Parfois, à la lecture des règles, on n’a pas trop envie de pousser jusqu’au jeu. On s’imagine une expérience déjà connue, un goût de déjà vu. J’ai appris à ne plus m’arrêter à ça depuis mon expérience The Mind. Aujourd’hui c’est Kipourkoi qui renouvelle l’adage “la règle ne suffit pas, joue !”.

Kipourkoi est un jeu d’Edoul, qui est l’auteur et illustrateur de ce nouveau jeu familial chez Blue Orange. Et c’est ça qui fait toute la différence. Dans ce jeu d’association d’idées, il y a ses zigotos qui composent tout l’univers du jeu.

Six zigotos présents sur la table : des monstres gentils, ou pas, qui ont chacun leur façon de vivre, leur caractère (mais ça c’est vous qui l’imaginez à travers l’illustration), et une question à laquelle nous essayons de répondre en pointant le même zigoto. La majorité désigne le même ? trop bien, il est sélectionné pour la grande finale ; la communauté désigne unanimement le même ? encore mieux, en plus d’être sélectionné, on gagne un jeton de connexion, un jeton que nous dépensons si les réponses sont trop différentes.

Voilà, je vous avais prévenu, vous avez déjà vu ce type de jeu.

Mais vous n’avez pas eu l’expérience de la poésie des zigotos. 

Tous ces monstres semblent venir de la même galaxie, mais avec un fonctionnement vital différent et très étrange pour chacun. Ils sont très touchants et expressifs. Alors quand on doit trouver qui s’appelle Georges, ou qui ferait un beau papier peint, c’est notre imaginaire qui prend le relais. Parfois “c’est évident” (phrase souvent entendue avant que chacun vote pour un zigoto différent), et parfois ça l’est moins. Dans tous les cas, le meilleur moment est celui où chacun va expliquer son vote. Chacun s’est raconté quelque chose en se basant uniquement sur l’illustration. Et c’est ainsi que chaque zigoto va acquérir une petite histoire tout au long de la partie. Car ils restent en jeu d’un tour à l’autre, sauf le sélectionné – seule la question change. Ça va nous permettre d’en savoir plus sur eux et d’éviter les écueils, durant la phase de sélection mais surtout pour la finale.

Lorsqu’on a réussi à sélectionner six zigotos, la dernière phase est d’obtenir l’unanimité sur la dernière question.Toute l’histoire construite est alors utile pour ce dernier vote.

Les questions font également une grande part dans l’attrait du jeu, rien qu’à la lecture de la question c’est déjà drôle. Elles sont accompagnées d’une illustration à ne pas négliger pour être en phase sur la réponse. 

La poésie du jeu repose sur le caractère des personnages, et sur les questions loufoques et poétiques.

Auteur-illustrateur

Pas si fréquent dans le monde du jeu de société que la même personne soit à l’origine de l’idée et illustre le jeu. On a les exemples de Ryan Laukat et son univers Azrium, ou Michael Menzel dans Andor, Robin des bois…, Disons que dans Kipourkoi c’est encore un autre cas, l’illustration est au cœur du jeu. Tout repose sur la personnalité du monstre, Edoul (que vous pourrez prochainement découvrir un peu mieux dans un entretien), le créateur, se définit comme un charactere designer, exactement ce qu’il fallait pour que ce jeu ait un intérêt.

Qui est l’extraterrestre ? 

Kipourkoi devient officiellement le jeu d’ambiance qui va m’accompagner dans mon sac durant les prochains mois. Il est fait pour tous les publics, se comprend sans explication, et procure assez immédiatement un attrait, puis si les joueurs ont envie de laisser libre cours à leur imagination, va entraîner des débats drôles et décalés sur les si touchants zigotos. Un jeu plein de poésie tant dans les personnages que dans les questions. À découvrir et à faire découvrir sans modération !

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