Illustré par Anastasia Meilous, Max Banshchikov, Rafał Szyma
Edité par Portal Games
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 2015-08
De 2 à 5 joueurs
A partir de 8 ans
Durée d'une partie entre 45 et 60 minutes
Thèmes : Humour, Maritime, Pirate
Mécanismes : Affrontement, Combinaisons, Dés, Placement, Tuiles
Types de jeu : Jeu de dés
Complexité du jeu : Amateur, Familial
Nombres de parties jouées : 3
Configurations testées : 2, 3, 4 joueur(s)
IntroductionRattle Battle Grab the Loot qui a été traduit par Edge sous le nom de Galions canons et doublons est un jeu de dés pour 2 à 5 joueurs à partir de 8 ans.
Il se joue entre 45 et 90 minutes d’après la boîte, comptez (bien) plus pour une première partie, et plutôt les 90′ que les 45′ une fois que vous vous y retrouverez.
On va lancer les dés dans la boîte de jeu qui sert de décorum marin et on va résoudre la bataille en activant nos dés, qui symbolisent les bateaux. Vous ramenez ensuite votre butin au port et l’échangez afin d’améliorer votre navire, d’embaucher de nouveaux membres d’équipage, ou le donnez au Roi des Pirates pour obtenir des points de victoire.
Vous avez le Just played et le Ludochrono sur la fiche.
ContexteJ’avais entendu parler de ce jeu avant la GenCon, je dois dire qu’il m’intriguait.
J’ai eu la chance que les collègues en aient ramené un exemplaire d’Indianapolis et je me suis donc empressé de le « réserver ».
Pour l'heure j'ai testé le jeu avec un public gamers & casuals, je compte l'essayer avec mon fils (6 ans 1/2, habitué aux jeux).
ACCESSIBILITE DES REGLES 
15,5
Très beau livret de règles, coloré, lisible, aéré et bien illustré. Les exemples sont clairs. Et quelques touches d’humour en prime !
Mais on peut dire qu’on s’attend à moins de règles pour un simple jeu de dés.
La réglette pour mesurer les distances entre les bateaux peut également faire peur pour un jeu censé être simple, mais on s’y fait.
Une règle est assez peu intuitive, celle du tir : pour tirer, il faut soit un résultat "canon" sur un de ses dés + un canon sur son galion, soit deux canons sur le galion, et on peut alors tirer à partie de n’importe lequel de ses bateaux.
Il n’y a pas d’aide de jeu à proprement parler, c’est-à-dire pas de carte individuelle par joueur, mais la dernière page du livret résume tout ce qu’il faut savoir, et le fond de la boîte (qu’on a donc en permanence sous les yeux, puisque c’est le plateau de jeu) reprend les 10 phases d’un tour.
Il y a une petite erreur, sur la répartition du nombre de parts de butin dans la boîte (erratum). Je précise, il ne s’agit ici que des chiffres qui étaient incorrects, les parts de butin « physiques » sont en nombre correct dans la boîte. J’imagine cependant que cela sera corrigé dans la version française (quoique les chiffres indiqués sur le site de Edge sont les mauvais).
QUALITE DU MATERIEL 
16,5
Magnifique matériel, de bonne qualité, couleurs chatoyantes, dessins « cartoon », sans être « trop mignons » comme c’est malheureusement la tendance dernièrement.
Notons que les pièces en métal étaient réservées aux exemplaires vendus à la GenCon, déjà ceux d’Essen n’en avaient plus et la version de Edge a également des doublons en carton.
Il n’y a pas d’insert, mais comme le fond de la boîte est le plateau de jeu, ce serait gênant dans ce cas, quoiqu’un insert facilement retirable aurait été sympa.
D’ailleurs, c’est fait, Broken Token s’y est mis. Mais bon, comme tous leurs inserts, ce n’est pas donné : $35…
C’est très agréable d’avoir une représentation physique de chaque pièce d’équipement qu’on achète et de pouvoir l’installer sur son galion.
En fin de partie, aucun galion ne ressemble à un autre et certains sont assez « épiques ».
THEME 
13,5
Une fois passé le cap de se dire qu’un dé est un bateau, le thème est assez évident, avec les batailles navales, les achats au port, la construction du bateau...
Les belles illustrations renforcent le thème.
Selon les joueurs bien sûr, il peut y avoir une très bonne ambiance autour de la boîte/plateau, suite à des navires ennemis « volés » à la barbe d’autres joueurs (le mieux étant de tirer sur un bateau qui allait être abordé au tour suivant par un adversaire :-) ). Ergh !!
DUREE DE VIE 15
Là, soulignons que le fossé va tout de suite être creusé entre ceux à qui le hasard ne fait pas peur, et les autres.
Donc on peut très bien le jouer en familial, avec des casual gamers ou des gamers, mais ces derniers doivent accepter d’avoir peu de contrôle sur le déroulement de la partie. À cette condition, il y a moyen de bien s’amuser.
Ignacy le décrivait comme « le jeu que les gamers aimeront jouer avec leur famille », ben je dirais que ça dépend donc des gamers ;-)
Question rejouabilité, il y a deux mini-extensions et, de toute façon, vu le mécanisme du jeu avec les dés jetés dans la boîte, les scénar et toutes les améliorations, aucune partie ne se ressemble.
MECANISMES 12,5
Il y a beaucoup d’interaction au cours de la partie. Le second scénario, Pirate Wars, fait que les joueurs peuvent s’attaquer directement. Mais déjà dans le premier, l’interaction vient du fait de la course entre ceux-ci pour couler au plus vite les bateaux ennemis.
Il ne faut pas oublier que la source de points de victoire principale du jeu est 1 pièce d’argent (= 1 PV en fin de jeu) par bateau coulé ou abordé.
Autrement, les PV peuvent venir des cartes « marins » jaunes, si le joueur répond à la condition énoncée (par exemple, il doit avoir au moins 4 améliorations en fin de partie + bonus de PV s’il est le joueur qui en a le plus), des « crazy adventures » (aventures/jeux basés uniquement sur quelques lancers de dés) et de l’échange de deux parts de butin contre une pièce d’argent.
Donc (vu dans une de mes parties), un joueur qui n’a investi qu’un dé dans une aventure, contre 2 et 3 des autres joueurs, peut être extrêmement chanceux en obtenant un « 6 » et en étant tombé près des bateaux ennemis, et en remporter trois sur les quatre à la phase de la bataille navale. Les dés des autres joueurs étaient tombés trop loin pour soit tirer sur ces bateaux-là, soit les aborder.
Bref, question stratégie, à part le fait de s’orienter vers les PV qu’apportent vos cartes "marins" jaunes (quand on a la chance d’en avoir tiré) et investir dans de bons équipements et upgrades (de toute façon limités tous deux à un par visite au port), c’est assez limité.
Mais, encore une fois, ce jeu n’a jamais prétendu être un jeu de stratège.
On peut quand même déplorer une durée de partie assez conséquente pour un calibre se voulant familial. Surtout pour une première partie, à moins d’avoir quelqu’un à table y ayant déjà joué, les retours aux règles risquent d’être obligatoires. Comptez au moins deux heures je dirais, ce qui pour certains peut être très long (je répète, pas à cause de la durée des tours) notamment pour des gens qui apprécient peu un jeu fort dépendant du hasard.
On s’habitue cependant vite au rythme d’un tour. Ça peut paraître énorme 10 phases de tour, mais elles sont justement assez bien compartimentées pour qu’elles soient réalisables rapidement, certaines n’étant d’ailleurs pas réalisées à tous les tours, selon la situation.
Honnêtement, j’aime bien ce jeu.
Il est agréable à regarder et à manipuler, il a du charme, ses mécaniques sont très originales (même si, rappelons-le, dérivées de Pirates of the 7 Seas, sorti au même moment) et on peut passer un très bon moment.
MAIS, en même temps, je sais que je vais avoir du mal à le sortir, car je connais beaucoup moins de joueurs ouverts à un jeu si dépendant du hasard que de comptables/comboteurs/gestionnaires de kubenbois, pour qui Rattle Battle fera l’effet d’un crucifix sur un suceur de sang.
La durée du jeu n’arrangeant pas les choses. Les 45’ minimum de la boîte doivent cependant être atteignables avec des joueurs ayant au moins joué quelques fois, mais je tablerais sur au grand minimum une heure.
Je vous le recommande donc, toutes précautions gardées ! Vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenus.
En plus, il contient le second meilleur ultime tie breaker de l’histoire du jeu de société (après celui d’Arboretum, allez voir) : si les joueurs ne sont toujours pas départagés, ils prennent une photo de leur galion et l’envoient par mail à Ignacy, c’est lui qui nommera le vainqueur ! 8-)
- Qualité du matériel
- Qualité des illustrations
- Règles claires, même si imposantes pour un tel jeu
- Mécaniques super originales
- Fun
- Trop long
- Hasard omniprésent
- Livret de règles intimidant pour du familial
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