Astra : une étoile filante
J‘aime beaucoup observer les étoiles, Cassiopée, une constellation commune, facile à retrouver, celle du Cygne qui semble traverser la nuit étoilée d’été. Astra propose aux astronomes que nous incarnons, de découvrir, étoile après étoile, des constellations. Ce jeu localisé par SuperMeeple, de Patrik Porkoláb et Frigyes Schőberl, malgré qu’il soit édité par Mindclash, est assez facile à aborder. Amatrice d’étoiles et de feutres, ce titre était fait pour m’attirer.
Triangle d’été
Nous avons plusieurs cartes constellations sur la table. À notre tour, muni d’un feutre effaçable, nous allons choisir l’une de ces constellations et observer (cocher) les étoiles qui se suivent, en dépensant la ressource du jeu : la poussière d’étoile.
Les constellations ont un nombre d’étoiles différent allant de 5 à 14, quand toutes les étoiles d’une constellation sont découvertes, la carte est attribuée à la personne qui a fini de la découvrir. Cette carte comprend également des bonus, chaque joueur ayant coché des étoiles sur la carte pourra en choisir un. On peut, au lieu d’observer les étoiles, se reposer afin de remplir son sac de poussières d’étoile, action qui peut intervenir au bon moment si on y fait attention, pour activer des pouvoirs.
Astra est un jeu à point de victoire, points que l’on obtient en cours de partie grâce aux bonus des cartes, et en fin de partie principalement avec nos collections de constellations. On construit son jeu petit à petit en augmentant sa capacité du sac afin d’avoir plus de poussières d’étoile lors d’un repos, ainsi que son aptitude à avoir plusieurs cartes pouvoir actives en même temps. On va construire ainsi un petit moteur en gagnant des constellations. Tout le jeu réside dans le choix des bonnes constellations à gagner, en fonction de leur pouvoir, et du symbole élément présent sur la carte, qui viendra compléter notre collection. Bien sûr on ne joue pas seul, il faudra aussi composer avec les étoiles cochées par nos adversaires.
Je ne vous ai pas raconté toutes les règles, si vous voulez en savoir plus, on vous explique tout dans le ludochrono.
Naine bleue
Si l’on ne fait rien pendant le tour des autres joueurs ce n’est pas très grave,les tours sont assez rapides. Heureusement, car le paquet de cartes étant assez conséquent, et sachant que le jeu se termine au bout d’un certain nombre de cartes constellations dépendant du nombre de joueurs, la partie s’éternise un peu.
On va malgré tout prendre du plaisir à participer à l’observation de chacune des constellations, car c’est ainsi qu’on va gagner des bonus tous très intéressants. Le dilemme sera souvent de se positionner pour gagner le bonus, ou gagner la carte, car la personne qui remporte la carte ne prend pas les bonus (point de victoire, augmentation de la sagesse, poussière d’étoiles, réactivation de pouvoir, télescope).
En fonction du hasard d’apparition des cartes constellation, nous aurons la possibilité de construire un moteur pour accélérer la pose des étoiles, ce qui nous emmène à gagner forcément plus de points de victoire. Moteur n’est pas le terme le plus juste, les pouvoirs apportés par les cartes ne servent qu’une fois, inclinée en début de tour, et la carte devra être réactivée grâce à un bonus ou à un repos propice. En nous reposant, nous pouvons réactiver uniquement un type de symbole (l’un des quatre éléments), il faudra viser juste pour que le repos soit efficace.
Est-ce qu’être majoritaire en nombre d’étoiles sur une constellation est important ? Pas tant, on comprend assez vite que le mieux est d’être présent sur chaque constellation afin de gagner un bonus, quel qu’il soit. Certains apportent des points, des poussières d’étoile immédiat, tandis que d’autres permettent d’avancer sur des pistes. Gagner des bonus est très intéressant donc, mais il ne faut pas négliger de remporter des cartes pour marquer des points de collection. Collection qui commence pour chacun par deux coches différentes sur les piste, légère asymétrie de départ.
Ambiance stellaire
L’éditeur Mindclash qui nous a habitué à des jeux dont le poids BGG excède le plus souvent 4 (du très lourd donc), nous propose avec Astra quelque chose de très léger, du familial, d’ailleurs les cartes promo ajoutent du fun au jeu, comme par exemple la carte Amour qui va valoriser le câlin entre deux joueurs, ou la carte Exosquelette qui va vous proposer de mimer un film de science-fiction.
Les règles sont bien écrites et alléchantes. L’édition du jeu est impeccable, toutes les cartes sont plastifiées et effaçables, un soin a été porté pour que l’observation de ces constellations par les joueurs soit agréable et gratifiante, les étoiles majeures sont nommées, et comme on ne connait pas autant les noms des étoiles que celle des constellations, c’est très agréables de les trouver ici. Une grande histoire est à découvrir sur le site de l’éditeur, Myths of the night sky, donnant du corps à notre expérience ludique.
Côté édition, c’est un bel objet, propre et très lisible, et même élégant. Le thème est assez rafraîchissant et plutôt immersif. En ce point, on peut le rapprocher de Look at the stars, belle édition, observer les étoiles, feutres. Cela reste un peu lisse à jouer. Les tours se succèdent à cocher ses étoiles, à choisir la meilleure constellation à occuper. On s’embêtera un peu en allant prendre la place intéressante de la grande étoile, une place intéressante car elle nous fait avancer en sagesse, nous permettant ainsi d’augmenter notre capacité de cartes actives. On essaiera de réactiver nos pouvoirs, et on attend que la partie se termine dans une succession de tours assez similaires.
On va dépenser et récolter au mieux nos poussières d’étoile, se placer partout pour les bonus, finir des cartes pour leur pouvoir, qui, même s’il ne sera pas facilement réactivable, aura son importance dans le développement de notre partie. Les pouvoirs ne sont pas tous de même valeur, et on choisira plus volontiers une constellation pour son pouvoir que pour l’élément qu’elle nous apporte dans notre collection. Une carte quellle quelle soit fera toujours des points de collection.
À deux, le jeu est encore moins tendu, la règle nous donne un troisième joueur fictif à gérer lors des phases de repos, mais qui ne viendra pas souvent prendre de place dans les majorités. Ainsi certains pouvoirs seront caduques dans cette configuration, un peu dommage.
J’avais bien envie d’enrichir ma collection de constellations que je connais et sais repérer grâce à Astra, mais je continuerai à les apprendre avec mon petit livre des étoiles.
Avec ses feutres et ses cartes effaçables, on pourrait penser avoir à faire à un roll (flip) and write et pourtant, ce n’en est pas un, Astra est un jeu opportuniste de collection et un soupçon de moteur. Si le jeu semble plus frais qu’il n’y paraît, les parties en revanche se ressemblent un peu, et le gros tas de cartes à épuiser avant d’arriver au dernier tour entraîne une durée de partie trop longue pour le développement de son jeu.
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