Avis de morlockbob sur le jeu Unfathomable

80%

Battlestar Galactica étant devenu objet de collection avec peu de chance d’être réédité, les éditeurs se sont dit que faute de grives, on pouvait manger des merles, ou couler des passagers. L’univers glisse donc de l’espace où les méchants robots cylons veulent détruire la race humaine, envoyant leurs émissaires infiltrer les rangs humain et leurs vaisseaux attaquer les nomades terriens en quête d’un endroit où se poser. Pas vraiment convaincu par le thème facile Grand Ancien/Cthulhu, je dois avouer que la pirouette est réussie. Le bateau fendant l’océan, faisant face aux créatures marines fonctionne avec fluidité (plouf plouf). Les profonds ont remplacé les cylons, l’indispensable traître ( se cache sous les traits d’un hybride et les héros sont maintenant une infirmière, une capitaine ou un tireur… Côté matériel c’est tout beau. Les illustrations des cartes sont soignées, les cartes à effets sont légions, le plateau représentant le bateau, agrémenté des jauges de santé mentale, fuel, passages et nourriture a de l’allure. Et il y a les figurines, totalement inutiles (les profonds le sont peu et font de la figuration se hissant sur le bateau pour le démonter mais ne s’en prenant pas aux passagers), gonflant le prix de la boîte, mais créant l’ambiance. On imagine mal des jetons en carton à la place. Il faudra être rusé, anticiper l’apparition du/des traîtres à la moitié du périple pour ne pas se laisser submerger. Les événements, les cartes spéciales, les tests que l’on peut réussir ou pas sur un jet de dé, les retournements de situation… tout cela contribue à plonger le joueur dans une aventure où il prend plaisir à repousser les monstruosités sous marine ou intriguer pour couler le navire (le traître embarqué dès le début de la partie ou pas). Un jeu ameritrash avec des rebondissements qui ne tiennent parfois pas à grand chose (la bonne carte au bon moment, le lancer de dé réussi, le traître et le capitaine ne font qu’un, les traîtres se sont reconnus….) mais font également le sel de l’aventure. Si votre truc c’est la pose d’ouvriers et le nourrissage des moutons, n’embarquez pas à bord du SS Atlantica. Si vous avez aimé Betrayal on the house of the hill, Battlestar, prenez votre billet. Et armez vous.