Essen, Mon amour de Spiel (Partie 2) : for the gods – Epona – Octocube – Fourmis – For The Gods – Happy Home – Paddy …
Suite de la partie 1 de cette petite balade au sein du plus grand salon de jeu au monde. Nous continuons à vous faire voyager avec nous dans la découverte des jeux au cours de ces quelques jours. Bonne lecture.
Epona

Vladimír Suchý nous offre cette année un jeu dans l’univers équestre. Il s’agit d’un jeu de cartes de 1 à 6 joueurs où vous allez devoir créer un tableau-building pour devenir le meilleur centre équestre des années 1920. L’originalité du jeu vient de son système de sélection de cartes. Vous pouvez en effet choisir de jouer en mode « chacun dans son coin » ou en mode « haute interaction ».
En chacun dans son coin, vous serez amené à choisir à chaque tour des cartes dans des paquets différents en fonction de vos besoins sans vous occuper des autres. En haute interaction, on ajoute le mécanisme de « je sélectionne, tu choisis ».
Bien que plus intéressant dans le deuxième mode, le jeu reste tout de même très solitaire et mécanique. L’avantage reste qu’il est assez rapide si vous ne tombez pas sur des joueurs qui cherchent le score parfait.

Le thème est seulement présent grâce aux illustrations (assez vieillottes) ou si vous possédez beaucoup d’imagination. Par rapport aux autres jeux de cet auteur, je l’ai trouvé un cran en dessous niveau difficulté. Je pense clairement que si vous avez un faible pour nos amis équidés, l’intérêt en sera un poil plus relevé. De mon côté, sans pour autant être dénué de tout intérêt ludique, il ne restera pas dans les annales.
Fourmis (Ants)

Graphiquement on est clairement dans la veine des Rats de Wistar. Par contre niveau gameplay c’est très différent. Nous avons pu faire une partie complète ce qui nous a permis de voir ce que le jeu a dans la fourmilière. Il s’agit clairement d’un jeu expert qui va vous demander plus d’une partie pour bien comprendre comment le maîtriser. Les règles ne sont pas si compliquées, mais il y a énormément de choses à faire, d’icônes à connaître, de combos à enclencher, de subtilités à bien avoir en tête. On est un bon cran au dessus des Rats en terme de richesse de jeu. C’est beau, c’est intéressant, c’est très généreux, y a beaucoup de mini mécanismes par-ci par-là mais… qu’est ce que c’est mécanique. À aucun moment je n’ai eu l’impression de jouer des fourmis et de développer une fourmilière. Du coup, sans pour autant m’ennuyer j’ai trouvé ça long (surtout que la personne qui nous expliquait n’était pas forcément au point sur les règles et les icônes). J’en attendais peut être trop mais je suis passé complètement à côté. Les autres ont quant à eux bien aimé.

Astérix & Co

Jeu de cartes édité chez Matagot ayant pour thème l’univers d’Astérix. Au grès des albums qui vont vous apporter des challenges différents, chaque joueur va disposer de deux champs de bataille, un avec son voisin de droite et un autre avec celui à gauche. Suivant la couleur de votre côté, vous devrez jouer des cartes romains ou gaulois (les mercenaires pouvant aller partout). 15 points pour remporter la carte album. 50 points vous remportez la partie, ce qui se fait donc avec 3 albums remportés, mais également de casques à gagner lors des résolutions de bataille.

On retrouve la potion magique, les poissons frais, les sesterces et sangliers, et chaque carte personnage dispose d’une capacité. Le jeu n’est pas mal, avec un thème un peu plaqué, mais ils ont fait un travail sur la cohésion des cartes et leurs capacités. C’est assez mécanique, mais on retrouve bien les les différents personnages de l’univers.
Living Stories : Dust Devils
Le jeu était encore en développement mais la fin est proche. Living Stories est une mécanique qui va être déclinée dans différents univers par l’éditeur Plotmaker Games. Nous avons joué à la version Western avec l’auteur du jeu Asger Johansen (extrêmement sympa au demeurant). Il s’agit d’un jeu de cartes comportant deux modes de jeu. Un mode histoire et un mode affrontement. Nous avons joué au mode affrontement.

Le mode histoire se composera de plusieurs cartes avec des choix d’embranchement, le tout sous forme de bulles de BD très joliment illustrées par Snorre Krogh.
Il s’agit d’un jeu de cartes où chaque joueur incarne un personnage avec son propre deck de cartes et ses spécificités. Dans le mode affrontement, à chaque manche nous allons piocher une carte événement qui va définir les objectifs de la manche ainsi que les récompenses. Il y a différentes récompenses en fonction de notre position dans la manche. Nous allons alors choisir une carte puis la révéler simultanément. Nous pourrons aussi augmenter notre force à l’aide de balles de fusils. Etant tous plus ou moins des hors la loi, nous allons essayer de remporter des rewards et des dollars tout en évitant les malédictions. Car avant le résultat final, celui qui a le plus de malédiction est éliminé.
Bluff, coup fourbe, capacité multiple, rebondissement, le jeu est un vrai coup de cœur. Quand on s’est installé, j’avais peur d’une sorte de copie de Wanted. Living Stories est beaucoup plus riche, mature, tout en apportant la simplicité d’un jeu de plis.
J’ai hâte d’en savoir plus et de découvrir plus profondément le mode histoire. Un autre jeu avec ce système est prévu avec pour thème la musique et l’adolescence. Le seul bémol c’est qu’il semble prendre réellement d’intérêt à partir de trois joueurs.
For The Gods

Avant de nous rendre à Essen, nous avons pu réserver une table pour essayer le futur jeu de Trevor Benjamin, Brett J. Gilbert et David Thompson (I). Trevor et David font parti de mes auteurs préférés, l’envie de découvrir ce jeu était forte.
Encore à l’état de proto (même si fortement avancé), le jeu est prévu sur Kickstarter en février 2026. Que vous dire, mis à part qu’il est génial ? Le jeu vous plonge dans la Grèce Antique. À l’aide de votre petit bateau, vous allez devoir élever des temples dans les différentes villes. Pour cela, vous allez piocher dans un sac des colonnes qui vous serviront à vous déplacer, à vous installer ou à augmenter la force d’un temple déjà présent. Il faut aussi compter sur la présence des dieux. Vous allez pouvoir récupérer des pions divins qui vous permettront de gagner des capacités si vous leur dédiez des temples.

Il y a des grosses et des petites villes qui rapporteront un nombre de points différents suivant leur emplacements. A la fin, on assiste à un système de majorité pour savoir qui emporte les points ville par ville. La carte étant petite, l’interaction est omniprésente. On est à la limite du jeu abstrait dans le ressenti, mais boosté et méchant comme il faut. Question règle, en 5 minutes tout est connu, claire et limpide. Un jeu que j’attends de pied ferme !
Battle of Gods
Le jeu est sorti chez Mood Publishing à qui l’on doit l’excellent Deep Rock Galactic, c’est un King Of Tokyo like où l’affrontement est le cœur du jeu. De la même manière, vous allez faire un lancé de dés pour réaliser des combo afin de frapper l’adversaire ou de lui voler des points de victoire, et le ressenti est très proche.
Dans les différences, chaque joueur possède son propre deck de cartes composé de pouvoirs permanents ou immédiats. L’arène est assez petite, ce qui permet de rentrer dans l’action assez rapidement. Les figurines sont très belles et s’imposent de belle manière sur le plateau. Le jeu est fluide et niveau règles on y rentre très vite sans faire des aller-retours incessants. La possibilité de voler des points de victoire à un joueur en lui diminuant ses points de vie est une bonne façon de rendre vivantes les parties et de pousser chacun à l’affrontement. Rapide et efficace, le jeu aura peut-être du mal à sortir de l’ombre du célèbre jeu de Richard Garfield.
Octocube

Un jeu familial qui vous plonge au fond de l’océan pour incarner un Octopus à la recherche de trésor. Niveau gameplay vous avez un plateau comportant de nombreuses tuiles trésors de couleurs différentes. À l’aide d’un cube magnétique vous allez vous déplacer pour ramasser le plus de tuiles et les ajouter sur votre plateau personnel. Vous marquerez des points en fonction des majorités sur vos lignes et colonnes.
C’est malin, ça se joue vite, mais passé la découverte géniale du gimmick du cube magnétique, pas sûr que le jeu tiendra sur la longueur.

Yokaï Pagoda

Petit jeu de carte chez Strohmann Games, Yakai Pagoda vous plonge dans un univers japonisant avec nombre de Yokaï. À votre tour, vous jouerez une carte de votre main sur une des piles visibles. À ce moment trois solutions s’offrent à vous : si la carte est de la même couleur ou espèce que la carte visible, vous en donnez alors une de votre main à n’importe quel joueur, si elle est différente mais de valeur supérieure alors vous en piochez une nouvelle, si elle est inférieure alors le joueur doit compter la valeur des cartes qu’il lui reste, si celle-ci est inférieure à 3, la manche s’arrête. Chaque joueur met alors ses cartes de côté et une nouvelle manche commence. Pour chaque famille, on additionnera la plus petite carte. Le gagnant étant celui qui a le moins de point.
Sans renouveler le genre, ça se joue plutôt bien. Mais il semble qu’on ait vite fait le tour, surtout qu’outre le chaos, le jeu est très aléatoire.
Happy Home
Vous avez toujours rêver d’aller chez Ikea avec un budget illimité ? Bienvenu chez Happy Home. Le principe est simple : vous allez décorer au mieux votre maison en sélectionnant des meubles, tapis, objets, plantes disponibles sur un plateau central. Ici pas de question d’argent tout est gratuit. La seule question à prendre en compte c’est le placement de votre pion dans la file de jeu et la taille que prendra la tuile. Un peu à la manière d’un Tokaido, le dernier joueur sur la piste joue en premier.

Parfois il peut être intéressant d’aller chercher le meuble ou la décoration que vous voulez absolument au risque de ne pas jouer pendant un moment. Chaque tuile est ensuite à poser dans vos pièces spécifiques de votre maison.
Pour compléter le tout, il y a un système d’objectif à remplir, des zones à compléter au risque de perdre des points. C’est simple, familial, court. Les règles sont vite assimilées et le jeu reste agréable à jouer. Il y a clairement un plus pour les personnes adeptes de décoration et de Tetris (même si cela reste léger).
Guessocracy : Roll and Vote
Petit tour chez Hobby Japan et petite partie du jeu Guessocracy. Le principe du jeu est extrêmement simple. Vous avez 3 secondes pour observer la poignée de dés lancés dans la boîte.

Les dés sont de différentes tailles et couleurs. Au bout des 3 secondes, l’intérieur est caché. Vous devez alors miser sur le numéro qui est le plus présent et celui qui l’est le moins. Vous gagnez des points si vous êtes plusieurs à avoir choisi le même nombre. Le fait d’être dans la majorité est récompensé. Si vous êtes dans la minorité, vous pouvez déclencher un décompte en prenant un bâton associé. Cela peut vous faire gagner un nombre de point important mais aussi en perdre.

Il s’agit d’un petit jeu de décompte malin, à jouer de préférence à beaucoup. Sur le salon la personne qui nous l’a expliqué a oublié des petits détails de scoring ce qui a pu altérer notre jugement. Un jeu d’ambiance et d’observation au système intéressant et original.
Paddy
Alberto Camaño, l’auteur du jeu, nous l’a expliqué de belle façon. Paddy est un petit jeu de placement de tuiles et de meeple animaux sur un plateau coupé en deux zones (obscurité et lumière). À chaque tour vous jouez un couple de cartes comprenant un type de tuile et une zone où la poser. Le but étant d’avoir des zones importantes et de préférence de plus en plus hautes.

Mais attention les autres joueurs peuvent venir briser vos zones voire même vous les voler en étant majoritaires. Il est aussi possible à partir d’un certain niveau de jouer des rivières qui vont donneront de véritables bonus. Une variante avec des cartes un peu plus agressives est même disponible.

Paddy est une très bonne surprise. Un peu confus au départ le temps d’assimiler la façon de jouer, il se révèle beaucoup plus riche et fourbe qu’imaginé au départ. J’ai trop hésité, le jeu était déjà sold out. C’est mignon, le matériel est de très bonne facture (même si un petit bémol sur les cartes), et surtout c’est très malin. Je ne peux que vous le recommander.
Whirly Derby

À Essen, vous avez la possibilité de voir les jeux qui buzzent, les jeux introuvables dans le monde, les petites pépites et souvent aussi les jeux WTF. Whirly Derby fait parti de ceux-là. Rien que pour le fun je serais bien reparti avec un exemplaire mais mon enthousiasme ne fut pas partagé. Le principe est extrêmement simple. Vous misez un certain nombre de billes de votre couleur, que vous allez ajouter aux autres. Vous avez une poignée de billes de différentes couleurs (certaines plus rares que d’autres), vous les lâchez dans une sorte d’entonnoir plat, dans lequel elles tournent avant de tomber dans un trou. On regarde ensuite quelle bille est arrivée en première dans la gouttière en-dessous. En fonction, vous allez gagner des trophées (sous forme de cartes). Le plus de points gagne.C’est typiquement le jeu gadget, mais c’est fun.
Onstage
Pour finir, voici un autre jeu de plis. Onstage, dans lequel vous devez suivre la couleur. Le système d’atout dépend de la personne sous les feux des projecteurs sur la scène. Car oui il y a, à l’aide de l’intérieur de la boîte, une scène où des meeple aux couleurs des cartes et avec des fleurs vont défiler. Nous sommes dans l’univers du théâtre. Plus on est sous le feu des projecteurs plus la gloire est là. Les cartes 1, 4 et 7 possèdent des capacités quand elles sont jouées.

En fonction des personnes présentes sur scène et des cartes jouées, vous allez récupérer des meeple. Chacun vous apportera des points en fonction de leurs fleurs. Mais attention, si vous arrivez à finir sans meeple et qu’il reste des stars sur la scène, vous prenez tout. Onstage est un jeu avec un matériel surprenant et un système ingénieux. Il y a possibilité d’être bien fourbe et de contrecarrer les plans des autres joueurs. Ou de se faire contrer sans qu’on s’y attente.

Il faut faire attention aux cartes jouées mais aussi aux stars majoritairement présentes sur scène (en fonction surtout de leurs fleurs). Un jeu malin, qui ne paye pas de mine mais qui offre des sessions de jeu bien plaisantes.
Starcraft Tabletop Miniatures Game

S’il y avait un jeu à retenir de ce magnifique salon pour moi, ce serait celui-ci. Starcraft Tabletop Miniatures Game. Cela fait un moment que Archon Studio teasait son jeu, mais c’est à Essen que l’avant première mondiale a eu lieu. Starcraft est issu du jeu vidéo du même nom. On va retrouver toutes les factions et sous factions au fur et à mesure des sorties.
Les figurines sont magnifiques et le plastique utilisé de très bonne facture. Le système de jeu se rapproche d’un Warhammer 40 000, en plus viscéral, vivant. Activation alternée, différentes phases d’action, utilisation de cartes pour des bonus avec des coups en plus sans pour autant que ces cartes aient un ascendant sur le jeu par rapport à vos figurines et votre stratégie.

Le jeu se veut facile d’accès niveau gameplay tout en offrant une richesse sur la longueur. Le système de recrutement est aussi assez original par rapport aux autres jeux de ce style. Sur le salon seule la figurine de Zeratul en version collector était disponible à l’achat. Elle sera de nouveau disponible en exclusivité plus tard sur leur site ou lors de convention uniquement. Le jeu va vraiment faire grand bruit. Archon Studio nous offre un jeu très dynamique au lore très important.
Même si la licence Starcraft a été mise de côté depuis très longtemps, le jeu reste dans le cœur des fans. La qualité du jeu de figurine pourra aisément convaincre de nouveaux adeptes.
Une sortie prévue en 2026, à suivre de très près.
This is the end
Au final ce fut un très beau salon que cette édition 2025.
Beaucoup de choix, beaucoup de jeux et de styles différents. Même si le petit jeu de carte reste présent partout, il se fait pas mal talonner par le jeu initié, bien représenté. En large minorité, le jeu expert semble connaître cependant un certain regain au cours de cette édition, toujours auprès des éditeurs non francophones.
Comme chaque année, il y a eu la dégustation de la CurryWurst.
Encore merci à Ludovox de m’avoir permis de réaliser ce retour du salon pour eux. Bien entendu, tous mes ressentis des jeux cités sont un retour à chaud, en plein milieu d’un festival bondé. Avec un environnement plus calme et une maîtrise plus importante des règles, ça peut évoluer (en bien ou en mal).
La voiture est chargée des jeux achetés (moins que les autres années), le retour va se faire avec les pensées déjà tournées vers 2026. Noël c’est un peu en octobre non ?
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