Kingsport Festival : du Kingsburg à ventouse ?
Nous continuons le tour des jeux attendus sur Essen, avec cette nouveauté italienne qui va paraitre en français chez Iello (mais aussi en japonais chez Hobby Japan, en italien chez Giochi, en allemand chez Kosmos et en anglais chez Sir Chester Cobblepot & Stratelibri bref, vous retrouverez tout ça sur la fiche du jeu !). Un des deux auteurs du jeu de pose d’ouvriers culte nommé Kingsburg a revisité son oeuvre pour vous proposer Kingsport Festival, le tout avec la licence Cthulhu qui va bien. Doublement culte du coup, si j’ose le jeu de mot.
Oh oui ça y ressemble sans y ressembler quand même
Pour ceux qui ne connaissent pas Kingsburg, un petit rappel s’impose.
Dans le jeu de plateau Kingsburg, la partie se déroulait sur 5 années (5 tours mais oui) chacune divisée en 8 phases très simplement rappelées sur le plateau de jeu.
Le but dans Kingsburg, c’est, comme toujours, d’avoir le plus de PV, on en gagne en allant titiller les conseillers du roi mais aussi en construisant des bâtiments qui sont beaux et en gagnant des batailles contre les armées de vilains (dragons, morts vivants… représentés par des cartes).
Chaque joueur choisissait sa couleur de dés et on les lançait par 3, le total permettait de déterminer l’ordre du tour – et chaque dé pouvait être posé ensuite chez les conseillers du roi (voire chez le roi himself) pour obtenir des ressources ou d’autres effets, comme regarder discrètement la carte armée des vilains qui nous attaquera à la fin de l’année – pour ainsi mieux s’y préparer.
De la pose de chez dédé
Par exemple, si j’utilise mon 3 tout seul, il peut aller chez l’architecte qui me donnera 1 bois. Mais si je le combine à mon 5 j’irai voir le trésorier qui me donnera 2 or etc. C’est donc un système de pose d’ouvriers renouvelé par la voie des 6 faces.
Le tout s’enrichit par les bâtiments qui nous offrent des avantages variés (l’Eglise nous booste dans les batailles contre les Démons, l’Auberge nous donne un jeton +2 qui pourra s’associer à la valeur d’un dé, les Fermes offrent de nouveaux dés bonus etc). Le tout est équililbré par un système malin d’aide et de récompense de Sa majesté permettant d’éviter qu’un joueur ne s’envole sur la piste de score. Un jeu bien pensé, vraiment bien pensé, qui prend toute sa saveur avec l’extension malheureusement très difficile à dénicher de nos jours.
Et c’est sur ces entrefaits qu’on nous annonce la venue de Kingsport Festival et de ses cultistes.
Forcément on plisse les yeux et on fronce le nez pour mieux cerner tout ça. Dans Kingsport, on sombre du côté obscure de la force poulpesque, en incarnant des cultistes qui cherchent à esquiver les gentils investigateurs, le tout avec des « scénarios » facultatifs (qui sont des variations sur le thème rappelant ce que l’extension de Kinsburg apportait ou plus précisément encore, les fameuses promos BGG) basés sur les célèbres histoires de Lovecraft. Au cours de certains scénar’ des cartes additionnelles d’événement interviennent.
Dans Kingsport, une partie dure 12 manches, et chacune représente un mois de l’année.
Une manche est divisée en 6 phases :
1 – On détermine l’ordre du tour en lançant 3 dés et en faisant le total
2 – On va chatouiller les Grands Anciens, nos tendres amis
3 – On reçoit les bénéfices de nos chatouilles
4 – On peut se servir de nos ressources ainsi gagnées pour étendre nos constructions qui nous apportent des pouvoirs
5 – La phase de Raid (qui n’a pas lieu à chaque fois) : des événements surviennent à cause des gentils investigateurs qui nous cherchent des noises
6 – On avance le marqeur Temps, l’inexorable.
Là, je sais ce que vous me dites. Mais c’est Kingsburg ?! Bhé oui, un peu, c’est pour ça que je vous en parlais si longuement. (Y à de la logique des fois dans ce que je fais).
Mais en fait, non, pas exactement !
Il y a quand même des légères modifications, autres que le thème.
Quels changements ?
Et bhé déjà, la phase 5 a du faire tilt non ? Les combats ne se déroulent pas de la même façon. L’extension de Kingsburg avait d’ailleurs changé la règle, et bien, c’est un peu dans le même esprit ici. Maintenant c’est basé sur du mana et des sorts, beaucoup plus que sur vos bâtiments.
Mais encore ? La santé mentale qui sert à équilibrer les hauts scores aux dés. Aussi, l’emplacement « X » où vous pouvez toujours aller avec un ou plusieurs dés pour retrouver un peu de santé mentale histoire d’éviter la frustration du dé bloqué. Fini le « gniiiii mon dééééé ! » (quoi non ? ça ne vous faisait pas ça, vous ?).
Les scénarios, qui font partie intégrante du jeu.
12 tours au lieu de 15 pour une durée plus courte (en réalité le temps de partie est d’après Andrea Chiarvesio lui-même environ le même puisqu’ici vous avez des choses en plus à gérer avec les sorts et les événements) et l’ensemble est plus brutal – faut moins compter sur les coups de main du jeu pour ne pas être à la ramasse.
En gros, un titre qui se veut clairement un peu plus « américain » et moins « allemand » dans le gameplay. Un peu plus complexe, un peu plus poulesque. Notons le travail des illustrateurs Alan D’Amico et Maichol Quinto – assez saisissant.
Le jeu en français est déjà en pré-commande dans certaines boutiques en ligne si l’expérience vous tente. En attendant, ma foi, vous pouvez toujours regarder la règle en anglais par là et sinon, rendez-vous sur la fiche du jeu pour les infos qu’il vous manquerait ici ! Quant à moi, toutes ces histoires de poulpe m’ont donné faim…
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Wraith75 28/08/2014
Celui-là, je l’avais déjà repéré et je l’aurai !
J’ai joué pour la première fois à Kingsburg il n’y a pas si longtemps et le jeu m’intéressait. Heureusement que je ne l’avais pas encore acheté !
Kingsburg amélioré + ce cher Howard Phillips = achat compulsif
La carte investigateur bonus à l’effigie de Lovecraft, à l’occasion de son 124ème anniversiare, est dispo sur la page Facebook, mais faut l’imprimer soi-même évidemment
Shanouillette 28/08/2014
Kingsburg + l’ext. = un grand classique ! je ne m’en séparerais pas avant d’avoir Kingsport entre les mains 😉
Merci Wraith75 pour tes commentaires toujours très enrichissants ! Tu veux être embauché aux news ? ;0) t’es sacrément au taquet ! impressionnant !
zedzed 29/08/2014
Je ne connais pas Kingsburg et suis étonné de cette mécanique de pose d’ouvriers où nos choix de pose sont limités par l’aléa des dés. Ca m’intrigue !
Alstar 06/10/2014
Je viens de faire ma première partie ce soir (sans avoir jamais joué à Kingburg auparavant) et mon sentiment général que c’est… très bien ! Bien sur cela va demander quelques parties supplémentaires pour maitriser les différents effets de batiments combinés entre eux et l’utilisation au bon moment des sorts mai sdans l’ensemble c’est très sympa. Bon le thème est peut être finalement un peu plaqué sur ce qui est du placement de ds combiné à de la gestion de ressources mais ça passe très bien si vous adhérez aux coté sombre du poulpe à 17 immondes…
Juste un petit reproche, il n’y a nulle part le récapitulatif des effets des batiments et cela oblige les joueurs qui ne sont pas face au plateau de retourner sans cesse les petites tuiles batiments pour re-lire ce à quoi ils ont droit en ayant répandu leur bonnes paroles au sein de ces illustres quartiers de Kingsport. A force on connaitra par coeur tout ça mais en attendant…
Autre chose : prévoyez une graaaaaaande table pour jouer. Le plateau en lui même est déjà imposant mais avec les 20 cartes des invocations c’est carrement immense !
Je n’ai pas joué avec un scénario en particulier comme le recommande la regle pour la première partie, mais je pense le faire dès la prochaine car cela rajoute à priori une bonne dose de fun à l’ensemble.
Bref un bon choix si lancer des dés ne vous donne pas de l’hurticaire (tiens ça me rappelle mon test de L’Age de Pierrre ça… 😉 )
Wraith75 06/10/2014
Merci Alstar, ça me rassure sur la qualité du jeu et ça me conforte dans mon futur achat