Daydream : Plaid-Oyé pour la douceur

Daydream peut sembler faire grand écart impossible entre mécanique brise-neurones et ambiance cosy & zen (oui, avec même une playlist dispo sur Youtube à base de piano et petits chants d’oiseaux). Et bien, pour moi, ça prend. Cette note d’intention, de nous faire passer un moment chill avec notre grille de Sudoku-nuages, est complètement transmise par le coup de crayon saumon et délicat de Memé Candia et via la note “Avant de jouer” qui nous met dans le bain (au lait d’amandes douces et pétales de roses de Damas). Une note d’intention devrait figurer sur toutes les boîtes, comme prévoit de le faire CMYK avec sa gamme Magenta (expli) ! 

 

 

Disto Studio a bien compris que proposer un énième roll & write où l’on nous demanderait de cocher de manière efficiente des cases froides comme des déclarations d’impôts, ça ne passerait pas. Et après la folle saga Très futé, les dingueries de Welcome To, et puis tous les Trek 12, Next Station, Carto, Super Mega Lucky Box, Explorers, Railroad Ink, Fleet, Qwixx… Il fallait se positionner franchement ou ne rien faire. Et cette édition tout en patte de velours a su au-delà d’un jeu, proposer une expérience. Oui, je m’enflamme. Mais j’ai passé une partie de mon week-end à déplier ces petits plateaux, en me laissant envahir par cette atmosphère cocooning (plaid, oreillers, good vibration…) et je ressens une vraie gratitude pour ça. Est-ce que j’aurais accepté si facilement de me poser pour jouer solo en mode canapouille si cela n’avait pas été une vraie invitation ? Je ne sais pas. En tout cas, c’était chouette. 

 

 

Un peu de douceur dans ce monde de brutes 

Et je n’ai pas joué que solo. Dès que quelqu’un apparaissait dans le salon, hop, je l’invitais à s’asseoir un peu ; oh rien de très chronophage, rassure-toi, une partie dure pas longtemps, allez, prends un plateau et un plaid, viens te poser, tu retourneras à tes révisions après… 

Je n’ai pas encore vu tous les modes de jeu – proposés par un ingénieux système de plateaux pliables qui rend le tout facile à sortir et à transporter. Selon comment on les plie, on a 8 décors différents qui permettent des petits agencements de règles – un vrai caractère évolutif qui ne nécessite pas beaucoup de matériel… décidément malin. Dans les règles, on retrouve une efficacité et des twists qui rappellent les Welcome To. Les deux titres partagent en effet un papa commun, monsieur Benoit Turpin, que l’on ne présente plus, accompagné ici par Anthony Perone (le nouvel auteur à suivre – Back stories, Courtisans…). 

 

 

Le tour de jeu est fluide : on lance les dés, on remplit notre grille, mieux vaut faire les choses de manière assez procédurale pour ne rien oublier, mais sinon tranquillou bilou. Il n’y a pas d’interaction avec les autres joueureuses, au mieux on commente ce qu’on arrive à faire, on se demande où on en est, on se partage le lancement des dés. Le gameplay de base ronronne bien, avec des choix à faire chaque tour entre sacrifier une ligne de nuages, anticiper des hautes valeurs en espérant pouvoir les valider, renoncer à un dé ou pas, utiliser nos modificateurs (+1/-1), il y a juste ce qu’il faut pour avoir de la matière. Et dès qu’on a envie d’aller plus loin, les niveaux suivants sont là pour complexifier les choses progressivement, sans heurts. 

Côté édition, quitte à me répéter mais c’est un sans faute : Les règles sont extrêmement claires, le matériel est agréable à manipuler, lisible, sans même revenir sur la douceur absolument exquise des illustrations… Daydream serait sans doute passé inaperçu s’il n’avait pas pris le temps d’embrasser pleinement son propos. Espérons qu’il parvienne à trouver son public même si la vague des roll & write semble actuellement en retrait. 

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