Volfyirion : Le sourire du dragon

Volfyirion est un deck-building par Alesandro Veracchi édité par Tabula Games – maison que vous connaissez peut-être pour Mysthea, Barbarians ou le projet Icaion.
Il a été financé sur kickstarter et les backers ont justement reçu leur jeu depuis peu. Il est aussi disponible en boutique en version française grâce à Légion Distribution. Un deck-building en 1 contre 1, mais aussi un mode solo et un mode coopératif, vous pouvez même jouer en 2 contre 2 si vous avez deux boites. Alléchant, non ?

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L’intrigue de Volfyirion se situe dans l’univers de Mysthea et Icaion sus-cités. Tabula Games fait partie de ces éditeurs qui créent un univers riche et le font vivre à travers plusieurs de leurs jeux. Travis Anderson, est lead artist chez Tabula, c’est lui qui a donné sa vision de ce monde étrange et magnifique sur tous ces jeux, et on ne peut pas dire qu’il manque de talent en tant qu’illustrateur.

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Mais revenons à Volfyirion. Qu’allons-nous y faire ? Dans sa version compétitive le but du jeu est de détruire les 3 cités de l’adversaire. Chaque joueur a les mêmes cités de valeur 8, 9 et 10, symbolisant la valeur de défense de la cité. Si on égale ou dépasse cette valeur, la carte cité est détruite. Mais Volfyirion (le dragon) lui-même peut aussi détruire une cité adverse si l’on arrive à le soudoyer pour l’envoyer faire le sale boulot chez l’adversaire.

 

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Les forces en présence

Comme dans tout deck-building nous avons un même deck de cartes et nous allons le renforcer en achetant des cartes dans la rivière de cartes pour optimiser notre main. Le jeu propose 3 ressources. C’est avec l’ordre que nous allons engager de nouvelles cartes. Le combat nous permet de combattre dans l’antre de Volfy (pour gagner d’autres types de cartes) ou de détruire la cité de l’adversaire, et enfin le savoir est un autre type de ressource, d’abord il nous permet d’attirer le monstre sur un adversaire, mais aussi d’avoir un peu de contrôle sur le flux de la rivière. En effet on peut en dépenser deux pour enlever une carte de la rivière et trois pour placer la suivante dans la rivière. Bien appréciable.

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La tour prend garde, prend garde à toi

Nous pouvons augmenter la défense de nos cités avec des cartes gardes (une fois jouées celles-ci sont placées sur la cité et servent de chair à canon si la ville venait à être détruite). Les Bâtiments nous donnent des effets permanents et se posent aussi sur notre cité.

 

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Le garde nous offre une défense de 5 et la cité 1 d’ordre et 1 de savoir permanent.

 

Qui trop combat le dragon devient dragon lui-même

Le dragon veille dans son antre, mais nous pouvons l’attaquer ou plutôt attaquer les deux cartes merveilles qui nous sont présentées : elles nécessitent une force de valeur 3 à 6 et une fois combattues, rejoignent notre deck. En sus quand on combat Volfyirion on peut détruire une carte de sa main : et oui c’est une bonne façon d’épurer son deck. Mais une fois en jeu, ces cartes vont nous donner un effet et elles resteront sur notre zone de jeu jusqu’à ce qu’elles soient désactivées ou que l’on décide de les sacrifier pour leur autre effet. Certaines vont donc donner plus de force, d’autres du savoir et en les sacrifiant permettent de donner un avantage immédiat comme détruire une forteresse ou un garde.

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Combos

Nous pouvons en venir au point le plus intéressant, les combos. En effet, la plupart des cartes ont une bannière avec un liseré d’une couleur, verte, rouge ou violette. Et en plus d’avoir un effet primaire elles ont aussi un effet secondaire qui se déclenche si l’on a joué une carte de la couleur requise. C’est ainsi que l’on va pouvoir augmenter notre force, notre savoir ou nos points de commandement, mais aussi accélérer notre deck en piochant des cartes ou épurer notre deck. Après quelques tours de jeu, on va pouvoir en déclencher en cascade, d’autant que les cartes de bâtiments restent sur la cité et nous permettent donc de les déclencher de plus en plus facilement.

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Décisive Strike me donne 2 en combat + 2 si je joue une carte avec une bannière rouge.

 

C’est bien là où le jeu est malin car ces cartes (gardes, bâtiments ou merveilles) peuvent être sacrifiées à tout moment pour leurs effets et donc nous donner le dernier point d’attaque qui nous manquait pour détruire sa cité, ou le garde adverse avant d’attaquer sa cité (je rappelle que le garde fait office de chair à canon et protège la cité). On n’a que l’embarras du choix. On peut aussi casser les combos en détruisant la cartes bâtiment d’un adversaire.

 

Au final

Si l’iconographie de Mysthea nous a donné du fil à retordre, celle de Volfyirion est plus limitée et on finit par se l’approprier rapidement.
J’aime beaucoup le travail graphique de Travis Anderson. Il a une patte bien à lui avec des jeux de lumière et d’ombre très riches et il est pour beaucoup dans l’ambiance de ces jeux. Le meeple dragon (mister Volfy) qui se déplace est lui aussi très classe en plus d’être pratique !

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Les deck-buildings à rivière offrent un certain opportunisme qui peut déplaire à certains, mais en contrepartie cela permet de créer de la variété. Il arrive cependant que la rivière soit peut clémente avec un joueur et dans ce cas il va y avoir un effet win to win qui peut être très violent. On l’a vécu par deux fois, deux parties où un joueur n’arrivait pas à construire son deck, pendant que l’autre réussissait à le cycler efficacement dans son intégralité. C’est très énervant, mais au final c’est inhérent au principe de la rivière. Malgré cela, je préfère les deck-buildings à rivière, car ils nous obligent à nous adapter.

On ressent une vraie montée en puissance, et c’est agréable de peaufiner son deck dans la direction de son choix (en fonction aussi de la rivière donc). Entre le savoir et les cartes que l’on peut détruire, on a une bonne sensation de contrôle des événements. Il faut aussi avoir l’œil sur les cartes que votre adversaire va acquérir sans quoi vous risquez de perdre rapidement. En effet, s’il a beaucoup de savoir il va pouvoir déchaîner le dragon sur vous et si vous ne pouvez pas le contrer, vous ne pourrez que constater les dégâts devant le saccage de votre cité… Surtout que le garde ne protège absolument pas votre cité de l’attaque du dragon, il périt avec !

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Carte cité côté détruit

 

Là où le bat blesse, c’est qu’au bout de quelques tours on est rapidement perdu entre les différentes ressources du jeu. Il y en a trop. En plus, on peut aussi en gagner en sacrifiant une carte, cela nous pousse à la réflexion et nous fait perdre encore en fluidité. L’auteur et l’éditeur en sont conscients car ils ont réalisé une petite application smartphone où l’on peut décompter ses ressources. Pour ma part j’ai préféré une version physique, avec des cubes en bois que l’on déplace. Merci à Michael de l’avoir réalisé pour moi sur Photoshop (dispo sur la fiche du jeu).

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Nous avons essayé les différents modes, et n’avons pas été convaincus par le mode coopératif. Trop dépendant des cartes dans la rivière. Soit nous avons roulé sur le jeu sans que ce pauvre dragon ne puisse rien faire, soit il nous a tous cramé sans peine. Les deux premiers tours sont primordiaux et si l’on joue de malchance on ne peut vraiment rien faire. Est-ce que ce mode a été vraiment assez testé ? On n’a pas encore tenté le mode par équipe qui nécessite deux boites (et 4 joueurs) mais ce n’est que partie remise.

Sachez aussi que plusieurs variantes sont disponibles. Le rajout de cartes saboteurs pour pourrir la main de l’adversaire, des cartes bonus de départ qui offrent une petite asymétrie, des cartes ruses qui s’activent quand le joueur réalise un certain effet.

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Pour résumer, Volfyirion est plutôt un bon deck-building en un contre un, dans la lignée des Star Realms ou Shards of Infinity. Il possède les défauts et qualités des jeux à rivière. À notre tour nous avons plusieurs possibilités et nous sommes relativement maître de la partie, mais cela crée un peu d’analysis paralysis et il n’est pas rare qu’il devienne compliqué de suivre le compte de nos ressources (c’est vraiment ça qui a dérangé mes joueurs). Si je lui préfère néanmoins Shards of Infinity qui est un cran plus direct, on ne peut nier que Volfyirion a ses qualités propres.

 

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4 Commentaires

  1. Tasmat 02/09/2019
    Répondre

    Vu la taille du jeu, je me le prendrais bien pour du solo tout terrain.

    Avez-vous (as-tu) testé le solo ?

  2. keltys 03/09/2019
    Répondre

    Merci Atom ! Mais au vue de ton retour, on va attendre tranquillement la sortie de l’extension de Shards of infinity qui introduira le mode solo.

  3. pierre boulet 11/09/2019
    Répondre

    Bon

     

    le problème de la version solo c’est qu’il y a au moins deux martingales. je ne vais pas donner les astuces, mais l’idée c’est que l’on peut contrôler quand le dragon attaque , et combien de carte il peut utiliser pour attaquer , le principe est qu’il ne peut pas gagner , puisqu’il n’ a jamais assez de carte pour infliger des dommages aux villes

    a vous de trouver l’astuce

  4. Umberling 11/09/2019
    Répondre

    Je n’ai pas tellement accroché. C’est bourré de bonnes idées, mais on passe plus de temps à manipuler son deck qu’à faire des choses importantes. Et il faut un peu faire de tout pour vraiment réussir ; le ressenti des parties sera souvent identique.

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