Dragardiens – House of the baby dragon

Michael Menzel est tout d’abord un illustrateur très productif (419 références selon BGG). Il est aussi l’auteur de la gamme Andor (As d’or et Spiel des Jahres 2013) et de Les aventures de Robin des bois, des jeux coopératifs. Avec Dragardiens, il signe sa première incursion dans le jeu compétitif.

Comme le titre l’indique, nous incarnons des gardiens de bébés dragons tout mignons. Certains ressemblent à des chèvres, d’autres à des vaches Highland. Il en existe de 4 couleurs. À notre tour nous allons récupérer entre 1 et 3 cartes dragons du grimoire, puis éventuellement en poser un certain nombre devant nous, selon ce que demande le grimoire. Nous gagnons un tiers d’amulette plus d’autres récompenses diverses selon la taille du contrat. Quand une amulette est complète, on gagne une pierre précieuse qui apporte aussi des points. La partie prend fin quand un certain nombre d’amulettes est complété par l’ensemble des joueurs. Celui ou celle qui a le plus de points remporte la partie.

Le ludochrono qui vous explique les règles plus en détail se trouve ici.

 

 

Grimoire

 

Des requêtes changeantes

Dès que l’on récupère un dragon du grimoire, la carte est immédiatement renouvelée, changeant ainsi le nombre ou le type de dragon que l’on pourra poser devant soi. Si on est trop gourmand et qu’on prend 3 cartes, on risque de se retrouver avec une commande que l’on ne pourra pas satisfaire. Il vaut parfois mieux s’arrêter à 2 cartes si le grimoire indique une combinaison que l’on peut fournir. Il est quoi qu’il en soit toujours possible de reposer une ou deux cartes de sa main sur le grimoire pour le transformer en une requête réalisable.

Le fragment d’amulette que l’on récupère est toujours le plus petit disponible. On peut être tenté d’attendre que nos adversaires récupèrent en premier ces fragments de faible valeur, d’autant plus que si on stocke plus de cartes, on sera en mesure de remplir des commandes aux récompenses plus intéressantes (par exemple pour 4 dragons de la couleur demandée, outre le fragment d’amulette on obtient aussi un œuf qui vaut 4 points mais qui peut en valoir 16 pour la joueuse majoritaire en œufs en fin de partie. Ça n’est pas négligeable). Pour contrebalancer cet intérêt à la temporisation, les 3 premières amulettes complétées font gagner des pierres précieuses (rouge) rapportant plus de points que les suivantes (bleues). On est donc aussi incité à vite poser nos premiers dragons.

 

 

Amulettes complétées

 

Autoblocage

Tous les dragons d’une même couleur sont empilés. La deuxième couleur est posée à côté de la première. Par contre, au moment de poser son premier groupe de dragon de la troisième couleur, un choix de placement doit se faire. En effet, la couleur qui se retrouve encadrée par les deux autres ne sera plus accessible jusqu’à la fin de la partie : on n’aura plus le droit de poser de dragon de ce type. De même, quand on décide de poser un groupe de la quatrième couleur, on condamne une deuxième couleur, ce qui ajoute encore plus de limitations pour la suite de la partie. En contrepartie on reçoit un écusson de diversité (qui vaut plus de points pour le premier gardien à le réclamer puis de moins en moins pour les suivants). Les cartes de couleur “bloquée” qu’on a en main ou qu’on pourrait récupérer ultérieurement ne sont toutefois pas complètement gâchées car elles peuvent encore servir pour leur verso, si on souhaite changer le type ou nombre de dragons demandés par le grimoire.

Quand vient le moment de choisir quelle couleur on condamne, on peut soit décider d’imiter ses adversaires, car on sait qu’ils ne joueront plus cette couleur, ainsi on ne sera pas freiné, mais on ne pourra pas non plus les bloquer ; ou alors on choisit une couleur différente, auquel cas la partie comportera des moments de blocages mutuels.

 

Les 4 types de dragons

 

Interactions 

À la fin du tour du joueur actif, ses adversaires peuvent, si elles le souhaitent, poser les dragons demandés par le grimoire (et récupérer la récompense associée), à condition que ça ne soit pas une couleur qui leur est interdite. On peut hésiter à “suivre” si ça nous fait poser un peu trop tôt dans la partie la troisième couleur (qui nous bloquerait un type de dragon). On n’a ainsi pratiquement pas de downtime, puisqu’on est aussi amené à jouer pendant le tour des autres.

Il y a dans Dragardiens une interaction dans le choix des couleurs de commande qu’on laisse sur le grimoire, car on aura envie de faire en sorte que nos adversaires ne puissent pas en profiter pour remporter des fragments d’amulettes (qui peuvent parfois être plus intéressants que les nôtres puisqu’elles les prennent après nous et qu’ils sont pris en ordre croissant). Il y a aussi une triple course : sur les trois pierres précieuses rouge en début de partie, sur les écussons de diversité de valeur décroissante et sur le nombre d’œufs (bonus pour la joueuse qui en a le plus).

 

Oeufs de dragons et écussons de diversité.

 

Renouvellement

Le jeu propose un peu de renouvellement avec 6 pouvoirs possibles pour les cristaux bleus (que l’on remporte lors des contrats de 1 dragon). Ces pouvoirs ne vont clairement pas guider notre stratégie, mais ils apportent une petite touche différente aux parties, offrant un petit boost momentané. L’un des pouvoirs par exemple, permet de jouer des dragons d’une couleur bloquée. Un autre donne la possibilité de reprendre en main les cartes dragons qu’on a jouées, un troisième nous accorde le droit de poser des cartes d’une autre couleur que celle demandée par le grimoire. Mine de rien, ces pouvoirs one shot sont plutôt intéressants et ne sont pas à négliger. 

 

Tuiles pouvoirs associées aux cristaux bleus.

 

Dragon laineux

Arrêtons nous deux minutes sur les illustrations, qui sont, rappelons-le, le cœur du métier de Michael Menzel. Personnellement, je trouve ces bébés dragons très attendrissants. Chaque type de carte a une illustration légèrement différente, en conservant les quatre sortes de dragons. Le paysage herbeux côtier qui est représenté participe à l’ambiance zen de ce jeu de collection. Les dragons rouges qui ressemblent aux vaches Highland sont mes préférés.

Puisqu’on parle du matériel, j’ai trouvé la mise en place un peu longuette : il faut retirer un certain nombre de fragments d’amulettes suivant le nombre de joueurs puis trier par ordre croissant la trentaine de fragments restants. C’est un petit détail, mais pour un jeu familial, je m’attends à une mise en place très rapide.

 

Cristaux et fragments d’amulettes classées pour le début de partie.

 

Conclusion

Dragardiens a été une bonne surprise pour mon groupe de joueurs et moi-même. Plutôt amateur de jeux initiés je pensais vite m’ennuyer avec ce petit jeu de collection aux règles extrêmement simples, mais ce ne fût pas le cas. L’interaction est douce (course pour certains jetons rapportant des points) et on n’embête pas (ou peu) ses adversaires, car jouer des dragons d’une couleur qui leur est interdite n’est pas toujours faisable. Il n’y a pas de frustration, car les cartes que l’on récupère auront presque toujours une utilité (ne serait-ce que pour leur verso). Les prises de décision à chaque tour entre satisfaire les demandes du grimoire ou thésauriser pour une récompense plus importante, maintiennent une certaine tension. Les parties se ressembleront sans doute un peu, mais elles sont agréables.

 

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