Millenium Blades : Vis ma vie de joueur de Magic !

Pour ceux qui lisent mes articles et qui ont l’habitude, vous savez que j’ai tendance à faire des intros un peu longues… Du coup, si vous voulez aller directement au moment où je parle strictement du jeu, cliquez ici.

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Il n’y a absolument aucun doute sur le fait que Magic : The Gathering (Magic : L’Assemblée en français) est l’un des jeux de société modernes les plus influents jamais créés. Au-delà de l’immense pompe à fric que cela a pu représenter (et représente toujours !) pour Wizards of The Coast, ce jeu a valu à son créateur Richard Garfield une renommée immédiate, aussi internationale que méritée.

Moi même, j’ai été pris dans la maelström de la sortie de ce jeu en France (j’ai vérifié, il s’agit de 1991, ça ne nous rajeunit pas du tout du tout) et je me suis lancé avec mes petits moyens financiers et cognitifs. Les premiers étaient à l’époque extrêmement limités : j’étais au Lycée, j’étais fauché comme les blés. Quant aux deuxièmes, bon, disons que je pouvais pas forcément compter avoir une supériorité intellectuelle sur mes adversaires, disons, hein, disons.

J’en ai lavé des bagnoles, et tondu des pelouses, pour m’offrir un énième booster et découvrir que bon, j’avais déjà toutes les cartes qui se trouvaient dedans.

En général, ma réaction ressemblait à ça : 

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Et je retournais tondre une pelouse et nettoyer une voiture…

Mais bon, revenons à nos moutons : Magic The Gathering (MTG pour les intimes) est donc l’un des jeux les plus influents de toute l’histoire des jeux de société. La preuve en est la pléthore de jeux qui sont sortis sur le même principe, et qui ont donc donné lieu à un nouveau genre : le JCC (Jeu de Cartes à Collectionner). Le JCC, c’est la version la plus hardcore des jeux de cartes qui évoluent dans le temps : l’objectif c’est de constituer le meilleur deck possible, sachant que de nouveaux formats sortent en permanence et que, bien sûr le plus important : on ne sait pas ce qu’on achète. Les cartes contenues dans les paquets qu’on achète sont aléatoires. On ne nous garantit que le niveau de rareté des cartes contenues : dans un booster de 10 cartes, vous allez avoir X « communes » (celles-là, vous allez pouvoir vous en servir d’accessoire d’hygiène personnelle), Y « non-communes », Z « rares », Q « ultra-rares ». Les catégories les proportions varient d’un jeu à l’autre mais vous avez saisi l’idée.

En général, les JCC sont à la base des jeux d’affrontement en 1 contre 1 où les deux joueurs vont utiliser chacun le paquet de cartes qu’ils ont méticuleusement préparé pour se mettre joyeusement sur la tronche. Ce sont des jeux qui en général sont extrêmement compétitifs.

Extrêmement compétitifs.

Nan mais sérieux, vraiment compétitifs.

La preuve en est le nombre de tournois divers et variés, les championnats internationaux qui fleurissent de partout qui soutiennent le développement et le succès de ces jeux. Il y en a beaucoup, de tous les niveaux. Mais ça me fait revenir à mon point initial, qui va faire hurler beaucoup de monde j’en suis sur, mais du coup ça fera du trafic sur le site ;-p : ces JCC sont très difficiles à jouer de manière occasionnelle : on est à bloc, ou on n’est pas au niveau. Je suis à peu près certain que l’auto-représentation des joueurs de Magic (les vrais, les compétitifs, ceux qui ont la bave aux lèvres à l’annonce d’un nouveau format) ressemble à peu près à ça :

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Je laisserai bien sûr chacun juge de la pertinence de cette représentation, en regard de l’idée que vous vous faites vous mêmes de ce à quoi ressemble un joueur de Magic :-p.

Peu intéressé (et totalement surclassé) dans le jeu compétitif de Magic, j’ai donc assez rapidement laissé tomber. Pas les moyens d’investir le temps et l’argent pour jouer de manière compétitive (j’oubliais : trop nul, aussi). Enfin, et pour finir de m’attirer l’ire des fans de Magic les plus raisonnables qui ne haïssent pas encore mes entrailles, je vais quand même vous dire fondamentalement ce que je pense de ces jeux (surtout Magic, je n’en connais que peu d’autres) : hors du Metagame, je ne trouve pas que ce soient de très bons jeux d’affrontement en 1 contre 1, il y en a de nombreux qui sont vraiment supérieurs à mon avis (Oui, les Battlecon, les Raptor, les Star Wars Rebellion, les Horus Heresy, les Guerre de l’Anneau, et j’en passe).

Ce qui me fait donc penser qu’il faut que j’explique ce qu’est le Metagame.

PREAMBULE : Ceci est ma définition que j’ai produite moi-même et qui s’applique à l’entièreté de mon univers (les 86,7 cms les plus proches de mon centre de gravité, donc). Le METAGAME, c’est l’ensemble des activités des joueurs d’un jeu qui ne s’inscrivent pas dans le cadre temporel strict d’une partie. C’est ce qu’on fait, et qui concerne le jeu lui-même, entre deux parties.

Typiquement, à Magic et consorts : mettre à jour et peaufiner son deck. Lire les forums, regarder les parties sur YouTube pour affiner ses stratégies, améliorer sa connaissance du jeu, etc.

TOUS les jeux de plateau s’y prêtent : que le premier qui n’est pas allé voir sur les forums de BGG pour y trouver des stratégies pour claquer son beignet à Raoul à Ronchons & Dindons 3, vu qu’il nous a encore mis une grosse pile et qu’on en a marre de se faire plier à chaque partie (on reprend sa respiration ici) me jette la première pierre. En plus, c’est vrai qu’il est pénible Raoul. Mais il faut reconnaître, que par essence, les JCC dans lesquels il s’agit de se mijoter un deck aux petits oignons (ce qui se fait forcément entre deux parties) pour pouvoir atomiser son adversaire avec sa toute nouvelle stratégie, sont des jeux à très fort Métagame. 

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Et bien je le réaffirme pour ceux qui n’auraient pas bien lu : dans Magic et la plupart des JCC, le Metagame est plus intéressant, et plus riche que le jeu lui-même. Et plus le niveau des joueurs est élevé, plus c’est vrai. Lorsque deux joueurs de Magic chevronnés, avec des decks très avancés, s’assoient pour une partie, celle-ci est déjà jouée à 90%, tant le côté « Pierre / Feuille / Ciseau / Lézard / Spock » du jeu est prononcé.

Certains decks sont meilleurs contre tel type de deck et faibles contre d’autres et la seule chose qui peut inverser le résultat de la partie, c’est surtout la vitesse à laquelle les joueurs vont réussir à tirer les cartes qui les intéressent, et s’ils vont les tirer dans l’ordre qui les intéresse. Les prises de décisions des joueurs dans le cadre de la partie ont un impact assez minime sur le résultat de la partie (en partant du principe que les deux joueurs connaissent bien leur deck).

Et ça, ça me gêne profondément. Je comprends parfaitement l’engouement autour de ces jeux, et je ne juge pas du tout les gens qui y jouent. C’est une question de préférence personnelle, de mon côté l’immense avantage des jeux de société (même en regard des jeux de rôle, qui se jouent beaucoup en campagne pour un plaisir de jeu total) c’est leur côté Tragédie classique : unité de temps, de lieu, et d’action. On se donne à fond pendant la partie, et quand c’est fini, on congratule le vainqueur (Raoul), on jette des épluchures de légumes sur le perdant (souvent : moi) et on passe à la suite (souvent : un autre jeu). Le côté : « Très bien, puisque c’est comme ça, je vais aller passer 20 000 heures sur internet et dépensez 3514 SMICs pour composer le deck ultime et revenir te défoncer la mouille », même s’il montre une détermination admirable, ne me convainc pas.

Mais bon, c’est moi, hein :

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Du coup, pour moi, exit les JCC.

Mais un jour, un fou furieux du nom de Brad Dalton (oui, c’est l’auteur de l’inénarrable Battlecon que j’ai essayé de narrer ici et le PDG de Lvl99 Games, sa maison d’édition, qui a commis quelques autres perles ludiques…) s’est dit que quand même il était un peu nostalgique du temps où il avait le temps de jouer aux JCC, et que l’ambiance, l’excitation de l’ouverture des boosters, la tension des tournois, tout cela lui manquait.

Alors, comme il n’a peur de rien, il s’est dit qu’il allait faire un jeu qui simulait tout ça, et qui allait faire rentrer une année de la vie d’un joueur de Magic en 2h.

Ce type est fou. Mais comme c’est aussi un génie, je me suis dit que cela valait le coup de voir ce que cela allait donner, et j’ai soutenu son projet Kickstarter.

Où l’on parle enfin de Millenium Blades

Dans Millenium Blades on va vivre ce qui va ressembler à un an de la vie d’un joueur d’un JCC appelé, je vous le donne en 1000, « Millenium Blades ». Dans le monde fictif du jeu, Millenium Blades a pris une ampleur incroyable et quasiment toute la population joue (c’est l’équivalent de Pokemon GO, si vous voulez).

Structure générale du jeu

Dans le cadre d’une partie, on va avoir droit à 6 phases distinctes, 3 fois les deux étapes suivantes :

  • Une phase de deckbuilding pendant laquelle on va acheter, vendre, échanger des cartes afin de constituer deux choses :
    – Une collection : un ensemble de cartes qu’on va abandonner pour obtenir un certain nombre de points de victoire (plus on écarte de cartes dans la collection, plus on ramasse de points de victoire).
    – Un deck et un ensemble d’accessoires qui vont vous permettre de participer au prochain tournoi. Un deck est composé de :
                  8 cartes de jeu (appelées « singles ») au maximum,
                  Une « deck box » au maximum (bah oui, ils vous faut bien une boîte qui déboîte pour mettre votre deck !),
                  2 « accessoires » au maximum (t’as pas ton T-Shirt Magic ? Loser !).
  • Une phase de tournoi pendant laquelle on va utiliser le deck mitonné au basilic et piment d’Espelette et les accessoires sélectionnés avec soin pour enfoncer ses adversaires et sortir premier ! Le nombre de points de victoire que rapporte un tournoi est fonction de la position dans le tournoi (au sens du classement des différents joueurs), le premier aura autant de points, le deuxième tant de points, etc.

 

Et c’est tout ! Globalement la structure du jeu est extrêmement simple et ne pose aucun problème en pratique, ce sont sur les cas particuliers qu’on va un peu plus se gratter la tête, vous verrez.

Rentrons dans le vif du sujet, les deux phases de jeu étant très, très différentes.

La phase de deckbuilding

C’est dans cette phase que la partie économique du jeu se déroule : on va y acheter et vendre des cartes.

Le plateau central de jeu se sépare alors en deux parties : le store (magasin) et l’aftermarket (le marché de l’occasion). On peut acheter des cartes en mode « booster » dans le magasin, avec un prix moyen mais on ne sait pas trop ce qu’on achète (on les achète face cachée), mais aussi dans l’aftermarket, où les cartes sont posées face découverte, donc on sait exactement ce qu’on achète (et on le paie le prix exact). Vous l’aurez compris, le prix en magasin est une moyenne (des fois on choppe des cartes pourries, des fois géniales, mais c’est toujours le même prix).

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On peut aussi « fusionner » des cartes, c’est-à-dire prendre 5, 7 ou 9 cartes inutiles de son paquet de cartes et les échanger contre une carte « promo » qui sont en générales puissantes (mais pas toujours). À noter qu’on a toujours des cartes dont on ne sait pas trop quoi faire (on ne peut pas tout vendre, j’y reviens plus tard) et donc les fusionner pour tirer ces cartes atypiques peut être intéressant.

Voici comment se présente le magasin :

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Les 9 cartes posées au centre de la photo ci-dessus sont les 9 cartes disponibles à l’achat. On voit qu’elles ont des dos différents car elles proviennent de « sets » différents (j’y reviendrai). On note que le gargantuesque tas de cartes sur la gauche, là, c’est la pioche… des centaines et des centaines de cartes qui sont utilisées pour remplacer les cartes achetées parmi les 9 au centre.

Techniquement, on peut aussi acheter la carte du haut de la pioche, donc on a le choix entre 10 cartes en permanence. Les 3 cartes de la colonne de droite sont les fameuses cartes promo qu’on peut acheter en jetant un nombre important de cartes (5, 7, ou 9).

Et voilà à quoi ressemble l’aftermarket :

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On peut remarquer des jetons posés sur les cartes dans l’aftermarket. Ce sont les jetons des joueurs qui ont déposé ses cartes à la vente. Lorsqu’on veut vendre une carte, on la pose sur l’aftermarket et on prend sa valeur en argent dans la banque, et on pose l’un de ses jetons sur la carte. Chaque joueur n’a que 4 jetons de vente, et ceux-ci ne sont libérés que lorsque la carte est achetée par un autre joueur pour la même somme (et si elle ne l’est pas, à la fin de la phase de deckbuilding). On a donc plutôt intérêt à vendre des cartes chères, mais les cartes chères sont aussi les plus puissantes et les plus rares, et ce faisant on a de bonnes chances d’aider un adversaire à compléter une collection difficile avec une carte rare ou à trouver l’une de ces fameuses cartes pivots autour desquelles on construit son deck de tournoi, c’est donc une décision importante ! Mais il faut faire des choix !

Donc, pendant la phase de deckbuilding on va simplement construire son deck et sa collection. Avant de vous expliquer en quoi ça consiste, je me sens un peu obligé de vous expliquer à quoi ressemblent les cartes et sur quelles informations on va s’appuyer pour faire ses choix durant la partie.

Les cartes

Evidemmment, pour un jeu qui cherche à vous propulser dans un monde de jeu de Magic, les cartes sont très importantes.

Voici à quoi elles ressemblent, sachant qu’elles sont de 3 types : les deck boxes, les accessoires, et les « singles ». Elles ont toutes la même structure :

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  • Evidemment chaque carte a un nom, ici : « Clawgatron » qui n’a pas d’effet de jeu.
  • Un effet écrit en « language naturel », si on peut appeler cela du language naturel :p.
  • Le chiffre en haut à gauche dans l’étoile est le « rang »/ »valeur » de la carte. C’est aussi sa valeur en $ pour qui voudrait l’acheter dans l’aftermarket.
  • Le petit logo assez illisible sous l’étoile « Obari as Hell » est le « set » de la carte : la série dont fait partie la carte. Le jeu contient… ahem… un grand nombre de séries différentes..
  • Le logo « diablotin » sous la série est l’élément de la carte (il y en a 6 : ici « Obscurité », mais aussi et de manière assez classique : Eau, Feu, Air, Terre, et Lumière).
  • Le logo « engrenage » sous l’élément est son « Type » (il y en a 6 aussi : ici « Construct », mais aussi : « Animal », « Mythe », « Citoyen », « Soldat », et « Mage »).
  • Le logo orange sous le type est sa « rareté » (Core / Extension / Premium / Maître / Bronze Promo / Silver Promo / Gold Promo).

 

Et voilà ! Ouf !

Bon, vous vous souvenez quand je vous ai dit qu’il fallait composer un deck de tournoi, et une collection. Et bien la collection c’est assez simple, vous allez devoir choisir de faire une collection soit d’un certain Type (encore une fois : « Construct », « Animal », « Mythe », « Citoyen », « Soldat », et « Mage ») ou élément (encore une fois : Eau, Feu, Air, Terre, Obscurité et Lumière) et vous allez former un ensemble de ses cartes de sorte à ce que deux cartes n’aient pas le même rang/valeur (le chiffre dans l’étoile jaune en haut à gauche). Comme les valeurs vont de 1 à 10, les plus sagaces d’entre vous auront compris qu’une collection peut faire jusqu’à 10 cartes.

Il faut noter que faire une collection de 10 cartes est extrêmement difficile, puisque les valeurs 1, 2, 3 et 8, 9, et 10 sont très rares, et souvent associées à des cartes puissantes dont on n’a pas trop envie de se séparer pour le tournoi. Mais il faut faire des choix !

Ci-dessous un exemple d’une collection de 4 « Construct ». En bas à droite, vous voyez les points associés aux collections les plus grandes. Une collection de 10 cartes rapporte 21 points de victoire, ce qui est énorme, presque l’équivalent de la victoire dans un tournoi, mais demande un effort significatif pour être constituée, au détriment de l’effort que l’on consent dans la construction de son deck de tournoi.  Mais il faut faire des choix !

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On va aussi choisir au maximum une deck box pour le tournoi :

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On n’est pas du tout obligé d’avoir une deck box, mais elles sont extrêmement importantes, car – au moins pour les premiers tournois – elles forment la base de votre moteur de production de points de classement (Ranking Points dans le jeu) qui vont vous permettre de remporter les tournois.

Sur les deux exemples ci-dessus, on voit le mot-clé « Score », qui s’applique à la fin du tournoi, dans la phase du même nom, pour marquer des points supplémentaires. Par exemple, la boîte de gauche, vous donnera 8 RP (Ranking Points) pour chaque carte appartenant au Set (la série) que vous aurez choisie. Vous aurez donc intérêt à construire un deck qui contient beaucoup de cartes provenant de la même série dans votre deck de tournoi.

L’autre boîte, en revanche, vous donne 8 RP pour chaque carte retournée dans votre tableau à la fin du tournoi. Ces mots prendront sens lorsque j’aurais un peu expliqué comment se déroule un tournoi, mais sachez déjà que cela orientera votre deck dans une stratégie RADICALEMENT différente de celle de la boîte de gauche.

Enfin, vous pourrez ajouter jusqu’à deux accessoires qui viendront vous donner des pouvoirs spéciaux dans le cadre du tournoi.

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Et bien sûr, vos 8 singles, que vous allez garder bien précieusement et secrètement, car si vos adversaires savent ce que vous allez jouer, il leur sera plus facile de vous contrer.

Donc vous allez devoir composer votre deck de 8 singles, votre boîte, vos accessoires, et votre collection, en achetant, vendant voire échangeant des cartes avec vos adversaires.

En 20 minutes, montre en main.

Et oui, c’est en temps limité.

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C’est même en 3 phases en temps limité :

  1. Recevez 30$, 6 cartes du magasin tirées au hasard, et construisez pendant 7 minutes. vous pouvez acheter, vendre, échanger ;
  2. Recevez 6 cartes du magasin tirées au hasard, et construisez pendant 7 minutes. vous pouvez acheter, vendre, échanger ;
  3. Recevez que dalle, construisez pendant 6 minutes, vous ne pouvez plus vendre de cartes, si vous êtes fauché, il n’y a plus que l’échange avec vos adversaires !

 

Ces 3 phases sont particulièrement bien pensées, elle permettent de bien rythmer la phase de deckbuilding et d’éviter de se retrouver avec le pantalon sur les chevilles au bout de 20 minutes avec le deck non fait, la collection non faite, et des regards amusés qui se posent sur vous. Personnellement, j’utilise les 6 dernières minutes pour me rasseoir (les 14 premières ont généralement été passées debout pour pouvoir plus rapidement accéder au magasin et au marché d’occasion) et « tranquillement » finir de composer mon deck et ma collection.

Et par « tranquillement », j’entends à peu près ça :

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Pour autant, cette phase est redoutable. Le nombre de choix que vous devez faire dans ces 20 minutes est juste impressionnant. Il faut prendre 1000 décisions, et revenir sur chacune 100 fois, parce qu’on n’a pas considéré tel élément, parce qu’on vient d’acheter telle carte qui change tout, parce qu’un autre joueur vient de vendre une carte à l’occasion qui bouleverse la donne, etc. Dans ce jeu, quasiment chaque carte est porteuse de plusieurs stratégies potentielles et évidemment, c’est dans la façon qu’on va les combiner que le deck va prendre toute sa puissance.

C’est une volonté délibérée du concepteur du jeu que de rendre le jeu impossible à « MinMaxer » (trouver LA combinaison optimale) dans le temps imparti. Tout sera affaire de compromis et d’équilibre. Par rapport à l’argent distribué en début de phase de deckbuilding à la revente, etc… attendez vous à avoir dans les mains en fin de phase environ une petite trentaine de cartes (moins si vous avez fait de la fusion) qu’il va s’agir de choisir (une collection, un deck, 1 deck box, 2 accessoires) et combiner au mieux. Mais il faut faire des choix !

Le plus incroyable… c’est qu’on y arrive. On panique, on pense qu’on ne va pas y arriver, on se creuse la cervelle pour trouver un sens au deck qu’on est en train de construire, d’imaginer toutes les horreurs que concoctent les autres joueurs (astuce : ils paniquent, comme vous), et puis on voit la lumière, on a une belle idée de stratégie pour construire son deck, c’est le bonheur ! ! Et puis des fois, juste, on essaie de limiter les dégâts avec ce qu’on a dans les mains (mais c’est assez rare).

Je dois aussi signaler que le « deck de départ » avec lequel on commence la partie est relativement solide, et permet de se lancer efficacement. Pour les tournois qui suivent (3 tournois par partie), on peut choisir de se contenter d’y apporter des variations et donc de construire sur la base qu’on a déjà.

Mais cette stratégie (petit bras) a un énorme défaut : elle est prévisible. Si vous réutilisez le même moteur de points d’un tournoi sur l’autre sans y apporter une modification substantielle, vous allez vous exposer de manière inconsidérée à vos adversaires, qui sauront rapidement vous contrer, et ce genre de situation ne pardonne pas.

Les tournois

C’est évidemment le coeur du jeu, mais pas forcément la phase de plus grande tension. J’explique d’abord comment ça fonctionne, puis je reviens sur ce commentaire.

La structure des tournois est très simple : 

  1. Les joueurs révèlent leur deckbox et leurs accessoires ;
  2. Dans l’ordre prédéfini, chaque joueur pose une carte et fait une action. On pose jusqu’à 6 cartes sur les 8 qu’on a pré-sélectionnées. Ceci est fait pour permettre des variations sur ce qu’on a prévu et de réagir à ce que font les autres joueurs. C’est très efficaces et permet vraiment de changer de stratégie en cours de tournoi – si les cartes qu’on a prises en plus de celles qu’on a prévu de jouer ont été bien choisies. Les actions elles-mêmes sont régies par les cartes qui portent un texte du type « si vous utilisez une action cette carte vous permet de faire ceci ».
  3. Lorsque toutes les cartes ont été posées, on passe à la phase de score ;
  4. On fait le total des points de classement de chaque joueur et on procède au classement et on distribue les points de victoire en fonction du classement.

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Ce sont bien sûr dans les effets des cartes que va se faire tout le tournoi. Les cartes et les accessoires permettent de faire des interactions avec les autres joueurs, dont la principale est de retourner des cartes. Cela peut être un avantage de le faire sur soi même (voir la deck box plus haut, qui rapporte des points pour chaque carte retournée dans mon tableau), mais cela peut aussi complètement démolir le jeu d’un adversaire qui aura basé toute sa stratégie sur le fait que telle carte et telle autre carte sont adjacentes dans son tableau (une carte retournée occupe une case, mais n’a plus aucun effet, aucune valeur, aucun pouvoir, rien…). Il conviendra donc de se protéger contre ces effets, soit avec des accessoires, soit avec des effets de cartes.

Ainsi, certains decks sont très performants mais très fragiles (leur moteur de point s’effondre comme un château de cartes (arf, arf) dès qu’une carte disparaît ou est retournée) et certains autres font moins de points mais sont plus flexibles et résistent mieux aux attaques des autres joueurs, enfin certains sont tournés vers l’agression des autres joueurs pour les faire déjouer et minimiser leur total de points.

C’est là que l’ambiance autour de la table peut varier du tout au tout. Tout dépend des stratégies des joueurs. S’ils ont tous choisi de construire des decks sans interaction, où ils se contentent de faire comboter leurs cartes entre elles pour maximiser leurs points, alors tout simplement celui qui a le deck qui produit le plus de points gagne. Mais si l’un des joueurs a des effets un peu chafouins dans sa manche, alors toute la physionomie du tournoi peut basculer.

Ceci dit, quoi qu’il en soit, les tournois sont relativement courts et ne subissent pas la pression du temps limité, et sauf si certains joueurs doivent vraiment se poser pour réfléchir, ils durent 15 à 20 minutes, 30 minutes au maximum.

À la fin du troisième tournoi, on additionne les points de victoire de tous les joueurs : ceux obtenus par collection à la fin de chaque phase de deckbuilding, et ceux obtenus à chaque tournoi. On gagne aussi des PV à la fin pour l’argent qu’il nous reste, et le joueur possédant le plus de PV est déclaré vainqueur.

Simple, non ?

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Le « plus » Lvl99 games

Donc là, je vous ai décrit les règles de base… Mais c’est un jeu de Brad Dalton, ce qui veut dire que cela ne s’arrête pas là. Il y a moult variantes et éléments de jeux supplémentaires que je ne peux vous décrire en détail dans ces lignes, mais qui garantissent une rejouabilité absolument phénoménale. Je n’ai – encore une fois – fait qu’effleurer la surface de ce que le jeu a à offrir…

Je cite, pêle-mêle :

  • Le jeu est livré avec BEAUCOUP plus de séries de cartes qu’il n’en faut pour jouer une partie. Or, pour préparer une partie, il faut mélanger 15 séries entre elles choisies parmi les 38 (oui, oui, 38) séries différentes. Je vous propose de calculer le nombre de C (N,P) que ça représente, et je repasse ramasser les copies dans 20 minutes. Techniquement c’est encore un peu plus compliqué que ça parce que les séries sont classées en catégories. Rangez vos crayons. Et toi aussi, le petit du fond qui planque ta calculatrice, si tu crois que je ne t’ai pas repéré !
  • Les joueurs peuvent choisir d’incarner des personnages spécifiques du monde de Millenium Blades et d’avoir des pouvoirs spéciaux.
  • On peut jouer chaque tournoi dans un endroit différent. Chaque endroit va appliquer des règles spéciales qui vont donc changer de tournoi en tournoi.
  • Le mécanisme de simulation du metagame qui simule les « modes » au sein de la communauté et qui font que pour chaque tournoi, les joueurs seront récompensés s’ils ont au moins une carte de tel type et une de tel élément dans leur tableau à la fin du tournoi.
  • Des variantes de duel, de draft, de magasins.
  • Et j’en passe. 

 

De toutes ses possibilités, je n’en ai essayé que très, très peu, et j’ai déjà vécu des parties toutes à fins indépendantes et renouvelées. Clairement, le jeu est inépuisable, et comme souvent avec Level 99 Games, il y en a probablement un peu trop. Seuls les joueurs les plus incroyablement assidus se verront intéressés par les extensions d’ores et déjà prévues. Personnellement, je pense que la boîte de base contient déjà largement ce qu’il faut pour s’amuser pendant plusieurs vies (si on aime le jeu).

Le matos

Evidemment, vu la nature très particulière du jeu, il faut absolument passer un peu de temps à parler des cartes. Ce que nous propose Level 99 games avec ce jeu, sur cet aspect, est tout bonnement incroyable. Il y a une quantité de travail d’édition dans ce jeu qui dépasse l’entendement.

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Ensuite, il faut aussi saluer le travail de titan de Fabio Fontes qui a illustré TOUTES les cartes du jeu [NDLR : Et c’est très appréciable de trouver son nom en bas à droite des cartes]. Qu’on aime ou pas son style un peu manga, il faut quand même reconnaître que c’est une oeuvre incroyable. Il y a dans le jeu plus de 350 cartes uniques (qui viennent parfois en plusieurs exemplaires) qui possèdent toutes une illustration originale et unique de Mr Fontes.

Quand on compare ça à Legendary Marvel qui se paie le luxe (et notre tête) de ne mettre qu’une seule illustration (ou presque) sur toutes les cartes d’un deck de super héros, on mesure le travail d’édition incroyable de Lvl99 Games et l’abnégation qu’il a fallu mettre pour sortir ce jeu (heureusement soutenu par un Kickstarter assez généreux sans être spectaculaire).

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Personnellement, j’adore le style de Fontes, mais je peux imaginer qu’il ne plaise pas à tout le monde. Ensuite il y a l’humour très pince-sans-rire des cartes et de leurs légendes, qui ne passeront peut-être pas auprès des puristes de Magic, vu qu’elles brocardent gentiment les grands poncifs du vénérable JCC, mais honnêtement, on a affaire à un humour léger et sympathique qui m’a totalement séduit.

En comparaison, le reste du matériel peut sembler un peu terne, les aires de joueurs en carton toutes blanches sont certes assez neutres mais au moins assez lisibles, et plutôt bien fichues (une face pour le deckbuilding, une face pour le tournoi) et pour une fois, on n’a pas besoin de 24156 tokens et autres pour jouer.

Et aussi évidemment il faut parler des liasses de billets. Ces liasses sont à assembler à l’ouverture de la boîte et ça aussi, ça prend un peu de temps. On ne les sépare plus ensuite et une liasse de billets de 1 vaut 1, une liasse de billets de 10 vaut 10, etc. L’éditeur a juste voulu nous ravir avec la joie tactile de manipuler de grosses liasses de billets et de les balancer sur la table, ce qui, je dois l’avouer, est très jouissif. Pour autant, comme la phase dans laquelle l’argent est utilisé est une phase de foire d’empoigner où tout le monde essaie de faire tout ce qu’il a à faire dans un temps limité, l’impact est lui aussi limité. Dans un jeu d’enchères, où on se jetterait ces liasses au visage les uns les autres, l’effet serait sans doute plus saisissant. Quoi qu’il en soit, je salue l’idée, elle fonctionne bien, et elle est très originale et maline (les billets en papier ne coûtent pas cher à produire !).

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Je pense que le matériel, ne serait-ce que pour la qualité des illustrations des cartes, mérite le détour.

Seul bémol : la boîte est trop grande, avec un insert en carton absolument ridicule qui va sans aucun doute obliger les joueurs à racheter d’autres boîtes à cartes (les boîtes magic correspondent évidemment parfaitement) pour qu’il ne soit pas nécessaire de retrier les centaines de cartes du jeu à chaque partie (une tâche que je ne souhaite pas à mon pire ennemi).

Ce que j’en pense

Millenium Blades est, encore une fois de la part de cet éditeur, un jeu absolument hors normes. Brad Dalton, son concepteur, ne s’en est pas du tout caché dans le cadre de la campagne Kickstarter, il s’agit un travail d’amour qui lui importait beaucoup et il y a mis beaucoup plus d’énergie (et probablement d’argent) que ce qu’il aurait été raisonnable dans le cadre du projet, mais je suis très heureux qu’il l’ait fait.

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Je vais tout de même tâcher de structurer ma conclusion, telle une dissertation de bachelier paniqué.

D’abord, ce qui ne va pas :

  • C’est vraiment un jeu de niche, qui ne plairait pas à tout le monde. Les phases de deckbuilding sont vraiment des phases de tempête sous un crâne, très stressantes, avec un cerveau qui turbine à 200% (ce qui fait que j’ai pu, par certaines fulgurances, atteindre le QI d’une blatte sous amphétamines) et on n’est pas du tout dans un jeu « casual » qu’on peut sortir avec un ami joueur occasionnel de passage.
  • Le jeu reste un peu long, compter 2h à 2h30 pour une partie, mais vu le public auquel s’adresse ce jeu, je pense que cela ne pose pas de gros problème.
  • La mise en place du jeu, si on n’y a pas réfléchi au moment où on a décidé de ranger le jeu à la partie précédente, est un enfer. Il faut classer les cartes par série, puis sélectionner des séries, puis MELANGER CETTE SALETE DE DECK DE 500 CARTES. Ça peut vraiment prendre du temps, c’est un peu frustrant et c’est dommage. De mon côté, j’ai décidé de ne pas changer la répartition des séries pour les premières parties (histoire de voir passer les cartes au moins une fois ou deux…) et du coup la mise en place est grandement accélérée. Mais ça reste un monstre.
  • On peut trouver, surtout en regard de l’intensité des phases de deckbuilding, que les phases de tournoi sont un peu plates. C’est un peu vrai, et clairement, alors qu’on aurait pu s’attendre à l’inverse, ce ne sont pas ces phases les plus intenses et les plus intéressantes. Si vous voulez une comparaison, pensez aux phases en temps limité, puis à la phase de résolution de X-Com le jeu de plateau.
  • Le livret de règles aurait vraiment besoin d’être refondu entièrement. Il est agréable à lire et explique relativement bien les règles, mais on sent bien qu’il a été fini trop rapidement, des choses sont répétées, certaines règles qui ne servent plus à grand chose ont été conservées ce qui fait qu’on se pose beaucoup de questions sur le pourquoi de leur présence, etc.
  • Concernant les règles : comme tous les jeux de cartes à pouvoir, les cartes sont là pour tricher avec les règles et les collisions sont monnaie courante. Un grand nombre de questions n’ont pas trouvé de réponse précise dans les règles, et certaines règles maison ont du être ajoutées. Je déteste devoir écumer les forums BGG en milieu de partie pour résoudre un différend entre joueurs, mais cela nous est arrivé assez souvent sur les premières parties… Dommage.

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Maintenant, ce qui fait que je suis tombé raide dingue de ce jeu :

  • L’ambition du jeu est juste folle : simuler un autre jeu. J’adore quand un designer se lance ce genre de défi, et là, force est de constater que cela marche de manière incroyable : moi qui déteste le metagame dans les jeux de cartes, je m’amuse comme un petit fou à martyriser mon cerveau pendant 20 minutes pour construire mon deck. Les illustrations, les légendes des cartes à hurler de rire nous plongent dans un monde baroque et foutraque dans lequel on aurait bien envie de se plonger plus souvent.
  • Le travail d’édition de ce jeu est juste hallucinant. Messieurs de chez Iello, qui avez commis la version française de Codenames et pas voulu changer les deux, trois trucs un tout petit peu pénibles de la version originale, prenez-en de la graine… (après quand on adapte on a parfois peu de marge de manoeuvre. Si c’est le cas : sorry !).
  • Les mécaniques de jeu sont extrêmement originales, du jamais vu (pour moi) et les manipuler lorsqu’on construit son deck est un pur bonheur.
  • Même si elles ne sont pas aussi intéressantes que les phases de deckbuilding, je trouve que les phases de tournoi, lorsque les joueurs choisissent d’interagir entre eux, sont vraiment bien. Deux coups de génie dans le design à ce niveau :
        – On ne jouera que 6 cartes sur les 8 qu’on a sélectionnées, ce qui donne de la marge de manoeuvre, et augmente largement le processus de décision PENDANT le tournoi. Il faut bien réfléchir au bien fondé de rester sur la stratégie qu’on a prévue quand on voit celle de ses adversaires se mettre en place. Le fait de faire déjouer un adversaire parce qu’on a décidé de changer de stratégie en plein vol est super satisfaisant.

        – Comme on va jouer 3 tournois d’importance croissante (en termes de nombre de points de victoire) on va pouvoir s’adapter entre deux tournois au deck de l’adversaire, en prenant juste une ou deux cartes (ou accessoires) qui vont mettre des grains de sable dans ses rouages, et donc le forcer lui aussi à s’adapter, même si on l’a vu sortir un deck surpuissant lors d’un tournoi, il y a fort à parier qu’il va devoir le modifier un peu, puisqu’il ne pourra plus compter sur l’effet de surprise de ses cartes / combos de cartes.

  • Le jeu est un OLNI (Object Ludique Non Identifié) et je dois avouer que c’est vraiment ma came.
  • Globalement, le jeu a convaincu tous les joueurs (bien choisis) à qui je l’ai fait essayer. 2h – 2h30 n’est pas si long en regard de la durée moyenne de nos parties, et cela tient très facilement dans une soirée jeu.

 

 

Voilà, j’espère que j’ai réussi à vous donner une idée de ce qu’est ce jeu. Il est un peu difficile à approcher et à appréhender, mais il en vaut vraiment la chandelle.

Un second kickstarter a permis de le ré-imprimer (très peu de copies restaient pour le circuit de distribution après le Kickstarter). C’est un jeu à double tranchant, il pourrait ne pas vous parler du tout, mais s’il vous parle, préparez-vous à vivre une expérience ludique hors du commun !

Certains disent que l’imitation est la forme la plus élevée de flatterie : si c’est bien le cas, on doit pouvoir imaginer que beaucoup de JCC ont cherché à capitaliser sur une formule qui rapporte des sousous dans la popoche par copie vile et éhontée rendu un hommage vibrant et appuyé à Magic. De mon côté, je pense qu’ils ont tort est que la forme la plus élevée, le meilleur hommage qu’on pouvait faire à Magic est ce que nous propose Brad Dalton avec Millenium Blades. Le jeu est à la fois une déclaration d’amour à Magic, et un travail de passion absolue.

Ce designer continue de m’étonner, et j’espère que lui et sa maison d’édition vont continuer à mettre sur le marché des jeux aussi originaux.

 

Millenium Blades

Un jeu de D. Brad Talton, Jr.
Illustré par Fábio Fontes
Edité par Level 99 Games
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 04-2016
De 2 à 5 joueurs
A partir de 12 ans
Durée d’une partie entre 80 et 120 minutes

Crédits photo : Review de Milena Guberinic

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26 Commentaires

  1. TheGoodTheBadAndTheMeeple 29/08/2016
    Répondre

    Très bon ! Mais hélas, comme tout jeu de niche, avoir un groupe de joueurs prets à s’y consacrer est inexistant. Je ne savais pas que le jeu etait un simulateur de tournoi magic, etje trouve ça proprement énorme.

  2. Wraith75 29/08/2016
    Répondre

     

    Salut TSR,

    Ah, voici donc ce JP dont j’avais rêvé l’autre fois (private joke, cherchez pas) !

    Finalement, je préfère que ce soit toi qui t’y sois collé.
    Le JP de celui-ci me démangeait, mais déjà, j’étais un des 10 backers européens à recevoir le jeu avec deux mois de retard, et en plus autant que ce soit fait par quelqu’un ayant de l’expérience des JCC.

    Au passage, c’est Brad Talton, c’est pas la 5ème Dalton 😉
    Et il ne ferait pas un peu concurrence à ton dieu Vlaada ?

    Pour revenir à MB, je suis fou, j’avais pledgé aussi directement pour l’extension (qui doit arriver plus tard) et même pour les promo packs supplémentaires lors de la réédition il y a quelques semaines.

    +1 pour Fabio Fontes. Pendant le KS, en voyant des previews des cartes, j’étais pas convaincu, mais maintenant j’adore, ça colle parfaitement à l’univers du jeu.
    Moi qui aimais bien Upper Deck (pour le fait d’avoir publié Legendary, que j’adore), je les enverrais bien crever dans un trou dans le désert pour nous sortir des jeux illustrés de façon aussi immonde que Legendary Encounters Firefly (j’ai vomi, et je pleure en même temps tellement c’était insta-buy pour le thème, mais que c’est tellement moche que je me suis résigné à ne pas l’acheter, snif).
    Quand on voit des gens comme Monsieur Fontes, Jakub Rozalski (Scythe) ou Fernanda Suarez (Ashes, Dead of Winter), qui préféreraient se suicider plutôt que de bâcler une illustration, pitié, donnez-leur une augmentation de suite !!!  Désolé, fallait que ça sorte =)

    Egalement, question humour, ils ont fait fort, impossible pour moi de comprendre toutes les références et tous les clins d’œil, mais il y en a énormément. Un des meilleurs est le nom de l’éditeur de Millennium Blades (dans le jeu) : Shamans of the Midwest, en référence donc à Wizards of the Coast.

     

    Les billets, quelle saloperie ! J’ai passé 4 heures à l’assemblage (en regardant la télé). Rassurez-vous, c’est tout sauf compliqué, c’est juste long (800 billets papier quand même à assembler en liasses de 10), mais ça donne très bien ensuite. On pourrait peut-être même les réutiliser pour d’autres jeux.

     

    Enfin, moi qui ne me suis jamais vraiment intéressé aux JCC, j’ai craqué pendant le KS sur ce pari complètement fou de Brad, qui avait déjà prouvé qu’il était plus que compétent, en plus d’être génial.
    J’avoue, Rahdo est aussi passé par là, mais j’ai quand même longuement hésité.

    Depuis que j’y ai joué pour la première fois, je ne regrette pas le moins du monde mon achat, une excellente expérience de jeu !
    Et je peux témoigner que quand on a trois camarades de jeu qui aident à tout retrier, c’est faisable en 10 minutes (même problème qu’avec Legendary en fait, pareil pour le setup).

    Ah oui, moi je ne sleeve aucun de mes jeux (j’entends déjà les sifflements de certains), mais si vous le faites ici, d’abord bonne chance pour mélanger, ensuite votre paquet de cartes du magasin va s’écrouler un nombre incalculable de fois par partie, ou alors prévoyez un « card holder » !

    D’accord pour les règles, il y a énormément de questions sur BGG, c’est assez ennuyeux, mais en même temps, je peux comprendre que c’est totalement impossible de prévoir toutes les interactions entre les cartes. Mais certaines questions étaient prévisibles et auraient pu être clarifiés dans le livret de règles.

    Encore merci pour ce JP, je suis aussi enthousiasmé que toi, un de mes meilleurs achats de ces dernières années, encore faudra-t-il trouver des joueurs avec lesquels le ressortir.
    Franchement, les gens qui dénigrent systématiquement les jeux issus de Kickstarter ne savent pas ce qu’ils ratent parfois.

     

    • atom 29/08/2016
      Répondre

      C’est pas son dieu, c’est notre dieu a tous ^^
      Je ne sais pas si je pourrais jouer un jour a ce genre de jeu, mais je comprends l’intérêt. c’est vrai qu’en lisant ton Just played ça donne envie, mais je serais seul dans ce cas la. J’ai adoré Magic et je n’y jouais qu’entre amis pas de tournois  mais même comme ça c’était un piége, car tu as sans arrêt envie de renouveler changer ton jeu tester de nouveaux trucs.

      Sur les illustrations c’est vrai que certains éditeurs se donnent les moyens de faire des choses qui sortent du lot, je pense aux superbes illustrations de Eric Sabee sur Ascension ou du nouveau illustrateur Aaron Nakahara. Legendary c’est juste honteux vu le prix.

      J’ai mis Millénium blade en wish pour le cas ou un jour je le vois pour pas l’oublier, mais je n’y crois guére.

    • TSR 29/08/2016
      Répondre

      Rhaa c’est vrai j’ai écorché le nom de Mr Talton – oops. Je pense que la diligente rédaction va corriger cela :).

      Mais oui, c’est l’un de mes designers préférés, même s’il n’a pas la régularité d’un Chvaatil, ou la flamboyance d’un Eric Lang. Mais là j’ai fait le tour de mes designers préférés :p

  3. Marco Poliakhoff 29/08/2016
    Répondre

    Salut a toi et excellent article (bon j’avoue je me suis arrêté au début de l’explication de Millenium Blade, la mécanique du jeu  ne me plait pas du tout, ni les illustrations).

    Par contre tellement vraie la partie sur Magic MTG…. Rien a dire. J’y ai passé 3 mois, le temps de voir, j’ai dépense beaucoup d’argent pour tenter de m’incruster dans le méta des tournois (T2) et j’ai été dégoûte parce que de toute façon, malgré mon budget élevé, baaaaa… ça n’étais pas assez. Ca bouge trop vite, et si tu n’as pas la carte a 40€ en 4 exemplaires et bin t’es largué. Non merci.

    Par contre si tu (si VOUS) aime(s)z ici les jeux de deckbuildings sérieux et sympa, il y a ASHES les Héritiers du Phénix. Une boite de base avec TOUTES (je dis bien TOUTES) les cartes en 3 exemplaires, pas de boosters, juste 2 extensions qui sortent tous les 3 mois (comptez 10€ pièce) et BASTA !

    Plus de problème de mana, de main de départ, le jeu a réglé toutes les imperfections de Magic MGT et la communauté ne cesse de grandir !!

    A vous de jouer ?

    • Wraith75 29/08/2016
      Répondre

      Tout à fait d’accord, Ashes est excellent, mais Millennium Blades aussi, c’est juste pas comparable, malgré que ce soient deux « jeux de cartes pas à collectionner ».
      Ashes est clairement moins « niche » que MB. L’importance du deck building est indéniable dans les deux cas, mais Ashes, comme Magic, est un jeu fait pour les tournois, tandis que MB est fait pour s’éclater entre amis geeks (ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas s’amuser dans un tournoi, mais pas pareil).
      En plus, vas-y pour faire un deck Ashes en 7 minutes  =)

      • atom 29/08/2016
        Répondre

        J’ai l’impression que Ashes c’est le jeu que j’aurais aimé il y a 10 ou 15 ans. mais aujourd’hui je n’aurais pas la patience de me coller a ça.

        • Wraith75 29/08/2016
          Répondre

          Non, faut pas hésiter, parce qu’en fait, il y a des decks pré-construits, donc si tu joues en famille ou entre amis, tu peux sans problème jouer comme cela, et en plus tu as plein de gens qui proposent leurs decks sur le site de Plaid Hat (entre autres), donc tu ne dois pas passer des heures à construire ton deck toi-même. Ce que je ne fais pas, suis pas assez fort pour cela.

  4. fouilloux 29/08/2016
    Répondre

    J’avoue avoir peu joué à Magic, mais le peu de joueurs que j’ai croisés correspondaient pas mal à la description que tu en fait, idem pour le metagame. Autant y passer du temps sur un seigneur des anneaux JCE ça me pose pas de problèmes, autant sur Magic, bof.

    Bon je crains de ne pas avoir le public pour millenium blade, et c’est bien dommage!

  5. eolean 29/08/2016
    Répondre

    Une mise en abime intéressante et gonflée ! Fallait oser le faire ce coup là. Et il semble plutôt bien fait en plus !

    Merci pour la découverte ^_^

  6. trode 29/08/2016
    Répondre

    Je cautionne à 99% ce sujet. J’ai pledgé le reprint en prenant toutes les options possibles, les yeux fermés (enfin Rahdo + le fait que je suis déjà fan de BattleCON). Il me tarde de recevoir ce truc, même si je sais d’avance que tous les joueurs de mon groupe ne vont pas accrocher (tant pis pour eux). J’ai peur aussi de la question du sleevage. En général je sleeve automatiquement tout ce que j’achète, mais là la pile va faire 50 cm …

    Et super article en passant, je trouve juste dommage de pas mentionner le concept de JCE qui a bien fait évoluer le milieu (Netrunner quoi !). Il y a même des jeux hybrides maintenant (The Spoils par exemple, qui selon les extensions est JCC ou JCE).

    • TSR 29/08/2016
      Répondre

      Hello et merci 🙂

      C’est vrai que je n’ai pas mentionné les JCE qui sont un joli « go-between » entre les JCC et les jeux de cartes plus traditionnels. Mais si je dois être honnête, la seule grosse différence, c’est que tu sais ce que tu achètes et que tout le monde est égal devant la rareté des cartes. Ce qui peut être un avantage ou pas, si on considère que parfois, il faut acheter plusieurs exemplaire de la même boite / extension pour pouvoir mettre les N exemplaires autorisés de telle carte dans son deck, alors qu’il n’y en a qu’une par boite…

      Après, les JCE compétitifs sont devenus aussi assez peu abordables. Si je prends Android:Netrunner (pas acheté Ashes même s’il me faisait de l’oeil, car très peu de chances d’y jouer, je ne joue presque jamais à 2) c’est un jeu que je trouve absolument fantastique, le meilleur jeu de cartes que je connaisse. Le jeu est trop compliqué pour que je l’explique à quelqu’un, puis on fait une partie (honnêtement il faut bien une heure ou deux pour bien expliquer comment ça marche) et j’ai depuis longtemps lâché la rampe des extensions et je n’ai aucune envie d’y jouer en compétitif (me faire fesser par Kevin, 7 ans, non merci). Du coup je n’y joue pas plus qu’à Magic.

      Au moins, je trouve qu’avec la boite d’Android:Netrunner on a vraiment de quoi jouer si on veut y investir du temps (il y a plein de factions disponibles), alors que le seigneur des anneaux (je n’y ai joué qu’une fois ou deux avec des decks préconstruits par des spécialistes) j’ai l’impression qu’il faut lâcher de l’argent régulièrement si on veut que l’expérience de jeu ne ternisse pas trop vite.

      • trode 29/08/2016
        Répondre

        Il est vrai que le prix d’entrée est parfois un peu conséquent, mais les JCE ont l’avantage de pouvoir être plus facilement joué en casual (ou du moins hors tournois). Alors que le concept de JCC de salon j’y crois pas trop … Pour Android Netrunner, je joue principalement en Scellé ou en Draft, et du coup l’achat d’extension ne se fait que par plaisir de renouveler l’expérience, pas du tout pour « rester dans la course ». Pour le problème lié aux cartes présentes en x1 dans la boîte de base, c’est lié juste à FFG qui mène une politique de foutage de gueule intense, un vrai JCE digne de ce nom et bien édité doit pouvoir se jouer out of the box imho. (d’ailleurs y’a qu’à voir sur le seigneur des anneaux, ils recommandent d’acheter une deuxième boîte pour le jeu à 3 ou 4, juste pour avoir les roue de points de menace. à 40 € ou je sais plus combien le compteur de point, on comprend l’esprit de fond de cette société).

        Le seigneur des anneaux justement j’ai pas réussi à accroché, j’ai trouvé qu’on manquait de contrôle sur la partie, et le deck-building ne m’a pas donné envie. Dommage car l’idée de base (coop sur des scénarios) se prêtait bien au format.

        Ashes me fait de l’oeil depuis un moment par contre, je risque de me prendre le coreset d’ici peu pour me faire une opinion.

        • fouilloux 29/08/2016
          Répondre

          Blasphème!!!!!, au bûcher!

          Bon, sérieusement, pour les JCE, FFG abuse en fait que sur les boîtes de base. Pour toutes les extensions il y a bien les 3 cartes nécessaires. Même si ça fait râler, il faut remarquer que ça permet d’avoir plus de choix dans les cartes des boîtes de bases. Certes, pour le SdA par exemple, c’est clairement les plus puisantes qui sont pas en 3 exemplaires (à l’exception de Brok poing d’acier que tout le monde apprécie de n’avoir qu’en un seul exemplaire), mais comme on est sur du coop, c’est stimulant du coup de trouver des alternatives. Je joue depuis hyper longtemps avec une seule boîte de base.

          C’est vrai par contre qu’on a vite fait le tour de la boîte de base, entre un scénario trop simple et deux autres hypers difficiles. Après, on peut commencer directement par les derniers cycles et se faire des decks hyper sympas, ou prendre les extensions saga pour le même résultat. Mais s’il est vrai que comme c’est un jeu à scénario, quand tu as fait le tour d’un scénario tu en a fait le tour, et je pense qu’il revient plus rapidement cher que netrunner. (Mais ça reste le meilleur jeu du monde ;-p)

  7. Varlsack 29/08/2016
    Répondre

    C’est malin de nous mettre l’eau à la bouche comme ça mais du coup on fait comment pour le trouver en France maintenant !?

    /neeeeeeeeeeeeeed

    • trode 29/08/2016
      Répondre

      Il peut être commandé sur le site de level 99 games, mais les frais de port font très très mal …

  8. Varlsack 29/08/2016
    Répondre

    Ils me font une estimation entre 65 et 80 $ de shipping cost… ouch !

  9. TSR 30/08/2016
    Répondre

    Ils y en aurait sur amazon.com. J’ai un compte premium, ils me le font à 61.84$ dans frais de port… Là, c’est carrément une aubaine…

    • Varlsack 01/09/2016
      Répondre

      je suis allé voir mais après avoir renseigné mon adresse, ils m’indiquent qu’elle n’est pas éligible :/ Plus qu’à espérer que certaines boutiques en ligne aient pledgé quelques boites

  10. Wraith75 30/08/2016
    Répondre

    J’ai fait le premier KS avec un triple pledge avec deux amis pour trois jeux de base et trois extensions, ça nous était quand même revenu à +- $80 de fdp pour la Belgique, heureusement à partager en trois.
    Sinon, j’aurais pas fait le KS.

  11. trode 16/02/2017
    Répondre

    Les pledges vont partir d’Angleterre ! Youhou, je vais pouvoir tester ça d’ici peu et commencer à économiser pour des sleeves !

  12. Sylvain L. 01/03/2017
    Répondre

    Magic etant sorti en 1993 https://en.wikipedia.org/wiki/Limited_Edition_(Magic:_The_Gathering) y jouer en 1991 c’est vraiment pas mal !

    Sinon techniquement ça caricature plus Yu Gi Oh que Magic au vue de la charte graphique. Mais bon; il est de bon ton de critiquer MtG en prenant un air inteligent et de proposer des LCG certes corrects mais qui sont très loin de la complexité de Magic. Soit dit en passant l’aspect thune / cartes chères disparait completement dans le jeu compétitif ou la plupart des joueurs ne sont absoluments pas colectioneurs et se font preter leurs cartes par des joueurs plus occasionels justement.

    • TSR 04/03/2017
      Répondre

      Effectivement, MTG est sorti en 1993, merci pour la correction ; je me suis fié à mes souvenirs brumeux d’en quelle classe j’étais quand j’ai découvert ce jeu mais visiblement c’était plus tard que dans mes souvenirs. Ca ne m’aurait pas couté chezr de vérifier sur Wikipedia, merci de m’avoir corrigé.

      Concernant ta posture sur la caricature, je ne suis pas certain de comprendre. Millenium Blades n’est pas du tout une caricature mais au contraire un véritable hommage, clairement le designer a expliqué qu’il était un peu nostalgique de l’époque où il y jouait et il a mis plusieurs années de développement dans ce jeu.

      Personnellement, je n’ai pas trop accroché sur MTG pour les raisons que j’ai expliquées dans l’article et sur lesquelles je ne vais pas revenir, mais toi et tes 20 millions de potes doivent avoir une bonne raison pour apprécier le jeu.

      Merci aussi pour les précisions sur le budget et le jeu compétitif.

  13. trode 03/03/2017
    Répondre

    Bon ça y est, j’ai testé, j’ai adoré, ce jeu est super. Je suis bien content d’avoir pris le full pledge pour tenter plein de configs de sets différents

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