Carcassonne Ombres et Brouillard – famille dans la brume
Nul besoin de présenter Carcassonne qui est arrivé dans les boutiques et les familles au passage de millénaire et qui a vu depuis toutes ces années de nombreuses, très nombreuses extensions (trois pages sur BGG) et des éditions spéciales. En voici une nouvelle qui semble ouvrir vers un autre univers, celui du joueur coopératif avec Carcassonne : ombres et brouillard.
Belle vitrine !
Carcassonne a permis à d’innombrables familles de découvrir le jeu de société moderne, et voici que l’auteur propose de jouer ensemble contre le système du jeu. Pourquoi n’y avez-vous pas pensé plus tôt Mr Klaus-Jürgen Wrede ?
Mon château en Écosse
Le titre ne ment pas, on joue bien à Carcassonne : on tire une tuile et on la place où on peut, en essayant de gérer au mieux les contraintes du niveau. On gagne en atteignant un certain nombre de points de victoire, 50 pour le premier niveau. on perd si on n’a plus de tuiles à placer, mais également si la réserve de fantômes est vide quand on devra en mettre sur une tuile. Mais kewoa ! des fantômes !
Ces petits fantômes se cachent dans le brouillard de certaines tuiles, ils sont LA ressource à gérer dans le jeu.
La dimension familiale perdure dans cet opus, du fait de la simplicité de la séquence : on tire une tuile, on la place selon les contraintes de pose, et en gérant le risque de défaite, tout en essayant d’avancer vers la victoire.
Fantôme niveau 5
L’accompagnement dans la difficulté est graduel. Le jeu propose plusieurs niveaux allant de l’apprentissage de la gestion de hasard à de la gestion sur plusieurs critères. Ça devient rapidement assez compliqué de s’en sortir.
On pourra contrôler en partie l’arrivée des fantômes, et surtout leur récupération. En niveau accessible, nous en aurons 15, puis 13 si on cherche une tension accrue. Il sera possible (et souhaitable) de les récupérer en fermant complètement une zone de brouillard. Contrôler les fantômes pour ne pas perdre. En parallèle, il faudra construire des points de victoire, d’une façon toute Carcassonnienne : fermer des routes, des villes, encadrer des châteaux. Petite subtilité qui vaut son pesant d’or, si on joint une ville par exemple sur laquelle un autre joueur avait déjà posé son meeple, on double les points, une autre voie pour marquer pas mal de points et grimper rapidement la piste de score vers le nombre requis de Points de Victoire du niveau choisi.
Dès le troisième niveau, le jeu nous contraindra à faire un certain nombre de points avant la fin d’une des trois piles de tuiles. Il faudra ainsi jongler avec non seulement les fantômes, mais aussi la fermeture rapide et optimale des zones qui rapportent des points.
Certaines variables du jeu dans les niveaux de difficulté avancée, tels que les chiens qui viennent nous protéger des fantômes lorsqu’on a passé un seuil de points, semble en trop, ou plutôt peu influents sur l’optimisation.
Perdre par hasard
Il en ressort un goût de défaite assez fréquent, on a souvent dû chasser la tuile piochée qui nous faisait perdre, afin d’avoir une nouvelle chance au tirage, et goûter le plaisir d’aller au bout. On a tout simplement coopératriché, je l’avoue. Une mauvaise stratégie ? Je penche plus pour un hasard trop peu maîtrisable. Cela même avec la possibilité offerte par la règle de renoncer aux points engrangés pour récupérer des fantômes.
Choisir
Je me rappelle maintenant que les rares fois où on jouait à Carcassonne, on se laissait la possibilité d’avoir plusieurs tuiles pour transformer la chance en choix. Et c’est ce qu’il me manque encore dans ce Carcassonne Ombre et brouillard, une chance de choisir.
Je n’ai évoqué ici que le jeu sous sa forme stand alone qui offre une expérience coopérative, mais vous pouvez également en faire une extension pour Carcassonne, en compétitif.
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