Les Derniers Droïdes – Un jeu qui recycle
Étrangement, dans ce nouveau jeu de Fabien Gridel, le droïde de la couverture m’a de suite rappelé un robot tout en bois de Meeple War, autre titre du même éditeur, Blue Cocker. Peut-être parce que la talentueuse Anne Heidsieck en est également l’illustratrice.

Une belle couverture tout en douceur pour ce jeu de gestion, d’optimisation et d’achat, dans lequel vous allez essayer, en réparant des robots, de tenter de gagner le maximum de PR (point de recyclage).
Qui a la clef de 12 ?
Être un écomécano, c’est savoir construire, réparer, démonter les robots pour ne plus piocher comme un dingue dans les matières premières de la planète et vivre en autonomie. Trois saisons ne seront pas de trop pour parfaire vos compétences et gagner des points de recyclage, trois saisons symbolisées par la couleur des différents paquets de cartes (ou tout simplement leur numéro au dos). Le cœur du jeu sera d’accumuler des matières (démontage) pour les dépenser et acquérir des robots (remontage).

Suivant leur couleur, les droïdes n’ont pas la même finalité. Les droïdes de l’eau (bleu) rapportent des points, sans effets particuliers, les maraîchers (vert) collectent des feuilles, ce qui offre, lors d’un décompte, une pile énergie, un composant rare et multi tâche. D’autres aident à l’acquisition de composants (jaune), leur échange (rose) ou développent la superficie des entrepôts où sont stockées les matières (brun). La communication (violet) génère des points de fin de partie suivant les cartes droïdes défaussées, posées entre joueurs voisins. Un dernier type, les droïdes Maison sont placés entre les écomécanos à la mise en place. Il faut les construire, c’est à dire, défausser la carte droïde du tour et donner les ressources demandées. Du fait de leur rareté, ce sont de sacrés trophées.

Le jeu est donc une gestion permanente de ses ressources, ses entrepôts et ses réparations (achats), une recherche d’équilibre pour avoir de quoi pourvoir quand on en a besoin. Sur son plateau personnel, il y a, au départ, trois emplacements pour chacun des 4 matériaux : écrou/huile/circuit imprimé/pile énergie. La boîte du jeu sert de distributeur de cartes, elle délimite aussi l’espace lié aux droïdes maisons, agissant comme une frontière pour éviter un mélange malencontreux. L’écomécano prioritaire (le joueur actif) va tirer 3 cartes (si on joue à 3) et en donner une à chacun. Cette carte, peut servir majoritairement à deux choses :
– La réparer et la conserver en payant le coût demandé. On peut alors bénéficier d’effet immédiat et/ou permanent suivant sa couleur.
– La démonter et récupérer les composants du robot que l’on place dans sa remise/entrepôt. La carte est défaussée.
– On peut aussi la défausser de suite pour acheter un droïde maison comme dit plus haut, mais c’est plus épisodique.

Plus loin dans la partie avec des entrepôts plus spacieux et des droïdes réparés.
Si tout le monde a réalisé son action, on change de joueur actif, on peut procéder à un échange de composants entre ses stocks et la réserve générale suivant des règles établies, et on redistribue les cartes. On va ainsi piocher jusqu’à passer du niveau 1 à 2, puis 3, et être confronté à des coûts plus exigeants mais de meilleurs gains. Chaque niveau offre des piles énergie au joueur possédant le plus de fleurs, et une extension pour son atelier. On peut en acquérir d’autres via des cartes.
Si la pioche est vide ou s’il n’y a plus de Droïde maison disponible, c’est alors le décompte final.
La règle propose une version équipe qui, sans changer la façon de faire, ajoute une nouvelle complexité. Le distributeur de cartes prend sa vraie place, indiquant qui va être l’ecomécano prioritaire. Si tout se déroule à peu près de la même façon, c’est le score le plus faible de chaque équipe qui sera pris en compte. C’est un peu plus tactique, histoire de ne pas laisser un des deux partenaires s’envoler pendant que l’autre végète. Il faut monter ensemble, les cartes échanges prennent ici un peu plus d’importance.
Vous avez toutes les règles dans le Ludochrono.
Émo, droïde… la réunion parfaite ?
On est toujours un peu plus à l’écoute de ce que sort un éditeur a taille modeste qui n’a pas la puissance d’un mastodonte pour faire parler de lui, car ici, un jeu ne chasse pas l’autre et Les derniers Droïdes ne seront pas remplacés la semaine prochaine par un autre titre lambda chez Blue Cocker.
Les derniers Droïdes est un jeu d’équilibre entre achat/ dépense et stockage. Stockage limité. S’il y pléthore d’écrous par exemple, les piles sont plus dures à récupérer. On a envie de les garder et pourtant, elles peuvent remplacer n’importe quel matériau. Sans être dispendieux, il faut par moment savoir s’en séparer. Sur la mécanique dépense/achat (démonter/réparer), le jeu fonctionne très bien, ajoutant la possibilité d’agrandir ses stocks, d’échanger… tout ce qu’il faut pour ne pas être coincé. Il faut choisir les robots que l’on garde et ceux que l’on jette et avoir de quoi au bon moment, ce qui n’est pas toujours le cas.

Un rangement au top.
La phase de distribution est un peu sage, on a tenté une petite variante qui ajoute un peu de tension, la variante Biblios, du jeu du même nom (2011). Dans ce jeu, le joueur distribue également des cartes mais une par une. On est alors tenté de se dire qu’il y a peut-être mieux après, et cela ajoute en tension. Simple proposition
Les Derniers Droïdes ne réinvente pas la poudre mais est un excellent jeu de début de soirée, de pause du midi. Il est attachant dans sa globalité : les mécaniques, leur assemblage, fonctionnent parfaitement. Les illustrations créent une ambiance douce, on s’arrête pour décortiquer les cartes, voir que ce droïde est en réalité un vieux téléphone Nokia 3310. Le rangement est simple mais étudié, tout comme les règles, claires avec des exemples. Voilà un produit pensé de A à Z avec brio.
Une petite boîte bien faite pour toute la famille qui accepte de faire un petit effort. Les derniers droïdes, mais pas les dernières parties.
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Depuis sa création en juin 2014, Ludovox a à cœur la pertinence et l’intégrité des contenus proposés par une rédaction indépendante et l’établissement d’une charte que vous pouvez retrouver ici. Cet article a été écrit avec une copie presse du jeu. Si vous aimez notre travail, n’oubliez pas de nous soutenir sur Tipeee.
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