All-star draft : mieux qu’un hockey game !
Le hockey ça vous parle ? En ces chaleurs estivales, peut-être un peu plus. All-Star Draft est une création de Marco Schaub sorti en 2021 chez Suncoregames et localisé par Palladis Games. L’attrait de la glace, voilà qui donne envie. Vous n’avez rien contre les animaux anthropomorphiques ? Parfait, allez chercher votre maillot d’entraîneur, la saison commence. À vous de recruter les meilleurs éléments, de composer les meilleures équipes pour gagner les matchs et, surtout, éliminer vos adversaires lors des Play-offs !

Tu aimes la palette ?
Restons basiques : pour s’affronter, il faut deux équipes minimum et une arène (une patinoire).
Une équipe c’est quoi ? Qu’est-ce qui fait sa force : sa valeur numérique, son appartenance à une espèce, son symbole ? Un peu tout à la fois.
Les postulants sont nombreux, 108 pour être exact, répartis entre 12 espèces/couleurs (tigre, requin, panda, aigle, etc.) avec une valeur courante de 1 à 9. Sur leur maillot, mais surtout sur le coin de la carte se trouve un symbole d’équipement (but, casque, palet…). Pour résumer, trois choses sont à prendre en compte : la couleur, la valeur et le symbole. Trois attributs que l’on peut croiser, plus ou moins, sur nos hockeyeurs.

Pas de symbole chez le vert.
Pour se mesurer, il faut maintenant un lieu. Quinze arènes sont disponibles, rangées en trois grandes familles. Puddle Park ou Stadium Fall sont classiques : le vainqueur prend le maximum de points puis les scores sont dégressifs. Plus taquins sont Polarena ou Dam Stadium qui vont privilégier les dernières places ou les scores moyens (mieux troisième que premier). Les Combo Stadium font la part belle aux combinaisons de chiffres ou collection de symboles. Tout cela pour dire que la suprématie des biscotos ne règne pas en maîtresse et que, non, les grosses valeurs ne font pas tout.

Il ne doit en rester qu’un
Le jeu se divise en deux phases : les matchs de la saison dite régulière et les éliminatoires. Deux phases étroitement liées.
La saison régulière est ouverte, en avant pour la manche 1.
L’arène attend ses combattants. Il faut maintenant réunir son équipe. Elle est à composer parmi une main de 6 hockeyeurs que chacun se voit remettre en début de manche. Si le jeu se nomme All-Star Draft, c’est qu’il y en a un. Ce jeu est essentiellement composé de cartes, on en prend une, on passe le paquet à la voisine etc. On écarte un hockeyeur sur son banc, puis on constitue notre équipe de 5 cartes. Pour en imposer, il faut que nos p’tits gars se partagent un attribut commun : la même valeur, la même couleur ou le même symbole.

Les fortes valeurs pourtant inférieures à la suprématie jaune.
On en revient à notre histoire de biscotos : poser quatre cartes de valeur 9 est plus faible que 5 cartes de valeur 2 ou de la même couleur. Si jamais, une égalité apparaît, on se réfère à la carte des tie-breakers. La hiérarchie des symboles, de l’espèce ou de la valeur fera la différence. L’important est donc d’être flexible avec des joueurs multitâches pouvant intégrer plusieurs équipes.

À égalité, il faut se référer au tie breaker.
Le match terminé, on place son jeton bus sur le podium et on prend les points correspondants. Votre équipe reste avec vous et va se reposer. On ne défausse pas les cartes, on les conserve (ah, c’est pour cela qu’il y en a tant !).
La deuxième et troisième manche sont plus explosives, plus complexes puisqu’on va jouer avec deux, puis trois arènes en même temps. Au vu des conditions, on demandera d’être, dans la même manche, en dernière position sur telle arène mais aussi premier sur une autre. Ces contraintes sont bienvenues et permettent de casser une composition qui pourrait être trop linéaire. La gestion de ce qui rapporte le plus à l’issue de la manche et va nous servir plus tard, prend alors tout son sens.
Le draft reprend et la distribution terminée, on aura le droit d’échanger une seule carte avec une équipe en repos. Plus de matchs signifie que l’on va de nouveau faire appel aux équipes précédentes. Le coach attribue une équipe à chaque arène. On résout les combinaisons et on attribue les points.

les pistes de score.
Et voilà l’instant que tout le monde attend ! Dernière manche, Grand Final, voici venu le sacre des meilleurs : les séries éliminatoires, Play-off en français. Chaque entraîneur reprend les 18 cartes qu’il possède (équipe et banc) et reconstitue une équipe selon les critères habituels. C’est la confrontation ultime, celle qui ne pardonne pas, le plus faible étant éliminé à chaque tour. Qui va tenir jusqu’au bout, sachant qu’à chaque round, on est obligé d’échanger entre 2 et 4 cartes avec sa réserve ? Si jamais il y a égalité, c’est le tir de pénalité (shootout), on joue une carte de sa main et on compare la puissance. Autant dire que ça dépote et que si vous n’avez pas anticipé, c’est râpé.

Fils de puck ou crosse my heart ?
Bonne idée de ne pas avoir appelé ce jeu Hockey quelque chose avec des vrais joueurs, cela aurait pu le catégoriser trop vite dans une adaptation sportive pour passionné et éloigner des joueurs comme moi. De cette façon, nous voilà quand même au cœur de ce sport d’une façon assez immersive grâce aux illustrations pêchues des hockeyeurs et au vocabulaire employé, le thème étant raccord à la mécanique. Jeu de draft, le tout premier recrutement de la partie découverte se passe à la truelle, on essaie de récupérer les grosses valeurs. C’est ce qui fait gagner, il ne faut pas hésiter, même si tout le monde veut la même chose. La suite nous perturbe un peu plus, les grosses valeurs ne font pas gagner, mieux vaut collectionner les symboles ou les cartes disparates. On ne sait plus où donner de la tête et tout cela peut sembler hasardeux, mais vise, en réalité, un but caché (enfin pas tant que ça puisqu’on travaille pour) : gagner les play-offs. On s’aperçoit rapidement que cette façon lourdingue de procéder n’est pas la bonne et que ce jeu n’est pas un simple jeu de collection, il est plus malin et force à jouer sur deux tableaux à la fois.
Il y a les matchs, et la fin du jeu. Les uns servant à préparer cette dernière. On se retrouve dans une situation d’équilibriste : glaner de bonnes valeurs, sacrifier un match pour en gagner un autre ou simplement pour récupérer de futures bonnes cartes qui, sur l’instant, ne servent pas. On peut, et c’est conseillé, s’intéresser aux équipes adversaires. Même si le contre draft (prendre une carte pour que l’autre ne l’ait pas) est une stratégie peu payante, on peut, avec un minimum d’observation, voir ce que stockent les autres et avoir une idée de la direction prise.

Des bus bien pratiques pour différencier ses équipes lors des matchs et se placer sur le podium.
Les séries éliminatoires ne donnent pas dans la dentelle, c’est le règne du choc frontal ! On peut tenter de la jouer fine en gardant des cartes en réserve, aligner une équipe correcte pour avoir plus de matière pour la suite, ce genre de tactique est peu payante et vous pousse direct vers la sortie avec violence. Il faut s’affirmer et coucher sa meilleure combinaison de cinq cartes. Et ensuite, maintenir le niveau.
Avec un peu d’habitude, le jeu devient plus rapide, la vraie difficulté est de ne pas mélanger les couleurs. Si un tigre ne ressemble pas à un panda, et que, à plat, devant soi, tout est lisible, ça se complique quand on joue avec les cartes en main. La lisibilité s’estompe. Le fait d’avoir un gris foncé et un dégradé gris/ noir dans sa main (ou rouge sombre/violet) est source d’erreur. Dans la frénésie de l’action, il arrive qu’on pense avoir pris telle carte et que non. Cela fendille votre stratégie, votre équipe n’étant pas si soudée que cela. Des petits logos destinés aux daltoniens sont là pour aider, mais leurs minuscules tailles les rendent bien discrets. C’est le seul point négatif (pourtant corrigé avec d’autres, comme les tableaux de score par rapport à la v.o) de ce jeu aux parties bien enlevées.

Prêt à intégrer l’équipe ?
Sans atteindre le niveau d’un Challengers, Ce All-Star Draft et sa mécanique, œuvrant à la fois sur le présent et le futur, est très convaincante. Le jeu colle à son thème et offre un moment ludique réussi. On avait déjà apprécié Blot du même éditeur, on est ravi de voir que l’originalité se poursuit avec ce titre.
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Maxime Babad 26/07/2025
Excellent jeu de draft en effet. De la pure draft, sans fioriture et sans chercher à y ajouter un « twist » au chausse-pied.
Le thème est pertinent et accrocheur quand on connaît le hockey, et facilement occultable quand on s’en cogne le palet.
Un coup de cœur ici <3