher dans ces petits décors tout minions. Une fois ce rôle fait, ils ont eu vite envie de jouer le rôle du débusqueur.

Chapitre 2 : l’engouement

Suite à cette partie découverte, les enfants ont été totalement séduits : c’est joli, c’est ergonomique, c’est efficace et c’est original. Nous avons rapidement enchaîné plusieurs parties jours après jours, et j’ai cru qu’on avait mis la main sur un hit en puissance. Seulement voilà…

Chapitre 3 : la déception

Petit à petit, les premiers couacs sont arrivés. Quelques disputes au moment des placements lorsqu’ils voulaient se mettre au même endroit au même moment pendant que je faisais le loup. Pour éviter cela, je leur ai proposé de jouer en autonomie tous les deux. C’est une vraie qualité pour un jeu que de pouvoir être joué sans parent pour expliquer ou installer. Etant proposé à partir de 3 ans, mes enfants de 5 et 7 ans l’ont adopté naturellement. Seulement voilà, ils ont commencé à se disputer assez fort durant les parties en autonomie. Ils ont tricher lors du placement en prenant soin d’aller vérifier derrière les masques, si ses pions seraient visibles ou non une fois le masque en place. Ensuite, une fois en recherche, les enfants s’accusaient de tricherie en disant arriver à apercevoir un des personnages alors qu’il ne l’est pas vraiment. En effet, le joueur loup quand il se déplace d’un masque à l’autre, à tout loisir d’observer la scène et de découvrir des animaux qu’il aurait difficilement vus à travers le masque. Mais sachant qu’un animal est à un endroit, l’enfant aura tendance à faire légèrement glisser le masque, ou appuyer un peu dessus pour modifier l’angle de vision pour arriver à ses fins.

Finalement être trouvé génère chez les enfants une frustration très importante. Ce n’est pas tant l’acte de gagner ou pas des bonbons (la manière de compter les points), mais vraiment la déception d’avoir été trouvé. Parallèlement à cela, le plaisir de trouver les pions adverses est très jouissif, ce qui fait que l’enjeu de ce cache-cache est très fort, et les émotions des enfants sont exacerbées, faisant apparaître la triche comme une alternative possible, puisque l’adversaire ne nous voit pas (du moins à 2 joueurs).

Petit à petit, toutes les parties se terminaient en pleurs, ce qui m’a obligé à leur interdire de jouer au jeu sans moi, pour éviter les crises.

Chapitre 4 : le dégoût

Mon grand garçon ayant été dégoûté des crises et des tricheries de son petit frère, j’ai pris le relais pour jouer avec le plus petit. Malheureusement, cela ne s’est pas bien passé non plus. J’ai ressenti une petite frustration de l’enfant à ne pas trouver mes animaux, puisque je les cache judicieusement. De ce fait, mon fils s’est senti obliger d’essayer de bien jouer et le placement des pions a commencé à prendre de plus en plus de temps. Pour un jeu où l’on place normalement en moins d’une minute, nous sommes passés à 5, puis 10 et jusqu’à 20 minutes pour placer les petits animaux ! Un temps assurément insupportable pour l’adulte qui attend de pouvoir participer. Ne voulant plus passer 20 minutes à attendre durant les parties, j’ai commencé à laisser l’enfant placer ses pions pendant que je réalisais d’autres taches dans la maison. Malheureusement, à mon retour, les décors avaient mystérieusement changé de position pour être placés devant les yeux des loups et en effet rendre indétectables tout animal cachés. Donc triche encore et répétée, lorsque l’adulte s’absente. C’est d’autant plus frustrant que mes enfants ne trichent jamais d’habitude, mais le jeu les a amenés à cela, de par l’enjeu proposé, et la facilité à tricher pendant que les autres ne regardent pas.

Chapitre 5 : L’oubli

Au final, j’ai retiré le jeu de la ludothèque, puisque les parties ne sont plus plaisantes du tout, ni pour l’enfant, ni pour l’adulte. Il s’agit d’une vraie déception, car la proposition était vraiment intéressante, et l’édition ne souffre pas de défauts majeurs. Mais le concept, malgré son originalité, a trouvé ses limites avec mes enfants, alors même qu’ils sont très joueurs et respectueux des règles d’habitude. À réserver peut-être à des parties parent-enfant de 3/4 ans, où le parent fera exprès de mal cacher ses animaux, pour rendre l’enfant heureux (mais ce n’est pas ma philosophie).

Un jeu de Bertrand Roux
Illustré par Alena Tkach
Edité par Loki
À partir de 3 ans

Ludochrono

 

 La chasse aux trésors (anniversaire) En cavale

J’ai testé pour vous, la boite d’anniversaire « chasse au trésor » des éditions en cavale, un kit tout en un pour fêter à la maison l’anniversaire d’un enfant de 8 ans, avec ses amis.

Dans cette petite boite, vous trouverez tout le nécessaire classique (les invitations) mais également des petits kits d’investigation (livrets d’une quinzaine de pages) et des enveloppes sellées à destination des parents, pour qu’ils puissent préparer l’enquête.

Nous sommes plutôt rodés à l’utilisation des produits En cavale, ayant déjà réalisé quelques enquêtes et un calendrier de l’avent, mais j’ai trouvé celui-ci mieux conçu que les précédents produits car bien plus didactique. Il accompagne bien le parent pour préparer au mieux le déroulé de l’enquête.

Pour une fois, j’ai trouvé que l’histoire n’en faisait pas trop. En effet, les enquêtes de cet éditeur ont parfois tendance à avoir une narration trop longue, et les enfants décrochent au bout d’un moment. Ce n’est pas le cas ici, où elle est contenue et efficace.

L’enquête reprend les classiques de ce que l’on trouve chez En cavale, à savoir des énigmes simples mais efficaces, les enfants trouveront plutôt rapidement la solution. On retrouve également les fameux appels téléphoniques, qui sont toujours un moment surprenant pour les enfants non habitués. Seule une énigme liée à un rébus trouvé à partir d’un pliage improbable m’avait laissé dubitatif en préparant l’enquête. Dans le doute je l’ai laissé, mais il était en effet trop complexe pour les enfants. Les 3 chapitres de l’enquête restent efficaces et variés et proposent une animation qui tient à peu près les 90 minutes annoncées.

Les petits livrets personnels des enfants sont très appréciables pour que chacun puisse lire et suivre les étapes. En effet, jouable jusqu’à 8, notre configuration, des enfants peuvent vite passer à côté des énigmes dans l’excitation générale. Le petit livret où ils écrivent la réponse leur permet d’être actifs même si ils n’ont pas participé à sa résolution. De même, les enfants tenaient à lire eux même les consignes de certaines épreuves, et c’est un bon moyen de valoriser ceux qui n’ont pas trouvé les objets cachés. Juste le petit truc dommage, pas de place en page de couverture pour marquer le nom de l’enfant pour qu’ils le retrouvent facilement (il y a une ligne parmi d’autres pour ça en fin de livret mais moins pertinent que sur une page de couverture).

L’enquête est conçue pour pouvoir être jouée autant en maison qu’en appartement, et c’est tant mieux. Habitant en maison avec un extérieur, nous avons pu modifier sans trop de difficultés quelques éléments du jeu pour inciter les enfants à aller plutôt dehors que dedans.

Au final, je trouve que c’est un bon produit, malin et efficace. L’aventure a été appréciée par les enfants, c’est donc une validation pour moi

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1 Commentaire

  1. Doc.Fusion il y a 17 heures
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    Il y a une petite coquille : « Les décors sont très minions ». Ils ne semblent pas jaune ces décors 😉

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