[La mécanique du jeu] Coopération totale !
Le jeu coopératif se décline un peu partout dans le paysage ludique, et on en a eu de nombreuses itérations, tant en France qu’ailleurs. Cet article traitera des jeux de coopération pure, ou, du moins, des mécanismes de coopération qui n’incluent pas la compétition. Un second article suivra, dédié, lui, aux seuls jeux de compétition coopérative.
Donc, les jeux cités plus bas n’incluent pas uniquement de la coopération totale.
Lieux communs
Le jeu coopératif, se joue à plusieurs mais peut souvent, de par sa nature, être pratiqué en solitaire. Mais, au sein d’un groupe de joueurs, quels éléments de jeu sont communs dans un coop ?
Tout d’abord, c’est simple : l’objectif. Il est commun. Il fédère les joueurs, unifie les conditions de victoire en une seule. Par exemple, Hanabi, où l’on cherche à obtenir le plus grand score pour l’équipe. Ou encore, Andor, où l’on cherche, de façon encore plus explicite, à ne pas perdre, ou à vaincre l’ennemi. On joue donc ensemble, comme une alliance de joueurs.
Ensuite, rappelons un autre lieu commun : le partage. Dans Hanabi toujours, on se partage les indices. Dans Zombicide, on s’échangera armes et équipement, afin d’optimiser l’équipe. Les joueurs interagissent bien souvent par perméabilité.
Zombie 15′, LE jeu coopératif d’optimisation chronométrée
Enfin, on joue contre un système, des hordes de zombies dans Zombicide, des rats dans Mice & Mysitcs, des Cylons dans Battlestar Galactica (ne criez pas au troll, je sais très bien qu’il s’agit d’un jeu de « coopétition »), ou les forces du Mal des Chevaliers de la Table Ronde. Le but est bien souvent de triompher d’une adversité extérieure, voire intestine. Celle-ci est invariablement matérialisée par une menace progressive, qu’il faut toujours endiguer. Les jauges des Mousquetaires du Roy, bien stressantes, sont là pour vous rappeler que la perte est une affaire fort aisée. Mais les joueurs partagent, luttent contre le système. Au fond, qu’est-ce qui empêche un jeu coop d’être si facile ?
Bruyant, votre jeu !
La chose, l’empêchement, a dans la théorie du jeu un nom bien précis : le bruit. Le bruit, c’est ce qui vous empêche de regarder vos cartes dans Hanabi. Ce qui vous empêche de tirer dans le tas dans Zombicide si un de vos camarades est dans le coin. Ou encore ce qui vous fait hésiter à buter un vilain pas beau dans Andor. En somme, le bruit, c’est tout ce qui vous prive d’une bribe de contrôle.
Une partie coopérative infinie serait facile : il suffirait aux joueurs de survivre pour être suffisamment forts, et de rouler sur le jeu ensuite. La contrainte émise par le système se doit donc d’être régulière, oppressante et obsédante comme le pendule d’Edgar Allan Poe.
Dans tous les jeux coopératifs, on verra l’eau sortir par tous les trous du navire, les ressources s’amenuiser. L’écosystème du jeu alimente la menace, à chaque action, à chaque tour, afin que les joueurs ressentent un désir toujours plus fort de se sortir du pétrin. Chaque tour rapproche la défaite des joueurs, que ce soit arbitrairement, comme dans Pathfinder où les tours défilent pendant que le boss ourdit ses vilenies, ou parce que les joueurs se rapprochent des conditions de défaite, comme dans les Chevaliers de la Table Ronde. De façon maline et tout à fait opportune, Zombie 15 utilise le temps réel comme temps de jeu.
Enfin, le hasard prend les joueurs à revers. Quand tombera la prochaine propagation des virus dans Pandémie ? Quand les walkers de Zombicide se déplaceront-ils deux fois ? Quelle divinité malfaisante pourrira l’Asgard d’Yggdrasil ? Il est difficile de prévoir quand un jeu de coopération enverra un électrochoc aux joueurs, puisque le rythme, et surtout la progression de la difficulté, se fait par à-coups aléatoires.
Lutte pour le contrôle
Quelle est la stratégie gagnante d’un jeu coop ? Bien souvent, il existe une panoplie de stratégies inhérentes au jeu. Pour Horreur à Arkham, les joueurs s’accordent à dire qu’une course à la fermeture de portails fait des merveilles, par exemple. Horreur à Arkham est-il facile, en dépit de l’existence d’une stratégie gagnante ? Je ne pense pas. La stratégie globale d’un jeu de coopération est bien plus diffuse que cela.
On cherchera par exemple à minimiser les axes de défaite. Par exemple, on s’occupera des Pictes et des Saxons en temps voulu, afin de ne pas surcharger Camelot de catapultes (une des conditions de défaite) dans les Chevaliers de la Table Ronde. Dans Battlestar Galactica (BSG), on gérera les sauts et la population des civils.
On peut également avancer les conditions de victoire. Ainsi, dans Naufragés, on construira des conditions de victoire (le bûcher et le « help »). Dans Pathfinder, on creusera la pioche.
Enfin, on peut faciliter la vie des joueurs, sous forme, en général, d’investissement à long terme, à l’instar de l’abri de Naufragés, des runes d’Yggdrasil, ou des missions d’éclaireur de BSG.
Une version extra pour une expérience ludique extra.
Narration
Qu’est-ce qui fait d’un jeu coop une bonne ou une mauvaise expérience ? Je pense parler pour tous, mais nous avons tous vécu de bonnes et de mauvaises expériences en matière de jeux coop. Et puis, qu’est-ce qui se passe, question narration, dans un jeu coop ?
Déjà, quant à l’expérience, quand on débute dans un jeu coop, on s’en remet forcément à un joueur plus expérimenté, même si l’on veut garder son individualité. Shanouillette décortique très bien ce sentiment qu’elle a vécu dans Zombicide dans cet article.
Pour ma part, j’ai vécu des parties mitigées. Quand un joueur vous dit « vas-y, fais-ci, fais-ça » comme si vous n’aviez pas de pouvoir décisionnel, il tente de vous faire gagner, mais ne se rend pas forcément compte qu’il joue à votre place. Selon les profils, cela peut convenir à certains joueurs ! Pour ma part, pas tellement. Je préfère trouver des solutions inventives, même si je me rangerai parfois à l’avis du joueur expérimenté. Cette tendance des jeux coop à avoir un mastermind est très ennuyeuse, et explique souvent pourquoi la plupart des jeux coop peuvent se jouer en solo. Parfois, on a l’impression que le mastermind vous ôte le sel du jeu, le risque, et qu’il contrôle tout à votre place…
Qu’est-ce qu’on vous gâche, dans ces cas ? Je pense qu’il s’agit simplement du sentiment d’appartenance à un groupe. Si je me base sur mon ressenti, ce que j’aime vivre dans un jeu coopératif, c’est une aventure entre copains, une course effrénée pour échapper à la maladie, aux putrides zombies, et aux vilains cylons. D’être un valeureux aventurier. D’être le membre d’un groupe qui avance ensemble. Quand l’envie de gagner de l’un surpasse la stratégie de l’autre, on arrive à des situations où le coaching amical devient véritablement un pilotage total. Est-ce aux joueurs de se contrôler, ou le système est-il en faute ?
Laisse-moi tirer tes ficelles…
Anti Leader
Les concepteurs sont conscients de ce phénomène et ont parfois recours à des outils pour le contrer. Hanabi est un exemple parfait de cette démarche : le bruit du jeu empêche de guider les autres, puisqu’on n’a pas le droit de révéler les informations dont on dispose. Robinson Crusoe est parfois cité comme étant un bon exemple de coop sans leadership, tant les possibilités sont ouvertes.
Quand chaque joueur incarne un personnage avec des spécificités poussées, le leadership devient également difficile : il faudrait qu’un joueur maîtrise vraiment tous les personnages de tous les joueurs, avec toutes leurs caractéristiques, bonus et équipement compris, pour en faire une parfaite équation mentale sans inconnue.
Le jeu en temps réel (et je pense en particulier aux moments de brouillage de Space Alert où les joueurs n’ont même plus le droit de communiquer… on retrouve finalement le même tour de force que dans Hanabi en plus drastique, mais plus ponctuel). La bande-son force généralement les joueurs à agir vite, et la précipitation (voire la frénésie dans Escape : La Malédiction du Temple) contrecarre pas mal l’effet leader.
Bien évidemment, on n’a pas de garantie, et le leader peut expliquer les règles à des nouveaux joueurs en donnant des astuces et des conseils, et il peut toujours avoir la tentation de superviser les choix des autres.
C’est donc aux joueurs d’imposer une limite au leadershipping, voire même à s’imposer à soi, si l’on se sait plus expérimenté que les autres. Avoir envie de gagner dépasse l’envie de laisser les autres jouer ? Alors il faut jouer seul, ou se faire un peu violence. Se taire et laisser les autres joueurs expérimenter. Du moins, c’est mon point de vue !
Ensemble, jusqu’au bout
Qu’est-ce qu’on gagne à jouer en coopération ? Pourquoi risquer le leadership d’un joueur ? C’est bien simple : certains joueurs n’aiment pas tant que ça la baston, la confrontation, et préfèrent être ensemble pour jouer ensemble. Pour ma part, je sais que j’aime l’émulation commune créée par un jeu coopératif : plutôt que d’attiser une tension comme tous les jeux d’affrontement, on y va bon esprit, et on en ressort avec l’impression d’un accomplissement collectif. Comme quand on revient d’une longue balade en hiver. Où l’on a galéré dans la neige, qui nous ralentissait chaque pas. Où l’on a affronté les conditions difficiles.
Et vous, votre coopération, vous la vivez comment ?
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Lilian 02/10/2014
On a plus l’impression que l’article descend les jeux coopératifs qu’autre chose. Encore la vielle rengaine du joueur qui dirige les autres. Comme je n’aime pas cette rengaine, je vais faire un peut pareil avec cet article :
Battlestar galactica ou les chevaliers de la table ronde ne sont pas des jeux coopératifs, je préfére pour ces jeux le terme de jeux collaboratif. Je ne comprend pas de choisir un titre comme Coopération total si c’est pour deux phrase plus tard ne pas respecter le titre de son article.
Et puis on pourrait éviter les phrases bateau comme :
Quelle est la stratégie gagnante d’un jeu coop ? Bien souvent, il existe une panoplie de stratégies inhérentes au jeu
On pourrait faire pareil pour tout jeu :
Quelle est la stratégie gagnante d’un jeu de gestion ? Bien souvent, il existe une panoplie de stratégies inhérentes au jeu
Quelle est la stratégie gagnante d’un jeu d’un wargame? Bien souvent, il existe une panoplie de stratégies inhérentes au jeu
etc…
Je ne vois pas de principe de bruit dans Andor et puis au niveau des référence c’est très léger…
Umberling 02/10/2014
Hello Lilian et merci pour tes remarques. On en tiendra compte dans un prochain article, sûrement dans celui sur la compétition coopérative 😉
(Sinon, j’aime beaucoup les jeux coopératifs !)
Didou_did 02/10/2014
On la vit très bien.
Et pour moi ce n’est pas tant un problème du jeu, l’effet Leadership. Mais plus un problème de groupe de joueur.
Si je connais le jeu, bien sur que je vais évoquer, au début, et rapidement des idées, des propositions. Mais en tout et pour tout, ce sera aux joueurs de faire ce qu’ils veulent. Ils sont libre, maitre de leur choix. Et si ils font mal, ce sera à moi de prendre une décision d’action de jeu, relative à ce qu’il a fait pour rattraper l’erreur. Donc c’est un mal ( l’erreur de jeu ) pour un bien afin de vivre plus intensément le jeu.
Shanouillette 03/10/2014
Ho qu’est-ce que j’aimerais jouer à du coop’ avec quelqu’un comme ça ! 😀 *rêve* *soupire* j’adore les coop même si je suis trop souvent en bataille contre la tyrannie imposée par certains esprits supérieurs qui se reconnaitront ^^
Sha-Man 03/10/2014
Alors, je suis d’accord avec toi et je commence toujorus avec ce genre de bonnes résolutions en tête.
Le problème c’est que la plupart des (bons) jeux coops sont très tendus, et certaines actions de jeu sont réellement des erreurs fatales à la partie.
Quand tu fais un jeu coop qui dure 2-3h+, et que je vois un truc qui va être fait qui va tuer la partie, je ne peux pas m’empêcher de dire « attends là ce que tu vas faire, ça va provoquer ça, ça et ça et on va crever. Alors que si tu fais ceci, ceci et enfin ceci et bien on va temporiser / s’en sortir…etc. ».
Et après je me fais engueuler parce que je dis quoi faire.
Alors c’est vrai ils ont raison, je suis chiant, mais j’ai le sentiment que leur expliquer va leur permettre d’apprendre la bonne méthode pour la prochaine fois.
Shanouillette 05/10/2014
oui mais non. C’est croire que gagner est plus important que jouer. Et en plus tu nous fait peur avec des « ça va etre fatal » alors que des fois on agit quand même comme on le sent, et ça marche bien aussi. na. :p
atom 06/01/2015
Pour se faire une partie d’un jeu coopératif, je pense qu’il faut tout d’abors mettre au point certaines choses au préalable. avec ma femme nous faisons une partie de Ghost stories par semaine depuis qu’on la redécouvert et en mode cauchemar sinon c’est pas intéressant. on, s’est souvent trouvé dans des cas complexes ou on discute on discute une action, on est pas d’accord, parfois un 3éme larron vient et ce probléme s’amplifie, perso j’ai réglé le probléme, on prends le temps de discuter de voir les pour et les contre, en revanche, c’est au joueur dont c’est le tour de prendre la décision finale. Ainsi nous avons perdu une partie parce que notre ami voulait absolument me ressusciter, (mon plateau était plein et a mon retour j’ai tiré le dé noir et bam repars d’ou tu viens) mais bon on a perdu ensemble l’ami en question a compris, et on est reparti sur une autre partie, parfois c’est moi qui m’enflamme un peu et fait perdre, parce que j’y vais un peu trop confiant, mais l’expérience reste bonne, Ghost stories est un jeu ou perdre reste gratifiant je trouve parce que tu peux analyser les raisons de la défaite et alors quand tu gagnes la c’est le top. Par contre c’est un jeu qui ne supporte pas le dilletantisme…
atom 06/01/2015
Maintenant Shaman c’est un vrai méchant, je le vois bien sur les vidéos la pause de midi, c’est un gagneur un vrai il sait influencer le king making, (video medieval academy, mais aussi celle de colt express) aprés ça ne me dérange pas, ça fait partie du jeu, faut juste pas se laisser faire lol.
je blague bien sur, moi aussi j’ai envie de dire non la fais pas ça tu vois bien qu’on va tous crever ? mais bon c’est comme cela que l’on apprends. Par contre un bon coop doit se jouer avec la même équipe c’est trop fendard que chacun fasse ce qu’il a faire sans que l’on ai besoin de discuter, toujours dans ghost stories les premiers tous sont des tours de préparations, et moi je vais chercher des jetons, un autre va prendre un bouddha, et le dernier va a la maison de thé pour faire apparaitre un autre fantôme.
pour finir le coopératif c’est aussi un bon moyen d’apprendre sur soi même (comme le jeu en général) de travailler sur ses défauts, les défauts ( du jeu) qui existent finalement ne sont la que parce que l’on ne veux pas remédier a nos propres défauts, et puis si vraiment ya un dictateur, vaux mieux jouer a autre chose lol ou adapter. (essayer de jouer a five tribes avec des paralysis analysis ? pas possible sauf si on met un timer)
Sha-Man 06/01/2015
Argh, je suis démasqué 😉
J’ai lu ton commentaire à Shanouillette qui m’a répondu : « Ah bah y en a qui prennent des notes ! » 😉
Umberling 02/10/2014
Après, les infos centralisées regroupent l’attention des joueurs. Sur Zombie 15 ou Samurai Spirit (pour citer des jeux récents), on n’a pas le temps pour le leadership, ou alors on ne maîtrise pas tous les paramètres aussi bien que les joueurs que l’on voudrait leadershipper. Je suis tout à fait d’accord pour dire que c’est un écueil de joueur, mais il n’empêche que les créateurs ont envie de casser le monolithisme coopératif avec, justement, de la suspiscion.
Sha-Man 02/10/2014
Perso, le Leadership je connais bien, je suis un gros chiant parce que j’ai tendance à dire quoi faire.
ça peut être un vrai problème je le reconnais, et j’essaie généralement de faire des efforts.
Mais il y a quelques jeux qui apportent de vraies solutions intéresantes pour pallier à cela.
grogro 02/10/2014
Comme quoi?
parce que ça m’interesse
eolean 02/10/2014
J’en ai essayé beaucoup, mais je dois dire que ce n’est vraiment pas ma tasse de thé. Même si d’un point de vue mécanique ou simplement de curiosité, je continue à en essayer de temps en temps.
Sha-Man 02/10/2014
Oh My God ! Eolean, je me reconnais tellement dans ce que tu dis, même sur la bière…
Tout ça à cause des bars qui ne servent plus de cafés le soir, ou les collègues qui te regardent bizarre quand tu commandes une vodka 😉
Après Naheulbeuk, toujours pas joué.
Par contre, en coop j’aime bien Galaxy defenders passé la première partie, parce que les gens peuvent être plus autonomes et récemment, j’ai beaucoup aimé Samuraï spirit ou j’ai eu le sentiment que le Leadership pouvait être réduit.
J’avoue que sur Zombie 15, je me suis déjà retrouvé à dire « toi tu fais ça, ça et ça et tu passes, AAALLLEEEEEEZ BOUUUUUUGE ! », alors qu’il y aurait moyen d’avoir moins de ça, mais je suis parfois un méchant tyran aggressif.
Jobe314 03/10/2014
Il y a aussi “les chevaliers de la table ronde” avec la possibilité d’un félon parmi les chevaliers rajoute de la tension et nui au côté leadership car il y a toujours un soupçon de double jeu.
Plus récemment, « Dead of winter » me semble aussi une bonne alternative avec des objectifs personnels cachés et de la traitrise.
Meeple_Cam 02/10/2014
Perso, je n’aurai pas evoqué Battlestar galactica pour traiter des jeux coopératifs (umberling, espèce de troll meeplien ! 🙂 ). Pour y jouer régulièrment, il y a un sentiment autour de la table qui est radicalement différent d’un jeu purement coopératif : la suspicion. En permanence, on a le doute sur son voisin : Est-il-un traître? Puis je lui faire confiance? Sentiment qui n’existe absolument pas dans un jeu purement coopératif style Robinson. A mon sens, dés qu’il y a une notion d’objectif caché ou personnel, on rentre dans le coopetition (j’ai appris un mot, aujourd’hui 🙂 ). Au même titre que Resistance ,c’est pas un jeu cooperatif.Pourtant, « tous les joueurs » semblent avoir le même objectif au début.
Concernant le Leader, c’est évidement à celui qui connait bien les règles de savoir « se brider ». En grand fan de Robinson, j’ai frequement fait des parties avec des débutants (même ma belle mère pour qui les jeux s’arrêtaient aux jeux traditionnels!! un grand moment 🙂 ) C’est difficile de ne pas imposer un choix, surtout si on voit quelque chose d’évident à faire. Pourtant, il faut savoir laisser le lead aux autres. Ils n’en prendront que plus de plaisir. Quitte à leur rappeller les différents choix sans orienter leur décision
Enfin, comme j’essaye de transmettre ma passion du jeu aux collègues de travail, je confirme que les jeux coop style Hanabi rencontrent un franc succès. Car les personnes, peu sensibilisées au jeu, ne se connaissant pas ou peu via le travail, se mettent à jouer, avec l’objectif commun de gagner ensemble, alors qu’ils sont plus reticent à jouer à des jeux de fourberie. Les relations de travail s’en trouvent grandement changées.
En tout cas, merci Umberling, de traiter de cette thématique. J’attends avec impatience ton article sur les jeux coopétitions (Allez, je fais ma petite requête perso, tu pourras évoquer Panic Station ?, un de mes jeux préférés dans ce style 🙂 ).
Umberling 02/10/2014
Tiens, je ne connais pas Panic Station ! Je vais voir ce que je peux faire pour mettre les mains dessus (si j’en trouve le temps en ce mois Essenien.
En vrac, je comptais parler de : Sylla, BSG, Chevaliers de la table ronde, Room 25, Chaos dans le vieux Monde, mais aussi les jeux « à méchant » comme les Mousquetaires du Roy. Et on vous prépare un article bien fumant sur le jeu de plateau Buffy, qui pourrait rentrer dans cette catégorie 😀
MeepleGaut 02/10/2014
Je rebondis en citant Bruno Cathala, dans un des épisodes de proxijeux: selon lui, un jeu coopératif, c’est effectivement un jeu où tout le monde gagne ou perd ensemble, mais c’est surtout un jeu où TU NE PEUX PAS GAGNER SANS LES AUTRES, où tu dépends des autres. Exit donc tous les Pandémie, Ghost stories, Robinson, space alert et tous les autres jeux « coopératifs » auxquels tu peux jouer en solo (oui, J’AI joué à space alert en solo, ça va, ça va!). Restent Hanabi ou tout autre jeu où il est impossible pour une seule personne d’endosser tous les rôles (pas de leadership possible). C’est une définition assez restrictive mais qui est somme toute plaisante.
Je suis assez fan des jeux coop, dans la mesure où je suis plus ameritrash qu’eurocube, que je cherche plus le frisson que le calcul dans un jeu. Quant à BSG (un de mes chouchous!), c’est un cas à part. Je partage l’analyse de MeepleCam, même si ce fourbe a plus d’une fois crié victoire en me voyant agoniser dans l’espace. Très peu de sensations de coopération: c’est un jeu compétitif par équipe, avec objectif caché par exemple, mais pas coopératif.
Tu as ouvert un sujet tellement vaste et passionnant qu’il faudrait le poursuivre sur le forum!
Umberling 03/10/2014
Tu as tout à fait raison. Cependant, la plupart des jeux acceptent de faire le sacrifice d’une certaine originalité au profit d’un mécanisme qui marche (à savoir, le contrôle total possible). Un jeu qui se joue seul, pourquoi pas. En tant que joueur de cartes, il m’arrive de tester mes propres decks contre moi-même, pour estimer la puissance brute de mes decks contre moi-même, ou de tester la viabilité mécanique d’un deck. Ça ne m’empêche pas de préférer jouer à plusieurs.
BSG est effectivement un cas très particulier, mais j’y reviendrai assez longuement dans la suite logique de cet article 🙂
En tout cas, c’est clair : le sujet est passionnant, et vos réponses aussi. Ça me fait très plaisir de découvrir certains jeux, et certains mécanismes par votre entremise !
Ed 05/10/2014
Pour Space Aert, ok on peut jouer en solo, mais quand on joue à plusieurs, ça me semble difficile de réussir sans les autres. A moins de jouer avec les cartes face visible (ce qui n’est autorisé que dans le premier tutoriel d’initiation, et que pour les cartes posées), c’est impossible. Alors oui on peut donner des directives voire des ordres, mais comment s’assurer que ces ordres sont bien respectés en suivant les règles du jeu pour une mission normale ? Il n’y a aucun moyen, si ce n’est la confiance. On en revient donc à la définition que tu donnais : « c’est surtout un jeu où TU NE PEUX PAS GAGNER SANS LES AUTRES, où tu dépends des autres« . A partir diu moment où tu dois faire confiance, je ne sais pas comment mieux définir le jeu coopératif que ce tu as dit.
Désolé de prendre la défense de Space Alert mais comme c’est mon choucou dans le coopératif parce que justement, je trouve qu’il exacerbe le côté coopératif … 🙂
Jiba 02/10/2014
Personnellement j’adore ces jeux coopératifs, peut-être pour leur côté « jeux de rôles », et aussi parce que dans beaucoup de jeux la compétition est très artificiel (vous croyez vraiment que le roi va mettre en compétition 4 architectes plutôt que de les faire travailler ensembles ?).
L’article est intéressant, c’est amusant car j’aurais classé les jeux coopératifs d’une manière assez différente (et complémentaire de celle présentée ici) : les jeux à information partielle (chaque joueur n’a qu’une partie des infos, donc ils doivent coopérer, ex Hanabi), les jeux à capacités spécifiques (chaque joueur a un personnage différent et complémentaire de celui des autres, ils doivent mettre en commun leurs talents), les jeux à regroupement et division (les joueurs peuvent se regrouper ou se séparer, avec des avantages différents dans les deux cas), et les « solitaires à plusieurs » (chaque joue un tour de solitaire, ex
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Sherlock Holmes detective conseil).
Zuton 04/10/2014
Merci Umberling pour cet article !
Pour répondre à ta question finale, nous vivons très bien nos jeux coopératifs car tout le monde aime bien dans notre cercle de joueurs et j’avoue beaucoup apprécier le genre ! Cela change de l’affrontement direct (baston) ou indirect (comme pas mal de jeux de gestion ou compétition) et tisse des liens positifs entre les joueurs, surtout lorqu’ils ne se connaissent pas ou sont frileux des jeux de gué-guerre des garcons (n’est ce pas les filles ???) !
Nous veillons à calmer les ardeurs du potentiel leader, celui qui connait le mieux le jeu en général, en n’acceptant pas forcément ses choix directifs s’ils ont lieu… c’est d’ailleurs toujours « amusant » de défier un conseil trop appuyé… des fois cela fait plouf ! (et on se dit qu’on aurait p’têtre dû écouter… et on sort le bouclier contre la foudre…mais on apprend de ses erreurs !), d’autres fois, cela marche et on (et l’équipe) en sort plus fort ! Bon, il ne faut pas faire n’importe quoi non plus, au risque de pourrir la partie, mais chacun doit avoir le libre arbitre de ses actions et décisions. Personne ne possède la science ludique infuse !
Quand j’explique et joue un jeu coopératif avec des personnes découvrant le jeu, je m’applique à donner des conseils seulement sur le premier tour de jeu : ensuite, chacun choisit en son âme et conscience… et assume (vive les boucliers !)
J’apprécie aussi les jeux purement coopératifs par le fait qu’ils sont pour la plupart jouables en solo.
Sinon, j’ajouterai à ta liste les purs jeux coopératifs suivants qui me semblent incontournables :
– Salem, dont j’adore le thème, toujours un plaisir
– Ghost Stories, l’un des premiers jeux coop auquel j’ai joué (avec Pandémie), une grosse claque de plaisir ludique à l’époque (pas si lointaine) !
– Le signe des anciens : très bon (allergiques aux dés, s’abstenir !)
– Mice & Mystics : tout simplement excellent même si les choix sont parfois pas assez nombreux, on vit une aventure !
– Atlantis Rising : sympa mais dur !
– L’île interdite : plus léger et plus familial
En anticipant sur ton futur article sur les semi-coop (sans traître) : Rune Age, Castle Panic et Thunderstone !
Bref, il ya du choix pour les amateurs…
PS : mon préféré : Andor, mon détesté : Yggdrasil (pas accroché du tout)
Umberling 06/10/2014
C’est vrai que j’aurais pu citer tous ceux-là, Zuton. Mais je me suis limité un peu, histoire d’éviter l’effet universitaire et accumulatoire 😉
Je trouve ça super intéressant que tu soulignes l’effet de dynamique positive. Les jeux de coopération sont souvent utilisés en entreprise pour faire du teambuilding. Et je suis persuadé que c’est une option viable. On voit si on garde des infos pour soi, si l’on m-ne la partie de façon trop agressive, si l’on est conservateur quant à certaines solutions… Avec un regard supplémentaire, un jeu coopératif, c’est un vrai miroir !