Salon pro Vichy, des jeux pour l’automne III : For a crown – Zenith – Town77 – Kraftwagen – Chandigarh – Biome

Troisième volet de nos pérégrinations ludiques au salon pro de Vichy. Vous pouvez retrouver les jeux déjà couverts dans ces deux premiers reportages ici pour

 Luz – Château combo – Cities – Avant garde – Surfosaurus Max – Tropicool. et pour BotanicusNunatakSuperstore 3000 Dicy Cards.

Il y a également des débriefs en vidéo : partie 1 et partie 2.

 

On vous parlait des trophées GBL (Groupement des Boutiques Ludiques), mais cette année à Vichy l’ALF (Association des Ludothèques Françaises) a également annoncé la Sélection des Ludothécaire 2024. Avec une nouvelle catégorie depuis cette année, le jeu vidéo.

Catégorie jeu d’exercice : Toupie magnétique « Jippi », fabrique par die Blechfabrik et distribuée par Toupie Shop
Catégorie jeu symbolique : cabinet médical en bois, fabriqué par Verbaudet
Catégorie jeu d’assemblage : Zig et Go Racer, édité par DJECO
Catégorie jeu de règles : Sur les traces de Darwin, de Grégory Grard et Matthieu Verdier, illustré par Maud Briand et David Sitbon, édité par Sorry We Are French.
Catégorie jeu vidéo : Dordogne, de Cédric Babouche, édité par Focus Entertainment et développé par le studio Un Je Ne Sais Quoi en collaboration avec Umanimation.
 

 

 

 

For a Crown

 

L’honneur et le trésor de la famille sont en jeu, alors est-ce que vous allez être gentils avec vos adversaires ? Si vous êtes ce type de joueuse, je veux bien jouer avec vous à For a crown ! Ce jeu n’est pas fait pour de tendres lapereaux. À chaque tour, on va investir dans une carte qui va nous apporter des bonus quand elle sera tirée. Le seul but étant d’être le plus riche. Pour cela la réputation compte, les coups bas sont permis (faire baisser la réputation des autres familles, leur piquer des rubis). 

La chance ça se forge, on investit dans une bonne carte, encore faut-il qu’elle sorte au bon moment, car la grande particularité de ce jeu est que les cartes de chacune des familles sont assemblées dans un même deck, qu’on mélange, ainsi que quelques cartes événement (revers de fortune), et on va révéler carte après carte les actions de la manche. On va tous jouer toutes nos cartes, mais on ne sait pas à quel moment elles se présenteront, et le destin de la famille pourrait en dépendre.

Une belle édition pour ce jeu méchant, nous avons tous un coffre où sont cachés nos rubis, car il vaut mieux pour bien pleurnicher auprès des autres familles qu’on est ruinée qu’ils ne connaissent pas notre fortune !

 

-Natosaurus

Un jeu de Maxime Rambourg
Illustré par Paul Mafayon
Edité par Repos Production

Sortie prévue début 2025

 

Town77

 

Chez Pixie, il y a du Oink, qu’on se le dise. On a pu jouer à Town 77 (nouvelle version de Town66), un compétitif qui propose un rythme de jeu assez particulier. Vous allez devoir construire, ensemble une ville formant un carré partagé de 7×7, en posant des mini tuiles depuis votre chevalet, chacune représentant une maison avec une couleur et une forme. La contrainte : il ne doit pas y avoir de maisons de même forme ou de même couleur alignées, que ça soit dans la colonne comme dans la ligne. Le jeu comporte 49 tuiles au total, une pour chaque combinaison possible de couleur/forme. Vous pouvez décider de réduire la taille de votre main, sans retour arrière possible. On joue tant qu’on peut continuer : si vous ne pouvez pas poser de tuile, vous êtes éliminé. Le but est ainsi de réduire la taille de sa main aussi bas que faire se peut et de jouer aussi longtemps que possible. La gagnante est en effet celle qui a été la seule à se débarrasser de toutes ses tuiles ou, en cas d’égalité, celle qui a joué le plus longtemps. À deux sûrement plus tactique qu’en multi, mais nul doute qu’il recèle d’une courbe de progression insoupçonnée. Petite mignardise pas déconnante. 

 

 

  – Shan

Un jeu de Anja WredeChristoph Cantzler
Illustré par Jun Sasaki
Edité par Oink Games

Sortie prévue en octobre

 

 Zénith

 

Deuxième jeu de l’éditeur franco-belge Playpunk, on a affaire à un titre bien plus costaud que Captain Flip, surfant sur de l’initié cette fois-ci. Zénith se joue à deux ou en équipe de deux, et c’est un jeu de tir à la corde : gagnez de l’influence sur 3x la même planète, 4 planètes différentes ou 5 planètes au total et c’est gagné.

Pour ce faire, à son tour, on joue une carte de sa main sur l’un des 3 plateaux : Planète, Leader ou Technologie, et on applique les effets de l’action déclenchée.  Zénith donne lieu à une montée en puissance, avec des technologies qui se réactivent à chaque passage de niveau, à des remises pour jouer vos cartes d’une même planète sur le plateau en question.

On sent que les retournements de situation sont à prévoir ; il faut remporter les planètes quand c’est possible, mais l’adversaire ne laissera pas la domination s’installer. Quelques petits bonus de course, opportunistes, favorisent les joueurs parvenant à prendre un objectif en premier.

Au final, il y a pas mal de choses à gérer : les crédits, le zénithium utile pour monter sur les technologies, la taille de main augmentable (plus de choix !) via le jeton Leader, et le timing de toutes vos actions… Et Zénith s’avère très satisfaisant dans ce qu’il propose.

Le jeu en équipe est plus long, mais le ressenti est bon. On peut communiquer sans se montrer ce qu’on a en main, parfois se donner des cartes, très utile surtout sachant que les joueurs ne peuvent chacun jouer que les cartes de trois planètes sur cinq sur le plateau Planète.

Une très forte impression de cette première partie. Il faudra attendre l’année prochaine pour voir le jeu en boutique.

 

proto de Zenith

-Natosaurus

Un jeu de Gregory GrardMathieu Roussel
Illustré par Naïade
Edité par PlayPunk

Sortie prévue courant 2025

 

Biome

 

Biome, comme son nom l’indique, nous propose de construire un Biome sur notre plateau dans un jeu de tableau building. On joue 3 manches  de 4 phases (les saisons). Chaque saison, on commence par piocher des cartes, gagner deux ressources de notre choix et tous ensemble jouer une carte sur notre plateau. On pourra ensuite activer une carte pour son effet : jouer une autre carte, gagner des ressources, etc, vous comprenez le principe. Les points sont marqués sur une piste qui nous donne elle aussi des bonus chaque fois que l’on atteint ou dépasse l’un d’entre eux. Voilà pour le pitch mécanique.

Il y a une phase de naissances : on place un certain nombre de petits oiseaux tout mignons dans des nids. Si on réussit à les nourrir, on remporte des points. C’est un axe qui peut être très lucratif. Tout cela est bien sympathique et il n’y a à proprement parler rien de bien compliqué, on joue une carte, on active une carte.

On est dans un jeu plutôt initié et très ouvert, l’autrice a fait le choix de l’accessibilité, si bien que l’on peut être un peu déçu, car l’ensemble manque de tension – on peut crouler sous les ressources, d’autant qu’il est possible de sacrifier des cartes pour en gagner.  On a aussi été marqué par certaines cartes qui semblent plus puissantes que d’autres, ou certaines cartes résolues avec du hasard : “piocher 7 cartes et si vous avez une un type d’icône dans les cartes révélées, gagnez x points”, ou dans la phase prédateur vous pouvez manger des oisillons chez un de vos adversaires, selon votre résultat de dé, plus ou moins pondéré selon les cartes sur son plateau. Bref, allergique au hasard s’abstenir.

Au final, je ne savais pas trop à quoi m’attendre en m’asseyant à la table. Ce n’est pas “ma came”, j’aime bien quand les jeux ont plus de tension, mais j’ai trouvé le jeu agréable, son thème est bien respecté, c’est joli et c’est rapide, on a joué à deux en 45 minutes. Je n’y rejouerai pas avec un public expert, mais je me laisserai tenter avec plaisir avec un public plus familial.

 

– Atom

Un jeu de Leonie Grundler
Illustré par Grzegorz SiwekJessica Apel
Edité par Lioness Games

Sortie fin octobre

 

Kraftwagen : Age of Engineering

 

 

Dans Kraftwagen on retrouve cette mécanique de roue d’actions que l’on avait vu dans Glen More du même auteur mais exploitée de manière différentes. C’est toujours le joueur le plus éloigné sur la piste qui va jouer, à son tour, on effectue l’action et le jeton part de l’autre côté de la roue.

Comme dans tous les jeux avec une piste de temps, on doit donc arbitrer si l’action qui nous intéresse mérite que l’on sacrifie plusieurs actions potentielles (ainsi offertes à nos adversaires). Dilemme ! Le jeu réside surtout dans la vente car on va envoyer nos voitures dans un marché, afin de convaincre des clients. À la fin de la manche chaque client repartira avec une voiture selon son critère, cela peut être la moins chère, le moteur le plus puissant, la meilleure carrosserie, etc. Attention s’il y a plus de voitures que de clients, les voitures non vendues seront perdues ! Et oui c’est dur la vie. Il y a donc une interaction assez forte, d’abord parce que la manche se termine quand 6 voitures ont été proposées (il existe une autre condition), et on va jouer des coudes pour proposer des voitures plus intéressantes pour les clients, le mieux étant de faire en sorte que les voitures adverses ne trouvent pas preneur. 

On a été agréablement surpris par ce jeu qui est plus simple qu’il n’y paraît au premier abord, simple dans les actions, mais tortueux dans les choix et les stratégies, d’autant que la lecture du marché n’est pas évidente au début, il faut une manche pour bien l’appréhender. 

À noter qu’il s’agit d’une nouvelle édition avec une nouvelle direction artistique, et quelques changements mécaniques aussi. J’ai vraiment apprécié et j’ai envie de remettre ça peut-être dans un Just Played plus tard.

 

-Atom

Un jeu de Matthias Cramer
Illustré par Javier González Cava
Edité par Super Meeple*

Sortie prévue en octobre

 

Chandigarh

 

Nous sommes des urbanistes qui devons réaliser la nouvelle capitale du Penjab en construisant les bâtiments néo-modernes de Le Corbusier, le célèbre architecte et urbaniste. Concrètement nous avons une zone de 16 tuiles où l’on va construire des bâtiments de couleur. À notre tour, nous prenons une carte de la rivière, qui va nous donner des bâtiments de couleur, également une contrainte à respecter sur le plateau pour marquer des points, ainsi qu’un nombre de déplacements possible pour notre architecte. Autre action jouable : déplacer notre architecte et construire des bâtiments. 

Les cartes projet que l’on prend vont être placées à droite ou à gauche de nos cartes précédentes. Quand on place la quatrième, on marque la carte placée à l’extrémité opposée selon la condition ennoncée par cette carte chassée, autant de fois que réalisée sur le plateau. Par exemple je marque 2 points pour chaque tuile où il y aura un bâtiment vert et un bâtiment bleu, que ce soit moi ou quelqu’un d’autre qui l’ai construit importe peu. C’est un peu là où le bât blesse, car il est difficile à 4 joueurs de maîtriser ses scorings. On marquera parfois des points par pur opportunisme parce que la bonne carte est sortie au bon moment. Il y a aussi un petit jeu de majorité (on place un jeton de sa couleur quand on place le dernier bâtiment sur une tuile) qui ajoute une petite tension intéressante. On peut aussi gagner les pouvoirs de spécialistes qui donneront des points et/ou des pouvoirs. Ces cartes étant en grand nombre cela devrait offrir de la rejouabilité.

C’est simple, pas dénué de réflexion, et les illustrations de Edu Valls mettent tout cela en valeur. Un bon jeu qui à mon avis est plus intéressant dans des configurations basses, à deux joueurs où l’on aura la totale maîtrise, ou à trois où j’imagine qu’il y aura un juste dosage entre maîtrise et opportunisme.

 

 

– Atom

Un jeu de Toni Lopez
Illustré par Edu Valls
Edité par Ludonova

Sortie prévue en novembre

Chandigarh si on lève la tête.

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4 Commentaires

  1. Olivier Sanguy il y a 3 jours
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    En effet, Kraftwagen est une réédition très intéressante. Il est dans la veine des jeux à l’allemande aux règles ramassées où pas grand chose ne dépasse. De fait, s’il s’assimile vite, optimiser ses tours est une autre affaire, d’autant plus que les actions des autres (même à deux) peuvent mettre des bâtons dans les roues. Je n’en attendais pas grand chose et en jouant une partie à Vichy Pro, j’ai compris pourquoi Super Meeple s’occupe de sa version française.

  2. atom il y a 3 jours
    Répondre

    Oui c’est typiquement le genre de jeux que je recherche, règles simples et vites comprises mais pas évident à appréhender avec des choix forts et une interaction intéressante.

  3. Max Riock il y a 2 jours
    Répondre

    Tout me fait envie ! C’est grave docteur ?

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