Dungeon exit – Le casse-tête express

Le duo d’auteur Karen Nguyen & David Carmona nous avaient surpris en 2023 avec Nekojima, un jeu d’adresse original à l’édition remarquable. En novembre 2024, ils publièrent un nouveau titre chez Unfriendly Games en variant le genre, puisque cette fois-ci il s’agit d’un jeu de réflexion et de rapidité. J’ai eu l’occasion de tester Dungeon Exit au FLIP l’année dernière et cette année de nouveau, où j’ai fini par faire craquer le porte-monnaie.

Dungeon Exit est annoncé comme un jeu compétitif pour 2 joueurs. Mais il va au-delà en proposant plusieurs configurations. Il se joue également en coopération et propose une importante composante jouable en solitaire. Nous allons donc passer en revue les options contenues dans cette jolie boîte.

L’édition reste dans le qualitatif avec un matériel entièrement aimanté aux surfaces glacées. Deux petits plateaux carrés lourds vont représenter chaque labyrinthe, ou plutôt ses fondations ? Car c’est vous qui allez construire le labyrinthe.

 

 

Une recette traditionnelle

L’objectif du jeu est de rejoindre la sortie du donjon en démarrant depuis la porte d’entrée. Pour l’atteindre, il faudra tout d’abord franchir obligatoirement et dans cet ordre plusieurs checkpoints : la clé puis de coffre, puis de dragon et enfin le panneau de sortie.

Vous aurez à votre disposition une collection de polyominos plus ou moins pratiques, que vous pourrez agencer comme bon vous semble. Il n’y a pas de tours de jeu, chacun joue à son rythme. Une seule restriction : le chemin doit être unidirectionnel et sans carrefour.

Dungeon Exit a tout d’un casse-tête classique, tels que ceux que l’on peut trouver dans la référence actuelle, à savoir la gamme des Smart Games. Cependant, ce titre cherche à se démarquer, notamment par son aspect matériel (carton, aimants, plateaux) et par ses configurations de jeu flexibles.

Le livret propose 130 défis. Mais pour être plus précis tous ne vont pas servir pour la même configuration de jeu :

  • 88 défis pour le mode compétitif (28 de base + les 60 annexes)
  • 9 défis pour le mode coopératif
  • 33 défis pour le mode uniquement solo, mais les 88 autres peuvent également très bien être joués seul, sans la pression du temps.

 

Le matériel est agréable à manipuler et les polyominos aimantés ne vous causeront aucun souci d’ergonomie. Il existe de multiples façons de réaliser un chemin gagnant, de la plus efficace à la plus loufoque, du moment que vous respectiez les règles de pose. Evidemment, il y a un côté satisfaisant à poser la dernière pièce et à crier victoire. Le défi peut-être réellement difficile et les niveaux demanderont de longs moments de réflexion pour trouver une solution. On peut y passer plus d’une demi-heure.

 

Le mode compétitif : un jeu de course

Les sensations en mode compétitif s’éloignent du casse-tête classique. L’objectif est de trouver une solution pour atteindre la sortie plus rapidement que votre adversaire. Le jeu va demander beaucoup de concentration, car il n’est pas seulement question de casser l’énigme, mais d’aller vite ! Certain(e)s joueurs(ses) pourront céder à la confusion et à la perte de moyens s’ils sont du genre à se mettre la pression. C’est plutôt mon cas, et je n’arrive pas à apprécier le moment de réflexion dans un contexte de course. Pour les autres, l’exercice sera plaisant.

 

 

Les niveaux proposés seront de plus en plus difficiles, Mais la difficulté n’est qu’ici qu’une variante du jeu. En effet, que vous jouiez un niveau facile ou difficile, vous serez sur un pied d’égalité avec votre adversaire, avec la même contrainte, et l’objectif sera toujours d’aller plus vite qu’elle ou lui.

La limite d’une telle proposition est qu’il vous faudra trouver un adversaire de niveau équivalent au vôtre. Dans le cas contraire, c’est toujours la même personne qui va gagner. J’en ai fait les frais en m’opposant à Meeplecam, qui m’a roulé dessus plusieurs parties de suite. Je me pose d’ailleurs la question : « est-il un génie ou bien suis-je nul ? » (Cochez la bonne réponse)

 

Le mode coopératif : le véritable casse-tête

Le mode coopératif propose une disposition originale du jeu. Sans course, l’ambiance est plus détendue. Vous allez placer vos deux plateaux côte à côte et chaque joueur devra faire passer son chemin par un escalier. Une fois cela fait, on échange les plateaux et on continue. Il faudra donc veiller à conserver quelques pièces pour jouer sur le second plateau. L’idée est originale et surtout cela fonctionne bien, avec cette dimension « économique » qui rajoute un plus.

Mon seul regret est que le livret ne propose que 9 niveaux en coopération. C’est dommage, mais pas non plus sanctionnable. L’aventure coopérative sera tout de même de courte durée.

 

En coopération, vous serez amenés à échanger vos plateaux dès que vous atteindrez les escaliers

 

Le mode Solo : idéal ?

Je vous parlerai en détail du mode solo dans le prochain Solo is Beautiful. Mais d’ores-et-déjà, je peux vous affirmer qu’il m’est apparu comme la meilleure configuration du jeu. A l’instar du mode coopératif, on profite d’un casse-tête agréable à manipuler, avec de la variante et de nombreux défis à difficulté croissante. Il y a de plus une trentaine de niveaux pouvant se jouer sur deux étages, un défi particulier faisant intervenir des escaliers pour passer d’un étage à l’autre. Donc si vous cherchez de quoi varier des Smart Games habituels, je ne saurai que vous le recommander.

 

 

Par où est la sortie ?

Dungeon Exit est en définitive un casse-tête pur et dur, basé sur la manipulation de polyominos. Il varie sensiblement des jeux les plus classiques, où l’objectif est en général de reproduire un pattern ou de caser toutes les pièces, car ici vous devrez créer un chemin.

Compétitif, coopératif ou Solo, Dungeon Exit en propose pour tous les goûts. La coopération n’est pas la meilleure configuration selon moi. Non pas qu’elle ne soit pas plaisante, elle est bien au contraire excellente, mais elle ne propose que 9 niveaux. En mode compétitif, c’est véritablement un jeu de rapidité, il faut être amateur du genre et trouver des adversaires de niveau équivalent. Enfin, le mode Solo m’a paru être le plus intéressant et adapté au genre, d’autant plus qu’il est possible de jouer la quasi-totalité des niveaux proposés dans le livret, de quoi vous occuper un bon moment.

 

Quand suivre les règles ne suffit plus

 

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3 Commentaires

  1. Conan le berbère 04/09/2025
    Répondre

    On l’a à la maison et je confirme qu le mode solo est excellent et le coopératif trop court, par contre le compétitif peut un peu s’équilibrer si on entraîne davantage le plus « faible » (celui ou celle qui se sent le moins à l’aise, plutôt) via le solo, enfin nous on fait comme ça, trois quatre parties en solo pour le moins habitué avant de faire la partie compétitive.

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