Participatif, la sélection naturelle N° 113 du lundi 10 juin 2019

 

 

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N° 113

 

 Salutations ludico-participatives !

► Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas. Celle qui vient de passer n’a pas manqué de projets intéressants au point que j’ai même ressorti le petit cœur bleu des « coups de cœur ». Je vous laisse découvrir pour quel jeu. Chacun devrait trouver son bonheur dans ce qui est proposé, du petit jeu de cartes aux grosses machines à « kiloplastique ». Voyons cela !

 

 

 Bonne lecture, et à la semaine prochaine (ou celle d’après 😉 ) !

 

 

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Évolution des campagnes en cours la semaine passée

 
 
 
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the-one-hundred-torii-box-artfrIcaion par Tabula Games vient de passer une semaine à l’image de la précédente, pas fofolle avec un rythme oscillant entre la quinzaine et la quarantaine de soutiens quotidiens en fonction des jours. Le rappel des 48 heures lui a bien donné un petit coup de fouet, mais tout étant relatif, il n’y a pas non plus de quoi s’exciter outre mesure. Le score final sera tout de même fort correct (actuellement 348 500/70 000 € et 3 480 soutiens. Fin le 11 juin).
 
 ► fr  The One Hundred Torii par Eduardo Baraf, a quant à lui passé une belle semaine, boostée qu’elle a été par l’annonce d’une extension en stretch goal. Le rythme est subitement passé d’une petite dizaine de soutiens quotidiens à une cinquantaine en moyenne sur 3 jours et le rappel des 48 heures a encore amplifié le phénomène. La dernière semaine de campagne aura été bien meilleure que la première, exception faite du premier jour. Le millier de soutiens est à portée de main (actuellement 49 000/20 000 € et 940 soutiens. Fin le 11 juin).
 
 
 

monstrocity-rampage-box-art► frAprès un gros coup de moins bien en début de semaine dernière, MonstroCity : Rampage par Vesuvius Media Ltd drekki-boites’est repris sur la fin mais le week-end a encore fait son œuvre et une nouvelle baisse est intervenue. Le nombre de contributeurs a malgré tout doublé et la campagne est financée à deux fois. Reste une grosse semaine pour aller taquiner le millier de soutiens (actuellement 39 000/20 000 $ et 620 soutiens. Fin le 18 juin).

► frDrekki par Lud’act approche lentement mais sûrement de son financement qui interviendra certainement (il manque 1 200 €) mais j’ai peur que sauf emballement de fin de campagne (toujours possible sur Ulule) on aille guère plus loin. Il semble que la période actuelle soit plus difficile que d’habitude pour les projets en cours sur Ulule (actuellement 2 833/4 000 € et 53 soutiens. Fin le 21 juin).

 

altar-quest-box-artcuitot-fury-boiteLe rythme de la campagne d’Altar Quest par Blacklist Games est entrée dans son ventre mou et a baissé quasi en continu la semaine passé pour diminuer de moitié et terminer largement en dessous de la trentaine de contributeurs par jour. Rien de bien méchant, elle est tout de même financée à plus de 3 fois et les 3 000 soutiens sont en vue (actuellement 337 000/100 000 € et 2 960 soutiens. Fin le 26 juin).

► fr  Cuistot Fury par Ludiconcept n’échappe hélas pas à l’attentisme ambiant sur Ulule et a, comme Drekki, du mal a attirer assez de monde pour financer. Mais là encore, c’est sur Ulule et bien malin qui peut dire comment cela va évoluer (actuellement 3 400/10 000 € et 100 soutiens. Fin le 28 juin).

 

 

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Les projets qui ont le plus attiré mon attention (en bien comme en mal)

 
 
 

dungeon-drop-box-art► frcoeur bleu Je débute avec le projet auquel je décerne en parfait accord avec moi-même, outre un coup de cœur que je n’ai pas dégainé depuis un moment, le titre incontesté car incontestable (y’en a un qui veut essayer de contester pour voir..?) de jeu le plus original de la semaine. Et même du mois, voire du semestre, avec une belle position pour celui de l’année j’ai nommé Dungeon Drop par Jason Miceli.

Alors on est bien d’accord, son originalité ne provient pas de son thème, vu qu’il s’agit du wattmillième (au bas mot) dungeon crawler a être proposé sur Kickstarter. Elle ne trouve pas non plus sa source dans la direction artistique, un style chibi coloré maintes fois vu auparavant. Non, son originalité provient de l’élément primordial d’un jeu : son gameplay.

Et effectivement, je pense qu’on peut même parler de concept révolutionnaire, du genre que les américains qualifieraient avec le sens de la mesure qu’on leur connaît, de « never seen before ».

Pourtant, lorsqu’on regarde le déroulement d’une partie, il semble qu’on soit dans du classique de chez classique. Chaque joueur (de 2 à 4) choisi un héros et sa classe, représentés tous deux par une carte. Il reçoit une quête à accomplir puis crée le donjon, active les capacités de son perso pour combattre les vilains monstres et leur pique leur trésor. Du PMT (Porte-Monstre-Trésor) pur jus, 100 % bio et garanti non filtré. Mais c’est lors de la création du donjon que saute aux yeux l’originalité du jeu.

En effet, ce dernier n’est pas bêtement constitué de tuiles juxtaposées sur lesquelles sont dessinés couloirs à parcourir et des pièces à explorer. Il n’y a même pas de tuile d’ailleurs. Rien. Queud’. Nada. Juste des petits cubes de couleur. Plein. Et on crée le donjon en lançant une poignée de ces petits cubes. Si. Même que c’est de là que vient le titre du jeu. Selon leur taille et leur couleur, chacun d’eux symbolise quelque chose. Les petits verts sont des gobelins, les grands verts des trolls, le gros cube rouge est un dragon (what else?), les cubes dorés sont de l’or, ceux de couleur translucides sont des gemmes ou des boucliers magiques (les bleus), les marrons sont des clés, les gris sont des piliers et les D6 des coffres au trésor. Voilà, vous savez tout sur les cubes.

dungeon-drop-partie-en-coursUne fois ce petit monde étalé sur la table d’un coup de poignet aussi souple que vigoureux, le joueur dont c’est le tour va « explorer le donjon », concrètement il va lancer à nouveau quelques cubes puisés aléatoirement dans la réserve. Cubes qui vont donc s’ajouter à ceux déjà sur la table et modifier (un peu) le tableau. Puis il repère 3 piliers (les cubes gris, je le rappelle) et les relies par des côtés imaginaires, réalisant ce faisant un triangle virtuel qui représente la pièce à explorer. Une fois ce triangle virtuel délimité, le joueur prend tout ce qui se trouve à l’intérieur, loot comme monstres, ces derniers infligeant au passage leur lot de dégâts. Tout le sel du truc étant de chercher à délimiter un triangle dans lequel se trouve un maximum de loot et pour lequel on va prendre un minimum de dégâts.

On refait cette manip’ sur 3 tours, à la fin desquels sont comptés les points. Points qui sont dépendants du loot récupéré et de la quête tirée en début de partie. Il existe un autre mode de jeu dans lequel les autres joueurs peuvent gagner des points de victoire au cours du tour du joueur actif. Comme on le voit, le jeu n’a vraiment rien de compliqué, et son originalité a aussi pour avantage une belle rejouabilité, la probabilité de retrouver les cubes deux fois exactement au même endroit étant statistiquement proche du zéro absolu.

Autre avantage non négligeable : le matériel se limite à des cartes et des cubes en bois. Sans surprise, le prix du pledge de base est donc riquiqui, 16 $. Celui de la version Deluxe, avec des cubes en bois décorés et des meeples de héros plus élaborés, est à peine plus dispendieux avec ses 22 $. De plus, le succès de la campagne a permis de débloquer de nombreux stretch goals, 16 au moment où j’écris ces lignes, quasiment tous du gameplay supplémentaire. Le jeu n’étant pas très lourd, les frais de port s’en ressentent et les 7 $ demandé tant pour les US que pour l’Europe sont plus que raisonnables.

dungeon-drop-wood-elf-ranger-cardsAvec de tels arguments, la campagne est partie sur de bons rails et le financement en 2 heures ainsi que le millier de contributeurs après 24 heures ne me démentiront pas. Campagne par ailleurs fort bien menée par son porteur. Grosse présence dans les commentaires, demande de participation des backers pour décider de certains aspects du jeu, mineurs tel que le choix du nom d’un monstre mais aussi plus impactant lorsqu’il s’agit de décider des effets d’un nouveau type de cube introduit dans le jeu grâce aux stretch goals. 

Les règles sont d’ores et déjà traduites en français grâce au travail bénévole de Silverlightning, on attend encore la réponse de l’auteur pour les cartes. Mais tout cela pourrait bien être d’ores et déjà obsolète car le boss de Boom Boom Games, qui est indéniablement un homme de goût puisqu’il fréquente régulièrement le forum de Cwowd, y a découvert Dungeon Drop le week-end dernier et a flashé sur tout ce que je vous ai présenté plus haut. Du coup, contact de l’éditeur du jeu et proposition de localisation en français. Il n’y a plus qu’à attendre le résultat des courses, que je ne manquerait pas de vous faire connaître au plus vite.

Dernière minute ! ▲ l’auteur a répondu sur le sujet : il est déjà en pourparler avec un autre éditeur français mais il reste ouvert à d’autres propositions. Il y a donc de très grandes chances qu’une full VF voit le jour. Il reste une vingtaine de jours pour savoir chez qui et si ce sera pendant la campagne (actuellement 75 500/9 900 $ et 2 500 soutiens. Fin le 04 juillet).

 

 

dare-to-dream-boite► frDare to Dream est un jeu de Turtle Dream Games financé plutôt correctement sur Kickstarter au printemps 2017, bien qu’il soit passé relativement inaperçu à l’époque. Pas de tout le monde visiblement puisque Ôz Éditions a décidé de le localiser en français et que pour cela a donc été lancée une campagne sur Ulule. 

Dare to Dream est un jeu de cartes asymétrique pour 2 à 4 joueurs dont l’un tiens un peu le rôle d’un Overlord. Le thème peut se targuer d’un minimum d’originalité : les Ténèbres (le joueur « Overlord ») vont essayer d’empêcher les Rêveurs (l’autre ou les autres joueur(s)) de pioncer tranquillement en leur envoyant des monstres et en leur faisant faire des cauchemars. Les Rêveurs vont coopérer contre les Ténèbres et sont protégés par des gardiens qu’ils équiperont avec des sorts et des objets avant de s’endormir pour 10 tours heures (les Rêveurs sont certainement des ados en vacance, en tous cas pas des gars qui doivent se lever à 6h00 du mat’ pour aller taffer).

Le gameplay est relativement simple. Sans rentrer dans les détails, chaque joueur a un deck de cartes, différent pour les Ténèbres de celui des Rêveurs (et vice-versa). En début de partie, les rêveurs choisissent leurs gardiens puis les joueurs forment leur main en piochant un certain nombre de cartes, dépendant de leur nombre (de joueurs). Les Rêveurs équipent leurs gardiens et la vraie partie commence. Il va s’agir pour les Ténèbres de jouer des cartes Cauchemar, Monstre ou Action pour tenter de réveiller les dormeurs et pour les Rêveurs de contrer les Ténèbres en utilisant les capacités des gardiens et de leur équipement, mais aussi des cartes Action. Si les Ténèbres arrivent à réveiller les dormeurs suffisamment de fois, ils ont gagné. Sinon, les Rêveurs gagnent à la fin du dixième tour de jeu.

dare-to-dream-ténèbresPetite subtilité du jeu, qui fait tout son intérêt, les Rêveurs commencent la partie avec 10 sabliers. Ces sabliers sont une sorte de monnaie, nécessaires pour utiliser certaines cartes Action. Là où c’est malin, c’est que les sabliers dépensés dans un camp vont dans l’autre camp, qui va pouvoir les dépenser pour utiliser des cartes actions ou les garder pour bloquer le jeu adverse. C’est taquin et chafouin à souhait.

La direction artistique du jeu est particulièrement sympathique, les illustrations sont très jolies, à mi-chemin entre le sombre et l’enfantin, et permettent de « dédramatiser » le thème du jeu. De même, Ôz Edition a particulièrement bien francisé les noms des monstres et ce non sans une pointe d’humour, ce qui n’était pas évident à faire de prime abord. Il y a aussi deux figurines (Ténèbres et Rêveurs) ma foi fort bien faites, même si totalement superflues.

Concernant cette localisation, il est à noter que tous les stretch goals de la campagne sur Kickstarter sont inclus d’emblée (d’où les deux figurines sus-citées) et donc que deux mini extensions sont dans la boîte. Le prix de l’unique pledge est particulièrement contenu puisque vous pouvez avoir le jeu pour moins d’une trentaine d’Euros avec retrait en boutique (liste des établissements concernés sur la page de campagne) ou pour environ 33 € livré chez vous. Lors de la campagne Kickstarter, le jeu était proposé à 30 €, donc il n’y a vraiment rien à reprocher au tarif, bien au contraire.

Je ne parlerai pas de la campagne, on est sur Ulule et chacun sait qu’une campagne sur cette plate-forme est quasi systématiquement soporifique, voire pénible. Elle n’en est qu’à ses débuts et il reste une vingtaine de jours, en on reparlera la semaine prochaine (actuellement 2 000/10 667 € et 67 soutiens. Fin le 30 juin).

 

 

the-few-and-cursed-box-art► frThe Few And Cursed par Rock Manor Games est un jeu de plateau de la série de BD éponyme dont il est fort à parier que vous n’en aurez jamais entendu parler, puisque ces BD sont exclusivement disponibles via Kickstarter et uniquement en anglais. La campagne pour le dernier volume est d’ailleurs en cours en ce moment même.

Posons le contexte de l’histoire. À l’époque du Far West, cela fait 70 ans que la quasi totalité de l’eau a disparu de la surface de la planète, avec les effets dévastateurs que l’on imagine. Un partie de l’humanité a survécu et utilise ce qu’il reste du précieux liquide comme monnaie. Mais les hommes n’ont pas que l’eau comme problème, des bestioles et des machins sortis dont ne sait où pullulent et sont un autre danger mortel permanent. Mais une jeune (et belle – Ndlr et brave) femme au cheveux de feu parcourt cette terre dévastée à la recherche de ces saletés pour les éradiquer. Elle a pour nom Red, et elle n’est pas là pour rigoler ni pour enfiler des perles. En bref, ça va charcler sévère et tout ce qui diffère un tant soit peu d’un humain normal va en prendre pour son grade. Voilà, que de l’amour et des petits zoziaux donc.

Bien entendu, dans le jeu il n’y aura pas qu’un seule héros, enfin, une seule héroine en l’occurrence. D’ailleurs, qu’est exactement le jeu ? Et bien, il est présenté comme un jeu d’aventure dans lequel les joueurs vont tenir le rôle de chasseurs de malédiction et vont devoir accomplir des quêtes, ramasser des primes, combattre des monstres, chercher des artefacts aux pouvoirs surnaturels, etc. Bref, la routine quoi. Chaque héros a des capacités qui lui sont propres et chaque joueur démarre avec un deck de cartes particulier, ce qui rend le jeu asymétrique.

the-few-and-cursed-redhead-cardCar le cœur du gameplay du jeu est le deckbuilding, mais avec une particularité : il n’y a ni marché ni rivière. Pour compléter son deck, le joueur tire des cartes de la pioche et en choisi une qu’il joint à son jeu. Pourquoi pas, à voir à l’usage mais on est en droit de se dire que si l’éditeur a validé le concept, c’est qu’il fonctionne. Des cartes de rencontre seront tirées au cours du jeu en fonction de l’emplacement du joueur sur le plateau de jeu, cartes qui peuvent potentiellement rendre un héros maudit en fonction de ses choix, et ça c’est gênant.

Question direction artistique, la question est vite réglée. Soit vous aimez les illustrations de la BD, et là c’est du tout bon, soit ce n’est pas le cas et il y a peu de chance que le jeu vous parle visuellement. Car il est bien entendu parfaitement fidèle à la dite BD ce qui d’ailleurs, outre son thème, lui confère une certaine originalité. Les quelques figurines présentées (4 héros et 4 monstres) semblent être de bon aloi et l’ensemble du matériel est au final assez joli. Les plateaux joueurs sont double couche, et ça c’est très bien.

La campagne, bien que financée, a un peu de mal a déplacer les foules même si le rythme fut loin d’être mauvais depuis le début. La licence ne parle pas à grand monde en dehors de la fanbase de la BD et le prix des pledges doit également jouer. 59 $ pour le pledge de base, 79 pour la version Deluxe qui inclut une extension, auxquels il faut ajouter entre 15 et 17 $ de frais de port, cela commence à chiffrer même si les tarifs ne sont pas à proprement parler exagérés. Et surtout, l’erreur de présenter 6 stretch goals à l’avance, dont la moitié pour la Deluxe, ne doit pas aider non plus. Mais pour le moment, il n’y a rien de dramatique, les 1 000 contributeurs sont même bientôt là.

Très important, le jeu est disponible directement en français grâce à Boom Boom Games qui s’occupe de la localisation, ce dont on les remercie chaudement (actuellement 58 300/50 000 € et 990 soutiens. Fin le 28 juin).

 

 

batman-gotham-city-chronicles-season-2-affiche-ks► frLa saison 1 à peine livrée, et pour profiter à plein des « wahooouu!! » et des « Ahhhh ! » qu’elle a généré chez ses heureux acquéreurs, Monolith en rajoute naturellement une couche avec Batman Gotham City Chronicles – Season 2 : 80th Anniversary

Alors, que nous apporte donc cette saison 2 ? Déjà, et en tout premier lieu, 3 nouvelles extensions : Suicide Squad, La Ligue des Assassins et Batman Inc. Cette nouvelle saison étant axée sur le mode Versus, sont également proposés pour cela un plateau pour un cinquième joueur et un pack de maps. Viennent ensuite 3 petits add-ons figurines mais ce qui semble avoir le plus de succès, c’est la Picking Zone. En pledgeant 7 €, vous aurez accès lors du pledge manager à un choix parmi 24 figurines ou lot de figurines à 6.5 € chaque. L’ensemble de ces nouveautés de la saison 2 est proposé à 282 €.

Cette nouvelle campagne vous offre aussi l’opportunité de vous rattraper en acquérant l’intégralité de la saison 1 si vous l’aviez ratée. Pour 295 € quand même. Mais vous pouvez aussi vous contenter du pledge de base (déjà bien fourni) à 130 €. Et si, en bon fan de licence que vous êtes, il vous prenait l’envie de vouloir tout (mais genre tout de chez tout, hein), un pledge a été prévu rien que pour vous, petit veinard que vous êtes. À 577 €. Si si ! Mais sans les frais de port, bien entendu. Ha ça, que voulez vous, la passion n’a pas de prix. Et surtout, rien ne vous oblige à tout prendre.

Alors, quels enseignements retirer de cette campagne ? D’abord que, globalement, elle fonctionne plutôt pas mal vu que le million d’Euros vient d’être atteint ainsi que les 6 500 soutiens. La licence est porteuse et le fantastique travail éditorial sur la Saison 1 a fait le reste. Même si on a curieusement très peu de retours sur le gameplay, ceux sur la qualité du matériel sont unanimes et même parfois dithyrambiques (ha, ces fans ! Aucune retenue 😉 ).

On notera qu’à l’heure où j’écris ces lignes, près de la moitié des contributeurs se sont positionnés sur le pledge à 7 €, ce qui laisse espérer d’importantes retombées financières lors du pledge manager. Par contre et au chapitre des déceptions, cette saison 2 n’a attiré qu’à peine 500 nouveaux joueurs, soit même pas 10 % de l’ensemble. Et ça c’est quand même très peu, surtout au regard du potentiel de la licence. Peut-être cette saison 2 a t-elle été proposée trop tôt et n’a pas laissé à la saison 1 le temps de s’installer et de générer de nouveaux adeptes ? Ou cette saison 1 a t-elle tout simplement « siphonné » la très grande majorité de la clientèle potentielle ? On ne le saura sans doute jamais. Reste que le prix des pledges peut aussi faire peur à certains et refroidir beaucoup d’ardeurs (actuellement 1 000 000/500 000 € et 6 560 soutiens. Fin le 18 juin).

 

 

escape-the-dark-sector-box-artThemeborn est un petit éditeur britannique qui n’a qu’un jeu à son catalogue, Escape The Dark Castle, ainsi que 3 petits packs de cartes supplémentaires pour le même titre. Le tout fut financé sur Kickstarter respectivement en 2017 et en 2018. Voici donc qu’en 2019 arrive ce qu’on peut qualifier de suite mais qui est plutôt une re-thématisation du jeu sus-cité

Effectivement, à l’instar de son aîné, Escape Of The Dark Sector est un jeu coopératif à base de cartes, non plus dans un univers medfan mais SF. Au lieu d’avoir à s’évader des geôles d’un sombre château tout plein de monstres, les joueurs vont devoir quitter une station spatiale toute pleine de bestioles monstrueuses. On reste aussi sur des parties d’une trentaine de minutes et la direction artistique toute particulière puisqu’intégralement en noir et blanc qui fait le charme de Dark Castle est toujours présente. En gros, on ne change pas une équipe qui gagne.

Car Dark Castle a su se créer une petite communauté de fans fidèles, le jeu est très bien noté sur BGG, et cela s’est vu lors du lancement de la campagne de Dark Sector. Campagne financée au premier jour, le millier de contributeur atteint au deuxième et puis… c’est la cata ! Enfin, pas tout de suite, le rythme a été très bon du troisième au cinquième jour pour commencer à baisser drastiquement au sixième et s’écrouler ensuite. En gros, on est passé en 3 jours de plus de 100 soutiens quotidiens à moins de 20, puis moins de 10. autrement dit, hors sa fanbase, l’éditeur n’a pas pu ou su attirer de nouveaux joueurs. 

On ne peut pas malgré tout parler d’échec, même si la campagne reste en l’état au cours des 3 prochaines semaines, elle est tout de même financée à 5,5 fois par 1 600 contributeurs. Il y en a beaucoup d’autres qui se satisferaient de ça comme résultat final (actuellement 89 300/16 000 £ et 1 600 soutiens. Fin le 01 juillet).

 

company-of-heroes-box-artDans la tendance actuelle de conversion en jeu de plateau de licences (plus ou moins) porteuses de jeux vidéo, voici Company Of Heroes par Bad Crow Games. Ceux qui connaissent le jeu vidéo ne seront pas surpris d’apprendre qu’on à faire là à un jeu de stratégie sur un thème de seconde guerre mondiale. Et bien entendu, le but du jeu est d’aller mettre sur la courge de l’autre joueur. Ou des autres joueurs, car je n’ai pu trouver nulle part d’indication précisant ce léger détail qu’est le nombre de joueurs pour lequel le jeu a été conçu. C’est ballot.

Les nations en lice sont l’Allemagne (c’est quand même la base), les Britanniques, les Soviétiques et les sauveurs de l’humanité, les défenseurs ultimes des libertés, j’ai nommé les Américains. Américains lesquels (je parle de l’éditeur là) m’ont fait découvrir au passage que la Wehrmacht était une nation. Encore à mon âge j’en apprends tous les jours, et ce même sur un sujet qui me passionne depuis mon adolescence. Mais passons.

Le gameplay est relativement classique pour un jeu de ce type. Avec son armée de départ, il va falloir conquérir des points de ressources, lesquelles ressources vont permettre d’acquérir de nouvelles unités ou des des bâtiments. De même, dépenser des munitions va permettre d’améliorer le matériel et de mettre en œuvre les capacités des vétérans. Les combats sont résolus sans dés, l’issu de ces derniers étant dépendant du types d’unités engagées, de leurs caractéristiques (blindage, armement, etc) et leurs capacités, de leur situation sur la carte en fonction du contexte. La partie est gagnée en ayant le plus de points de victoire à la fin ou en détruisant tous les bâtiments ennemis.

Concernant le matériel du jeu, les pitis soldats en plastique montrés (enfin, les renders) m’ont directement fait replonger en enfance, à l’époque où je m’éclatais avec mes dizaines de troupes Airfix. On est d’ailleurs dans la même gamme de taille, ceux présentés sont indiqué comme faisant 15 mm. De même, de nombreux renders de véhicules divers et variés et plus ou moins blindés ont fait frétiller d’émoi l’ancien joueur accro de World of Tanks que je suis. Mettre un Ferdinand en appât en guise d’EB devrait être interdit par une loi de protection du consommateur tellement c’est pas fair play ! Enfin bref, vous l’aurez compris, question véhicules c’est du tout bon.

company-of-heroes-matérielOn trouve également dans la boîte une tripotée de supports pour les troupes et les véhicules, moult jolis dés qui n’ont que des fonctions de marqueurs de situation ainsi que des plateau joueurs double-couche. Le gros pledge propose aussi des bâtiments 3D, qui ne sont pas loin d’être indispensables en fait. Le plateau de jeu est plutôt sympathique, les illustrations des cartes et des divers jetons et marqueurs de même, et les photos de parties en cours donnent plutôt envie. Bref, visuellement, Company Of Heroes est très attrayant.

Seulement 2 add-ons sont proposés (en tous cas pour l’instant), une extension solo + coop à 25 $ et un pack de 16 blindés et 16 commandants à 46 $. Ces add-ons sont également disponibles en bundle dans certains pledges, et c’est là qu’on voit que certains porteurs de projet savent inciter les gens à prendre les pledges les plus rémunérateurs pour eux. Globalement, les pledges proposés, s’ils ne sont pas donnés, ne sont pas non plus hors de prix au regard de ce qui est dans la boîte. 99 $ pour celui de base, 125 $ pour le « gros », à savoir base + pack terrain 3D.

Là où on sent que ces tarifs ont été mûrement pensés, c’est quand on aborde ceux des pledges bundle. Vous voulez la boîte de base + l’add-on solo ? Le pledge « Cooperative Bundle » est là pour vous, à 125 $, soit 1 $ de plus que la boîte de base à laquelle vous associez l’add-on solo. Faut surtout pas rater une affaire comme celle-là ! Les autres pledges bundles ne sont guère mieux lotis puisque leurs tarifs respectifs sont très exactement ceux du gros pledge + les add-ons concernés. Ces pledges bundle simplifient certainement la vie de l’éditeur, mais franchement c’est limite se moquer des backers que de les proposer sans aucun avantage financier pour eux, et même plus cher pour le « Cooperative Bundle » !

Le démarrage de la campagne fut bon, mais rien d’exceptionnel non plus pour une telle licence. Le financement a été atteint le premier jour, on est même quasiment à deux fois, avec plus de 1 200 soutiens. Le rythme semble vouloir se stabiliser autour de la cinquantaine de contributeurs par jour. La campagne est désormais financée à plus de 4 fois et les 3 000 soutiens devraient être réalité quand vous lirez ces lignes (actuellement 443 000/100 000 $ et 2 980 soutiens. Fin le 26 juin).

 

 

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Ils débarquent cette semaine

 

x-odux-rise-of-the-corruption-box-artfr X-Odus : Rise Of The Corruption par Bored Game Lnk – Le 10 juin

Jeu d’aventure coopératif « rogue-like », à la tête de vaisseaux parcourant une Galaxie en guerre contre un ennemi menaçant toute forme de vie. L’éditeur est Belge et une VF est assurée. La preview de la page de campagne est en ligne.

 

 

 

exploration-box-art► Exploration (reboot) par Ply Games – Le 11 juin

Des corporations s’affrontent pour la conquête de Mars.

Note : une traduction (en pdf) est envisagée selon le nombre de souscripteurs français.

 

 

 

 1559828058-starting-player-die► fr  One Player Die par Guillaume PnP – Le 11 juin

 Ce n’est pas un jeu, mais un accessoire. Un dé ayant pour seule fonction d’indiquer qui est le premier joueur. Parfaitement inutile donc totalement indispensable.

 

 

dig-your-way-out-box-art► fr Dig Your Way Out par Borderline Editions – Le 13 juin

Des détenus se tirent la bourre pour être celui qui parviendra à creuser un tunnel et s’échapper. Par l’éditeur clermontois de Krom, avec The Mico aux pinceaux.

 

 

 

 

 

Attachez vos ceintures... On décolle ! turbulences

► fr Turbulences de Thomas Planète & Samy Maronnier 

Pour distribuer du courrier, pilotez votre engin le long des célèbres lignes de l’Aéropostale. Le jeu est un vrai jeu, en bois recyclé et entièrement réalisé à la main. Le tarif des pledges devrait piquer un peu, mais un bel objet a un prix !

 

 

 

 

 

 

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Légende des symboles utilisés

coeur rouge : Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette.

coeur bleu : Désigne les campagnes conseillées par Gougou69.

fr : Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français.

€ : Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier.

Attention 2 : Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement.

Le lexique du participatif
  • Add-on : (Nom m.) Ajouts optionnels et néanmoins payants proposés au cours de la campagne. Cela peut-être des packs de figurines, des extensions, des dés plus jolis, mais aussi des objets beaucoup plus dispensables tels que des t-Shirts ou des mugs, voire des pin’s (si si !). Dans tous les cas, les sommes collectées par ce biais participent à l’augmentation de la cagnotte et à atteindre les paliers des stretch goals.
  • Backer [bakeur] : (nom m.) Aussi utilisé, « pledger ». Personne qui avance de l’argent pour la réalisation d’un projet dont la campagne est en cours.
  • Box Upgrade : Modifications apportées tout au long de la campagne (souvent dans le cadre des stretch goals) qui permettent d’améliorer la qualité du matériel du jeu (cartes plus épaisses, carton de la boîte plus fort, dés spéciaux, etc…).
  • CAD$ : Dollars Canadiens (cours bien inférieur au Dollar US)
  • Campagne : Période au cours de laquelle le projet est proposé au souscripteurs. Généralement de 2 à 4 semaines, mais cela peut être moins ou beaucoup plus. Cette durée n’est pas anodine et ne doit pas être choisie au hasard par le porteur du projet. En effet, de celle-ci dépend la forme et la dynamique de la campagne.
  • CMoN : Initiales de l’éditeur “Cool Mini or Not”. Afin de briller en société et avoir l’air du mec (ou de la meuf) qui s’y connait, on le prononcera “Simone” (oui, comme la tata du même nom) et on proscrira les “kmone” ou, pire, les “komone”.
  • DPG : Initiales de l’éditeur “Devil Pig Games”.
  • Early Birds [eurli beurdz] : (Nom m.) Rien à voir avec des oiseaux qui arriveraient en avance. Il s’agit d’un nom poétique donné au pledge à prix réduit (généralement quelques dollars) ou avec un bonus proposé parfois aux tous premiers souscripteurs d’une campagne.
  • FdPI : Initiales de « Frais de Port Inclus »
  • KS : Contraction de KickStarter, la plus grosse plate-forme de financement du monde connu.
  • KS Exclu : Acronyme regroupant tout ce qui est proposé lors d’une campagne et qui lui est exclusif. Par exemple, un add-on ou un stretch goal « KS Exclu » ne se retrouvera jamais dans le commerce et ne pourra plus être acquis en dehors de la campagne. Mais certains porteurs de projets ont des notions bien personnelles de la signification du terme « exclusif ».
  • Mougeon : (Nom m.) Race animale grégaire endémique sur Kickstarter, mi-mouton mi-pigeon. Les spécimens qui la compose ont pour particularité d’avoir, au cours de certaines périodes de l’année qui correspondent peu ou prou à la durée des campagnes de financement les plus en vue, une capacité de discernement inversement proportionnelle à la taille de leur compte en banque.
  • Pledge [plèdj] : (Nom m.) Niveau de soutien proposé lors d’une campagne. Par extension, somme d’argent versée pour y accéder.
  • Pledge groupé (ou PG) : (Nom m.) Regroupement des participations de plusieurs soutiens géré par une personne, généralement pour diminuer (parfois drastiquement) les frais de port et après négociation avec le porteur du projet.
  • Pledger : [plédjé] (Verbe) Action de sélectionner un niveau de soutien et d’autoriser le débit de son compte de la somme correspondant en cas de réussite de la campagne.
  • Pledger : [plédjeur] (Nom m.) Voir « Backer ».
  • PnP : Initiales de « Print and Play ». Il s’agit d’un fichier (généralement PDF) gratuit ou payant, permettant d’imprimer les composants du jeu qui s’y prêtent et ainsi de le tester avant la fin de la campagne.
  • Reboot [rebout] : Deuxième (voire plus) lancement d’une campagne qui a précédemment échoué à être financée. En général, le porteur du projet essaie à ce moment là de corriger les erreurs qui ont mené à l’échec, mais pas toujours…
  • Reminder [wemeyndeur] : Option qui vous averti par mail de l’entrée d’une campagne dans ses dernières 48 heures et vous permet ainsi de juger de la pertinence d’y participer. Utile lorsque l’on est pas certain d’être intéressé en l’état en début de campagne.
  • Reprint : Nouveau tirage d’un jeu qui fait parfois l’objet d’une campagne participative.
  • ROW : Acronyme de “Rest Of the World”. Indique l’ensemble des zones géographiques concernées par des frais de port qui n’ont pas été déjà détaillées.
  • SG : Contraction de « Stretch Goals » (voir explication de ce terme).
  • Stretch Goals [strètch golz] : Paliers de financement qui, lorsqu’ils sont atteints, débloquent un ou plusieurs éléments supplémentaires venant généralement enrichir le jeu. Lorsque ces stretch goals sont spécifiques à la campagne et lui resteront exclusifs, on emploie l’expression acronyme de « SG KS Exclus ».
  • UE Friendly : Définit un projet dont le porteur s’est assuré que les colis de son jeu arriveront dans notre boîte aux lettres sans surcoût lié au passage en douane.

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12 Commentaires

  1. Nathanaël 10/06/2019
    Répondre

    Dans les à venir, j’aurais ajouté Turbulences de Thomas Planète.

    • Gougou69 10/06/2019
      Répondre

      Ha ben oui, je l’ai complètement oublié celui-là ! J’étais sûr que j’en avais zappé au moins un, merci du rappel. Malgré que j’ai un peu peur de craquer…

  2. Shanouillette 10/06/2019
    Répondre

    Mis à jour !

  3. Djpash 10/06/2019
    Répondre

    Et la petite info de too many bones ^^

    un strech goal 5000 backers et des goals jusqu’à 1 M de $

    bravo pour le travail

  4. cyril 10/06/2019
    Répondre

    il ya une campagne KS d’un jeu français qui a démarré la semaine dernière c’est Adventures in Austerion, mix entre jeu de plateau et jeu de rôle, je l’aurai bien ajouté aussi mais je sais pas si ça rentre dans les critères 🙂

    • Gougou69 10/06/2019
      Répondre

      Ce n’est pas tant un problème de critères que d’information et de temps. Celui-là, j’ai appris son existence dans la matinée donc il avait fort peu de chance (lire : absolument aucune) de se retrouver dans la chronique. Ensuite j’ai dû zapper l’extension de Too Many Bones par manque de temps, donc même si j’en avait eu connaissance il n’est pas sûr qu’il aurait été dans la chronique. Je vais étudier son cas et si ce n’est pas trop jeu de rôle par rapport à jeu de plateau, il sera peut-être dans la chronique de la semaine prochaine.

      • cyril 10/06/2019
        Répondre

        Ah mais ce n’était pas un reproche juste une remarque 🙂 comme j’ai vu que d’autres personnes proposaient des ajouts je me suis permis de le faire aussi. Merci pour ces news en tout cas j’ai plaisir à les lire à chaque fois 🙂

        • Gougou69 11/06/2019
          Répondre

          Ah mais je ne l’ai pas pris comme un reproche, j’explique juste pourquoi je n’en ai pas parlé 😀

  5. Guillaume PNP 10/06/2019
    Répondre

    Merci beaucoup pour cet article génialissime Gougou69 !!!!!! Dungeon Drop vaincra !!!! 😉

    • Gougou69 10/06/2019
      Répondre

      Merci bien mon bon Guillaume. Dungeon Drop ne devrait pas trop avoir à forcer pour vaincre 😉

  6. Salmanazar 11/06/2019
    Répondre

    Bien que n’achetant pas de KS, j’adore lire cette rubrique qui fait découvrir certains jeux totalement inconnus pour ma part.

  7. Kyojin 11/06/2019
    Répondre

    de bons coups de projecteurs sur l’actualité KS, merci !

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