Un épisode ma foi plutôt intéressant, avec deux personnes qui expliquent bien ce qu’elles font avec un ton calme et pédagogique. La nouvelle rubrique qui demande aux invités qui ils voudraient voir interviewé est une bonne nouveauté. On apprend plein de choses, et l’on voit des gens en réflexion, réflexion que l’on a plaisir à partager.  Par contre, comme je le soulignais dans mon commentaire sur Philibert, je suis parfois gêné aux entournures. Je trouve une nouvelle fois que les questions les plus acérées viennent des internautes,  un internaute et deux professionnels. L’exercice est louable, mais je trouve cependant que vous ne les avez peut-être pas assez exploitées ces questions. Par exemple, l’auditeur qui parle de « pseudo pros » ouvrait à la question de la libéralité avec laquelle les badge presse et pro sont attribués. Selon quels critères ? Est-ce qu’il n’y en a pas trop ?  Est-ce que cela ne crée pas des situations pénibles ? Plus gênant, concernant l’As d’or, concernant les règles, et concernant Marcus, je suis étonné que vous vous contentiez de laisser la responsabilité de ses propos à Mathieu d’Epenoux. Je pense que vous êtes des gens bien informés, à la fois du off et du in, et j’ai du mal à imaginer que vous n’ayez pas lu (ou entendu parler de ) l’interview de Croc à ce sujet concernant la situation de Time Stories, interview publiée peu de temps après l’as d’or. Nadine Seul botte un peu en touche à ce moment-là, en disant que « tout le monde ne peut pas jouer à 500 jeux« , et on sent l’habile communicante. Le problème c’est que la question n’est pas là, et j’ai été surpris de vous voir glisser aussi vite sur le sujet. La question est pourtant évidente: est-ce que tous les membres du Jury sont tenus à jouer à tous les jeux de la sélection ?  Si c’est oui et que quelqu’un ne le fait pas, la question de MDE sur son maintien est légitime. Si c’est non, et que comme on le devine entre les lignes, il y a des fonctions différentes entre membre du Jury, certains pour jouer, d’autres pour communiquer vers les médias ou le public, pourquoi pas, mais les règles ne sont pas vraiment claires. Pour le festival du film, les règles sont plus claires: tous les films sont vus par tous. Idem pour les critères pour être en sélection (en français ? disponibilité sur le marché ? sorti ?) Ce prix est significatif, et même si les polémiques sont inévitables, cela fait plusieurs années que des changements incessants et mal expliqués (L’as d’or de Skull and Roses) ou des flous artistiques (Le prix du Jury) font un peu grincer les dents.  Je pense aussi que cela posait la question d’un porte parole du Jury, en amont et en aval, au lieu d’une communication parfois un peu anarchique. Je trouve enfin que la question des petits qui n’ont aucune chance face au gros est un peu vite évacuée. Bien sûr que tout le monde est potentiellement à égalité, mais la réalité est plus complexe car les grosses structures ont souvent des capacités de lobbying plus importantes. Je ne parle pas de mallettes de billet, je parle de la capacité à montrer son jeu, le pousser, à tisser des liens, etc. Une approche un peu plus approfondie des nominations (par auteur / éditeur / distributeur) aurait pu être intéressante à cet endroit, comme élément venant un peu complexifier la question. Pour finir sur une note plus gaie, la question de l’intégration des jeux de rôle — qui ont peut-être un poids économique moindre — est une vrai bonne idée.