LES PETITS JOUEURS #27 : turbo kidz – fluffy valley – Dino picnic

Chaque mois, notre chronique Petits joueurs vous propose plusieurs jeux pour différents ages de l’enfance. Joués entre parent chroniqueur et enfant.

Ce mois, c’est Tutur, 7  ans, qui a joué avec son papa. Biberonné aux jeux, ses deux parents sont fanas, il les voit jouer depuis la maternité. Il a toujours très envie de jouer aux jeux de grands, d’avoir ses cartes, et de manipuler le matériel. Bon public, il aime à peu près tout.

 

Turbo Kidz

Turbo Kidz est un jeu qui avait tout pour me séduire. D’abord le jeu s’inscrit dans l’univers Zombie Kidz, qui a déjà donné Zombie Kidz évolution, mais aussi FlashBack, deux jeux que j’ai vraiment appréciés. Mais surtout, il propose un gameplay hyper innovant, voyez plutôt :

Il s’agit d’un jeu de course en équipe, dans lequel un joueur va avoir la charge de tracer la trajectoire sur le circuit de la course mais… les yeux bandés. On s’en doute, il aura un partenaire qui sera là pour le guider. Et c’est là que réside toute l’inventivité du jeu : pour cela, le joueur va mettre son poing sur la table, son pouce en l’air, et son partenaire va s’en servir comme d’un joystick pour le guider. Il faudra donc sentir les mouvements dans notre pouce pour nous déplacer, plus ou moins fort selon ce que l’on ressent.

Alors bien sûr au début on aura des parcours « simples », avec uniquement un chemin à suivre, mais rapidement apparaîtront des obstacles : tunnels et sauts, et on pourra aussi avoir des bonus propres à notre bolide.

Malheureusement, je serais bien en peine de vous dire comment, si tout cela fonctionne, et apporte de plus. En effet, je me suis confronté à deux écueils. Le premier : il faut être quatre pour jouer en compétitif. Or, avec des enfants, il est difficile de réunir quatre personnes autour d’une table. Heureusement, le jeu propose un mode coop à deux : on essaiera en tant que premier défi de finir le parcours en un temps limité.

Et c’est là qu’on a rencontré le second écueil, fatal celui-ci. Impossible de passer ce premier niveau. Et loin s’en est fallu. En effet, si l’idée paraît géniale sur le papier, en pratique elle n’a pas du tout fonctionné chez nous. Impossible pour Tutur ou moi de ne serait-ce que de passer le premier virage. Les sensations dans les doigts ne nous ont pas semblé assez claires, pour l’un comme pour l’autre. On a essayé en changeant les rôles, en le faisant jouer avec un enfant de son âge, rien n’y a fait. Trop difficile, et donc peu amusant. Tutur ne m’a jamais demandé de le ressortir, ce qui est vraiment très très rare chez lui.

Alors bien sûr, cela peut venir de nous, d’autres auront un ressenti différent, peut-être que Tutur est trop petit, qu’avec de l’expérience et en persévérant… Peut-être même que c’est en jouant en réalité entre adultes que le jeu fonctionne ? Je ne sais pas, malheureusement, c’est deux familles de la rédaction chez nous qui ont fait le même constat : ce que le jeu demande a été trop difficile pour nos enfants, et l’expérience n’a vraiment pas plu. Dommage !

Un jeu de Emmanuel Gauvain
Illustré par NikaoRémy Tornior
Edité par Le scorpion masqué
À partir de 7 ans

Ludochrono

 

Fluffy Valley

 

Fluffy Valley est un jeu pour enfants fort surprenant. En effet, c’est un jeu coopératif de .. déplacement d’ouvriers. Pas évident à la base pour une telle cible. Nous avons ici des chiens de prairies qui doivent se préparer pour l’hiver. Ils doivent donc amasser leurs provisions de façon à ce que la saison se passe bien.

Pour cela, on aura une succession de tours dans lesquels nous allons déplacer nos chiens de prairies dans les différents lieux du plateau pour effectuer les actions spécifiques. On pourra aller cueillir des baies, explorer des tunnels, faire des échanges avec le hérisson commerçant, construire des objets avec notre ami castor etc. J’ai parlé de déplacement d’ouvriers car nos animaux à fourrures restent dans les emplacements des actions qu’ils effectuent et les rendent indisponibles. Il ne faudra donc pas uniquement choisir les actions à réaliser, mais également l’ordre dans lequel les faire. Bref, on va avoir du boulot. Bien sûr, à intervalles réguliers des prédateurs vont se pointer et nous mettre des bâtons dans les roues. Si on a tout ce qu’il faut à la fin de l’année, on a gagné, sinon c’est perdu.

La première chose qui frappe quand on voit le jeu, c’est sa générosité en terme d’édition : nos animaux sont des petites figurines colorées, on joue dans la boîte qui est merveilleusement décorée, et représente la surface comme le monde souterrain. On a même un petit toboggan pour faire glisser nos ressources dans notre terrier, et des fouines qui bloquent physiquement les emplacement des actions. C’est fort beau et a une très belle présence sur la table. On prend un grand plaisir à manipuler tout cela, même si en début de partie, le tri de certains jetons est un peu… hasardeux, car il est difficile de savoir à quel « groupes » ils appartiennent. Les erreurs sont à mon avis fréquentes.

Mais pour un jeu pour enfant, clairement il donne envie, et c’est important.

Néanmoins, comme toujours si le plumage est important, le ramage l’est tout aussi. Et ici, j’ai du mal à me prononcer. En effet, ce qu’il propose aux enfants est clairement ambitieux : il y a tout d’abord la mécanique elle-même, on l’a dit, pas évidente : si je veux faire telle action, il faut que je déplace le chien de prairie qui la bloque, mais alors où l’envoyer ? Est-ce vraiment le bon ordre pour faire ces actions là ? Certains ont en plus des effets aléatoires, donc tout cela est difficile à prévoir. Il faut en plus gérer le timing des attaques de prédateurs et trouver le bon moment pour sécuriser notre récolte. On rajoutera les pouvoirs spéciaux des objets du castor, qui vont largement changer la dynamique de partie. Tout cela fait vraiment beaucoup d’éléments à prendre en compte.

La question que vous allez me poser c’est : « Beaucoup d’accord, mais est-ce trop ? ». Et la réponse est ma foi bien difficile à donner. Pour le coup, je pense que le jeu s’adresse à des enfants qui ont un petit peu l’habitude de jouer. Sinon, en effet ils pourraient être perdus. Oh bien sûr, ils pourront toujours jouer : finalement à notre tour on ne fait que déplacer un chien de prairie et effectuer l’action correspondante. Mais de là à jouer assez bien pour gagner, c’est une autre histoire. Se pose de plus la question de la place du parent : et oui, qui dit jeu coopératif dit effet leader potentiel. Et le rôle du parent va donc être primordial : il faudra guider, ouvrir des pistes, sans forcément tout coordonner et jouer à la place des enfants. Et je ne pense pas que l’on pourra complètement s’effacer pendant la partie, encore une fois car il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Je me demande même si des parents peu habitués au jeu ne risquent pas d’être perdus eux aussi.

Les choses sont différentes pour des enfants habitués à jouer : on va peut être ici leur proposer un défi à la hauteur des attentes qu’ils peuvent avoir, et qui est un bon pied dans la porte pour jouer à des « vrais » jeux de grands. Fluffy Valley va leur permettre de mettre en place pas mal de façon de réfléchir différentes et intéressantes.

Je suis donc globalement positif sur ce jeu, car il arrive à mon avis au bon moment pour Tutur. C’est plus complexe que ce à quoi il a l’habitude, tout en restant sur une édition superbe adaptée à son age, qui lui donne envie de jouer. Je trouve de plus plutôt bénéfique de prendre le risque de faire des choses qui peuvent les mettre en difficulté. Mais attention, cela ne plaira à mon avis pas à tout le monde.

 

Un jeu de Maxime RambourgThéo Riviere
Illustré par Marko Renko
Edité par Loki
A partir de 6 ans

Ludochrono

 

Dino PicNic

Dino PicNic est un genre de jeu de draft, dans un univers de dinosaures. Vous allez devoir réaliser des chaînes alimentaires en prenant des dinos et des végétaux pour qu’ils se mangent les uns les autres. À chaque fois qu’un dinosaure est nourri, il pond des œufs, qui nous feront des points en fonction du nombre de bébés qui en sortiront.

Le fonctionnement est très simple : on a un plateau, sur lequel se trouvent plusieurs tuiles de dinosaures, de différentes tailles. Ce plateau est séparé en zone. À chaque tour, les joueurs vont prendre un tuile dans la zone face à eux et l’ajouter à la chaîne alimentaire de leur choix. On fait ensuite tourner le plateau et on recommence. Ces chaînes commencent toujours par un super prédateur et finissent par des végétaux. Les encoches dans les tuiles nous permettent de savoir quelle sont les tuiles suivantes sue l’on peut mettre dans notre chaîne alimentaire.

On aura en début de partie un dinosaure de départ, qu’il faudra nourrir et qui nécessitera que l’on prennent certains dinosaures pour qu’il ponde.

Nous sommes donc sur un jeu très simple, qui se comprend assez vite : les différentes tailles et formes de tuiles rendent le jeux compréhensible tout de suite, et permettent également une très large palette d’illustrations de dinosaures. Ne boudons pas notre plaisir, ces illustrations sont sympathiques et franchement très variées, le jeu n’a pas été radin de ce côté là. Il est également très permissif : on construit nos chaînes dans l’ordre et dans la direction que l’on souhaite, sans contrainte. Rien n’est là pour stresser le joueur.

Et c’est peut-être là un de ces défauts : comme on fait un peu ce que l’on veut, même si une tuile placée ne peut pas être déplacée, on ne sait pas trop trop ce que le jeu attend de nous. Les tuiles sont pour la plupart en un grand nombre d’exemplaire, et on voit mal comment on pourrait être bloqué. Du coup, j’ai bien du mal à savoir ce qu’il faut faire pour gagner. On a certes des bonus de fin de partie, mais ils semblent couvrir toutes le situations…

La plupart des tuiles sont également en nombres importants : difficile là aussi de voir de la tension. Malheureusement s’ajoute au tableau quelques points de règles un peu crispants : les œufs sont en nombre limité, et si jamais vous en récupérer au tour où un autre joueur prend les derniers, c’est trop tard pour vous, la façon de départager étant assez arbitraire. Le score aussi : les œufs vous donnent un ou deux dinos en fin de partie, vous n’y pouvez pas grand-chose, et maîtriserez donc peu le résultat. C’est assez peu satisfaisant. À deux, on aura également une règle peu pratique pour vérifier les conditions de validation de nos dinosaures de départs.

Bioviva oblige, le jeu s’accompagne d’un livret d’information sur les dinosaures, qui est intéressant, d‘autant qu’on sort des sentiers battus en termes de choix de dinosaures… Dommage qu’en jeu, on se retrouve avec des situations discutables, ou des herbivores vont être plus hauts dans la chaîne alimentaire que certains carnivores, voire même des dinosaures qui se nourrissent de leurs congénères.

Je reste donc un peu sur ma faim après ce picnic qui pourtant avait un prémisse intéressent (et je ne dis ça que parce ce que c’est des dinosaures).

Un jeu de Frédéric BoulleMathieu Roussel
Illustré par Julien Vandois
Edité par Bioviva
À partir de 7 ans

 

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6 Commentaires

  1. Doc.Fusion 26/10/2023
    Répondre

    Merci pour cette chronique que j’attends toujours avec impatience !

     

    Un récapitulatif/guide de Noël est prévu ?

    • Shanouillette 30/10/2023
      Répondre

      Hello hello ! Merci beaucoup pour ta fidélité !
      Comme chaque année, nous préparons un bilan sélectif avec tous les jeux, avec bien sûr une sélection enfants. En espérant que cela réponde à ton besoin ?

  2. Igor 26/10/2023
    Répondre

    Hello !

    Dans Dino Picnic, impossible d’avoir un herbivore plus haut qu’un carnivore dans la chaine alimentaire. Les formes qui permettent d’emboiter les dinos ne le permettent pas 🙂

  3. Igor 26/10/2023
    Répondre

    Ah ! J’avais mal compris, désolé ! Il s’agit là de dinos omnivores. Ces dinos étaient à la fois carnivores et herbivores. Donc effectivement, ils pouvaient être en début de chaîne alimentaire et se nourrir de petits dinos. Tout cela a été relu et validé par un paléontologue cité en fin de règles : Thierry Tortosa. C’est d’ailleurs lui qui a établit la liste des dinos de manière à ce que tout soit juste scientifiquement. Il existait bien des dinos à la fois herbivores et carnivores 🙂

    • fouilloux 02/11/2023
      Répondre

      Bonjour,

      Bon j’en ai appris un peu sur certains dinos, comme le fait que le pachy soit peut être omnivore. Néanmoins, il y a aussi le cas du Nothronychus, qui est décrit comme herbivore dans le livret…

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