Polyominos, le énième retour
Ce jeu de pose de tuiles-polyominos tente de se donner une personnalité via ses pions « merveilles » en bois. Aspect thématique qui s’avère pourtant absent : ce sera éventuellement l’occasion pour vos enfants (ou vous) de réviser quelques monuments classiques, mais sans grand rapport avec ce qu’on fait dans le jeu.
La mécanique combine d’une part une petite gestion d’un potentiel et d’un timing de priorisation à chaque manche, d’autre part des contraintes croisées assez fortes quand il s’agit d’optimiser la pose pour s’ouvrir des possibles tout en faisant progresser le scoring final des différents critères.
Pas foncièrement désagréable, le ratio intérêt sur durée pose question tant la partie semble trainer en longueur. Il y a possiblement des manches de trop.
Passons aux « merveilles », supposément le clou du spectacle, mais dont on fait le tour en une partie (et à 3 joueurs). Elles rajoutent un peu de couleur sur notre plateau, ont des contraintes parfois logiques, comme le pont qui doit enjamber l’eau. Mais alors leurs « effets » sont ultra-décevants. Qui 1PV, qui 2PV, éventuellement une ressource. Voilà. Et il vaut mieux éviter de se demander dans quel endroit nous sommes pour que Chichén Itzá et la Muraille de Chine se touchent.
Autre regret, ces pistes de « ressources » totalement impersonnelles toutes symétriques participent en fait uniquement à des points de victoire. Par seuil et selon la piste la plus faible… du déjà vu combien de fois ?.
Le jeu n’est pas dénué d’intérêt, il propose de petits dilemmes interactifs pour deviner ce qui intéresse les autres, une lutte pour l’ordre du tour, mais il me laisse une impression de platitude en terme de gratification. Entre deux possibilités, c’est souvent du kif-kif : un point gagné ici en posant de telle manière est souvent reperdu en manque à gagner au titre d’un des autres scorings.
Se reposer sur son matériel spécifique pour attirer l’attention, c’est bien, proposer un gameplay vraiment travaillé qui sort plus que ça de l’ordinaire, ça aurait été mieux..



